Mauritanie : faut-il évacuer l’ancien président vers l’étranger ? À Nouakchott, chacun fait son diagnostic

Les demandes d’évacuation vers l’étranger de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz détenu depuis deux ans et qui serait souffrant, ne seraient-elles que des manœuvres destinées attirer la sympathie de l’opinion nationale comme le laissent entendre ses avocat ?



Un tribunal de Nouakchott avait condamné, fin 2023, à cinq ans de prison ferme l’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, pour avoir abusé de son pouvoir afin d’amasser une fortune immense. Sitôt prononcé, ses avocats avaient fait appel de ce jugement. Son dossier est actuellement examiné par la chambre criminelle de la cour d’appel de Nouakchott.

Parallèlement aux audiences en appel, qui offrent une tribune à l’ex-homme fort de Nouakchott, les avocats de la défense et ses partisans dénoncent la détérioration de son état de santé et réclament son évacuation à l’étranger pour recevoir des soins conformes aux différentes pathologies dont il souffrirait.

Une revendication qui ne convainc pas les juges et divise l’opinion, dont une frange se range derrière le camp Aziz, pour des raisons humanitaires.

Diaw Ablaye Djimé, spécialiste en droit et homme politique et formule un certain nombre d’observations «la première porte sur la stratégie des avocats de la défense, qui ont laissé en rade les arguments de droit pour se focaliser sur une bataille d’opinion. C’est pour cette raison qu’ils mettent en avant la santé de leur client et que le procès en appel est suspendu, ses avocats demandant son évacuation à l’étranger. Les défenseurs tentent d’apitoyer l’opinion sur le sort de leur mandant qui devrait, selon eux, se soigner à l’étranger. Un tel raisonnement n’a pas de valeur sur le plan juridique, mais peut accrocher l’opinion».

Cependant, il rappelle qu’il s’agit «d’un procès avec des faits caractérisés et définis par la loi. Sortir de ce cadre et chercher des arguties pour faire durer celui-ci ne me parait pas convainquant. Par ailleurs, j’estime que l’accusé a perdu la bataille de l’opinion, bien avant le début du procès.»

Ahmed Jibril, ancien ministre et partisan de l’ex-président de la République, déplore «des poursuites» qui prennent la forme de harcèlement politico-judiciaire «qui durent depuis six ans, alors que sa santé n’est pas bonne. Il est dans une situation grave. Il souffre de plusieurs maladies. Cela été signalé aux autorités. Sa défense a réclamé sa remise en liberté, pour une évacuation à l’étranger, mais le régime refuse, le privant de la possibilité d’aller consulter un médecin. Une attitude qui rappelle celle des pouvoirs dictatoriaux de l’ancienne époque. Nous demandons aux partis politiques et aux Organisations de la Société Civile, de prendre acte de la situation». L’ex-ministre assimile tous les avocats de l’Etat, dans le traitement de ce dossier, à des adversaires politiques du régime Aziz.


Source:

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Dimanche 2 Février 2025
Boolumbal Boolumbal
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