Les haratines ne sont pas recensés, dit le président de l’AMH, Ould Ciré (Vidéo)



Une vidéo youtube récente, mise en ligne sur la toile, au lien « https://www.youtube.com/watch?v=0PvHsAT2HHo « d’une durée de 8m 26s, réalisée avec le président de l’Association Mauritanienne des Haratines, M. Yahya Ould Ciré, auteur du livre édité par L’Harmattan « La Mauritanie- Entre l’esclavage et le racisme », ne manque pas, malgré les vérités incontestables qu’elle met à nu, des contrevérités outrancières.

Dans cette vidéo (ses propos compris entre la 6 et la 8 min) selon lesquels, il est refusé aux Haratines d’être recensés, que les membres de cette communauté sont considérés comme des « animaux » et ne sont donc pas inscrits, suscitent particulièrement l’étonnement de beaucoup de mauritaniens, issus même de cette communauté.

En évoquant également que l’esclavage est une pratique courante dans le pays, le défenseur très respecté par de nombreux compatriotes pour cette cause noble pour laquelle il milite, verse encore dans l’exagération extrême.

Bien sûr, certains passages de l’enregistrement sont objectifs, notamment quand il énumère les raisons de la persistance de l’esclavage.

Des mobiles qui s’expliquent selon Ould Ciré par le refus de tous les régimes qui se sont succédés à la tête de la Mauritanie au cours de ces dernières années, de collaborer avec les ONG de lutte contre l’esclavage comme l’AMH, SOS-esclaves, El Hor, l’IRA et les autres associations engagées dans ce combat.

Selon le président de l’AMH, plus de 45% de la population mauritanienne sont des haratines, motivant l’échec de la politique antiesclavagiste déclarée par les régimes mauritaniens, par le refus des maîtres du sérail depuis le Président de la République, les ministres, les Ambassadeurs, les walis, les commissaires de police et des brigades de gendarmerie d’affranchir leurs propres asservis, desquels ils se ressourcent, en les exploitant gratuitement selon l’auteur.

Dans cette vidéo, Yahya Ould Ciré, qui semble déconnecté de la réalité du pays, du moins pour la situation actuelle des haratines sensiblement meilleure et sans commune mesure avec le portrait « primitif » qu’il en donne, malgré les grosses insuffisances qui caractérisent encore l’éradication de l’esclavage, évoque, plusieurs formes de l’asservissement.

Il parle ainsi du travail non rémunéré des haratines, du renforcement de l’Islam de cette pratique, de la détention de certaines familles de 40 esclaves et plus, de l’utilisation des femmes pour procréer et accroitre l’effectif des asservis.

A propos de l’ethnie des haratines, Ould Ciré indique dans cet enregistrement qui mérite d’être écouté pour susciter un forum constructif sur cet épineux dossier de la part de l’intellegentia mauritanienne toutes catégories confondues, que cette communauté est plutôt un groupe social acculturé depuis sa « capture », ne disposant d’aucune information sur ses origines ou sur sa culture, qui selon l’auteur pourraient remonter à l’Afrique subsaharienne. Notons que le livre de Ould Ciré, révèle et dénonce, ce qu’il appelle « une tradition d'esclavage et de racisme en Mauritanie, à seulement quelques heures d'avion de l'Europe, perpétuée et perpétrée, au nom de l'Islam, à l'encontre des Haratine » dit le générique.

Il s’agit d’un document culturel, éthique et politique « qui porte toutes les qualités de l'enquête historique minutieuse et du procès à charge intenté aux survivances bien vivaces d'un système féodal » dit l’auteur.

Md O Md Lemine


Source: http://www.cridem.org

Jeudi 20 Novembre 2014
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