Après avoir écouté les audios et visionné les vidéos de la conférence de presse tenue par le CCRM Mauritanie dans ses locaux à Nouakchott, une question essentielle s'impose : le CCRM Mauritanie est-il resté fidèle à ses engagements envers les victimes du génocide mauritanien ? Le président de l’organisation, N’Gaidé Aliou Moctar, a confirmé que le voyage de deuil à Inal a été annulé faute d’autorisation. Mais cette justification est-elle légitime ?
Lors de l’assemblée générale tenue le 10 novembre 2024, dans les mêmes locaux du CCRM Mauritanie, le président avait pourtant pris une position ferme : « Si le gouvernement mauritanien interdit le voyage de deuil à Inal, nous suspendrons les négociations en cours. » Cette déclaration avait galvanisé les membres du Comité Inal, ainsi que les veuves, orphelins, rescapés militaires et civils, partis politiques, et organisations de défense des droits humains engagés dans cette cause. Ils ont redoublé d’efforts, mobilisant des ressources et organisant des préparatifs pour honorer dignement les martyrs d’Inal.
Or, l'annulation du voyage, justifiée par l'absence d'autorisation, a laissé un goût amer. Comme l’a rappelé le Comité Inal, « Depuis quand doit-on demander à un génocidaire l’autorisation de se recueillir sur les tombes des victimes ? » Cette décision a été perçue par beaucoup comme un recul, voire une trahison, de la part du CCRM Mauritanie.
Un dialogue sans vérité ni justice
Le gouvernement mauritanien a clairement annoncé qu’il ne s’engageait ni à dire la vérité ni à rendre justice dans ce dossier. Malgré cette position, le CCRM Mauritanie persiste à s’asseoir à la table des négociations. Cette stratégie soulève des interrogations : comment peut-on espérer régler un génocide sans aborder les devoirs fondamentaux de vérité et de justice ?
« Si le gouvernement pense qu’il peut acheter les consciences en passant par le CCRM Mauritanie, il se trompe, » ont déclaré des voix critiques lors de la conférence. La quête de justice ne peut se limiter à des compromis politiques ; elle exige un engagement ferme pour établir la vérité et rendre hommage aux victimes.
Un dossier national : les devoirs incontournables
Le génocide mauritanien est un dossier national qui dépasse les seules responsabilités du CCRM Mauritanie. Sa résolution doit impliquer tous les acteurs de la société : familles des victimes, partis politiques, organisations de la société civile, et citoyens mauritaniens. Cette résolution repose sur quatre devoirs essentiels :
1. Le devoir de vérité : Révéler les faits, identifier les responsables et établir l’histoire réelle du génocide.
2. Le devoir de justice : Poursuivre les coupables et rendre justice aux victimes et à leurs familles.
3. Le devoir de mémoire : Préserver la mémoire des martyrs et garantir que de tels crimes ne se reproduisent jamais.
4. Le devoir de réparation : Reconnaître les préjudices subis et compenser équitablement les victimes.
Sans ces quatre piliers, toute tentative de règlement sera vouée à l’échec. Le mensonge et le déni ne peuvent en aucun cas résoudre une telle tragédie.
Une voie à tracer
L’annulation du voyage de deuil à Inal, perçue par beaucoup comme une concession au gouvernement, reflète les défis auxquels fait face le CCRM Mauritanie. Pourtant, l’histoire montre que ce dossier ne peut être réglé par des compromis unilatéraux ou des négociations à huis clos. La Mauritanie dans son ensemble doit être impliquée dans ce processus pour que la vérité, la justice, la mémoire et les réparations puissent enfin se concrétiser.
En conclusion, le règlement définitif du génocide mauritanien n’est pas qu’une question politique. Il s’agit d’une exigence morale, historique et collective. Toute tentative d’occulter les vérités ou de contourner la justice risque de conduire le pays dans une impasse. Les martyrs d’Inal et les victimes de cette tragédie méritent mieux qu’un dialogue tronqué et des promesses non tenues.
Abou SARR
Lors de l’assemblée générale tenue le 10 novembre 2024, dans les mêmes locaux du CCRM Mauritanie, le président avait pourtant pris une position ferme : « Si le gouvernement mauritanien interdit le voyage de deuil à Inal, nous suspendrons les négociations en cours. » Cette déclaration avait galvanisé les membres du Comité Inal, ainsi que les veuves, orphelins, rescapés militaires et civils, partis politiques, et organisations de défense des droits humains engagés dans cette cause. Ils ont redoublé d’efforts, mobilisant des ressources et organisant des préparatifs pour honorer dignement les martyrs d’Inal.
Or, l'annulation du voyage, justifiée par l'absence d'autorisation, a laissé un goût amer. Comme l’a rappelé le Comité Inal, « Depuis quand doit-on demander à un génocidaire l’autorisation de se recueillir sur les tombes des victimes ? » Cette décision a été perçue par beaucoup comme un recul, voire une trahison, de la part du CCRM Mauritanie.
Un dialogue sans vérité ni justice
Le gouvernement mauritanien a clairement annoncé qu’il ne s’engageait ni à dire la vérité ni à rendre justice dans ce dossier. Malgré cette position, le CCRM Mauritanie persiste à s’asseoir à la table des négociations. Cette stratégie soulève des interrogations : comment peut-on espérer régler un génocide sans aborder les devoirs fondamentaux de vérité et de justice ?
« Si le gouvernement pense qu’il peut acheter les consciences en passant par le CCRM Mauritanie, il se trompe, » ont déclaré des voix critiques lors de la conférence. La quête de justice ne peut se limiter à des compromis politiques ; elle exige un engagement ferme pour établir la vérité et rendre hommage aux victimes.
Un dossier national : les devoirs incontournables
Le génocide mauritanien est un dossier national qui dépasse les seules responsabilités du CCRM Mauritanie. Sa résolution doit impliquer tous les acteurs de la société : familles des victimes, partis politiques, organisations de la société civile, et citoyens mauritaniens. Cette résolution repose sur quatre devoirs essentiels :
1. Le devoir de vérité : Révéler les faits, identifier les responsables et établir l’histoire réelle du génocide.
2. Le devoir de justice : Poursuivre les coupables et rendre justice aux victimes et à leurs familles.
3. Le devoir de mémoire : Préserver la mémoire des martyrs et garantir que de tels crimes ne se reproduisent jamais.
4. Le devoir de réparation : Reconnaître les préjudices subis et compenser équitablement les victimes.
Sans ces quatre piliers, toute tentative de règlement sera vouée à l’échec. Le mensonge et le déni ne peuvent en aucun cas résoudre une telle tragédie.
Une voie à tracer
L’annulation du voyage de deuil à Inal, perçue par beaucoup comme une concession au gouvernement, reflète les défis auxquels fait face le CCRM Mauritanie. Pourtant, l’histoire montre que ce dossier ne peut être réglé par des compromis unilatéraux ou des négociations à huis clos. La Mauritanie dans son ensemble doit être impliquée dans ce processus pour que la vérité, la justice, la mémoire et les réparations puissent enfin se concrétiser.
En conclusion, le règlement définitif du génocide mauritanien n’est pas qu’une question politique. Il s’agit d’une exigence morale, historique et collective. Toute tentative d’occulter les vérités ou de contourner la justice risque de conduire le pays dans une impasse. Les martyrs d’Inal et les victimes de cette tragédie méritent mieux qu’un dialogue tronqué et des promesses non tenues.
Abou SARR