... nécessairement en compte le devoir de vérité»
Le Président de l’AJD/MR, Ibrahima Moctar Sarr (IMS), candidat à la présidentielle du 06 juin 2008, a lancé sa campagne jeudi 21 mai à El Mina (quartier périphérique de Nouakchott). Des centaines de militants de l’AJD/MR ont pris part au lancement de cette campagne. Monsieur Sarr, arrivé sur les lieux vers 01 heure, a prononcé le discours suivant.
Programme de campagne du candidat Ibrahima Moctar Sarr, Président de l’AJD/MR.
Un contrat avec le peuple mauritanien
Moi, Ibrahima Moctar Sarr, président de l’Alliance pour la Justice et la Démocratie/ Mouvement pour la Rénovation, je viens aujourd’hui encore, vous demander de bien vouloir me confier le destin de la Mauritanie pour les cinq prochaines années.
Je vous le demande ici et maintenant que la patrie est à la croisée des chemins: celui qui peut nous conduire vers l’échec irréparable de la construction d’une nation souveraine équilibrée, égalitaire et solidaire et celui que je vous propose de connaître enfin.
Un chemin qui permet à un pays comme le notre, avec l’islam comme référentiel essentiel dans la conduite de la vie, une culture plurielle et multiforme façonnée par une histoire glorieuse qui a influencé définitivement la civilisation universelle depuis la fameuse épopée de nos Almoravides.
Lesquels recrutaient dans toutes nos ethnies, des richesses fabuleuses mais jusque là mal gérées et mal exploitées pour une population de trois millions d’habitants seulement, je vous propose de devenir la destination première de la sous région au plan économique, culturel et politique et religieux. C’est possible ! Moumkin ! Ina wona ! Awa nãna ! Munna nekk ! Incha Allah !
Je sais ! je sais que vous n’y croyez plus !Les différents régimes qui se sont succédés n’ont pas pu soigner vos maladies ; ils n’ont pas pu assurer l’autosuffisance alimentaire pour vous soulager de la faim et malgré les potentialités énormes que notre pays recèle,ils n’ont pas pu assurer un minimum de développement pour nos populations qui continuent de vivre de la mendicité internationale.
Le plus important et certainement le plus difficile, ils ne l’ont pas réalisé à savoir l’unité de nos composantes nationales, certains parmi eux ont même aggravé la fracture nationale de telle sorte qu’aujourd’hui, notre peuple est divisé entres ses communautés nationales, ses ethnies et ses tributs .Je salue les petites avancées qui viennent d’être réalisées pour le règlement du passif humanitaire.
La reconnaissance par l’état des crimes odieux commis en son nom et le début des indemnisations des victimes constituent des étapes importantes sur la voie de la réconciliation nationale.
Cette réconciliation nationale est pour l’AJD/MR et pour moi-même un objectif essentiel. La vraie réconciliation nationale prendra nécessairement en compte le devoir de vérité et de justice après les réparations. La nécessité du pardon par les victimes et ayant-droit restera une quête permanente afin de réaliser la concorde nationale.
En tant que victime du système le plus répressif de toute l’histoire de la Mauritanie, le combat que j’ai mené pour une juste solution du passif humanitaire sans jamais brader les intérêts et trahir la mémoire des victimes, fait de moi le candidat le mieux placé pour l’obtenir de la part de ces populations martyres.
Cependant,une réconciliation nationale qui ne prendrait pas en charge ce fardeau des siècles, la honte de l’humanité dont la Mauritanie est aujourd’hui encore l’un des rares pays dépositaires, je veux nommer l’esclavage,une telle réconciliation serait boiteuse et sans lendemain.
La loi criminalisant l’esclavage votée récemment par le parlement, comme l’ordonnance de 1979, constituent à n’en pas douter l’expression d’une certaine volonté. Mon gouvernement quant à lui, ,une fois aux affaires,mettra fin aux tergiversations d’une administration réfractaire et créera les conditions d’une véritable discrimination Positive pour les anciens esclaves.
Encore une fois, les préjudices subis par les mauritaniens sont nombreux depuis l’indépendance jusqu’à nos jours. Les réponses Que l’état doit apporter pour soulager les douleurs et réconcilier les cœurs ne doivent pas être sélectives ; les rapatriés du Sénégal doivent être pris en charge au même titre que les déportés, mon gouvernement, en concertation avec le gouvernement du Sénégal, pays frère et ami, tentera de trouver une issue définitive à leur calvaire.
C’est donc pour ces objectifs et d’autres qui constituent l’ossature de mon programme électorale dont je vous expose ici les grandes lignes que j’ai décidé de me porter candidat à l’élection présidentielle du 6 Juin 2009. Je vous convie de m’accompagner dans un mouvement général de transformation de nos conditions d’existence vers une vie meilleure. Je demeure convaincu qu’ensemble, nous pouvons travailler pour la réalisation de cette promesse d’une vie meilleure Dans la liberté et la démocratie.
Pour ce faire, je vais procéder à la clarification d’un certain nombre de chantiers auxquels je compte m’attaquer si je suis élu Président de la République.
Sur le plan institutionnel.
Aussitôt élu, je proposerai l’organisation d’un référendum pour réviser la constitution. Celle-ci devra en particulier inclure des mécanismes clarifiant le partage du pouvoir entre nos différentes communautés nationales notamment :
- La création d’une vice- présidence qui sera confiée à un mauritanien issu d’une communauté autre que celle du Président élu.
• L’officialisation de toutes les langues nationales du pays en considérant le français comme langue de travail et d’ouverture
•La mention de la diversité dans la Constitution, base juridique de tout pays. D’autant plus que bien des aspects juridiques ont été débattus lors des journées de concertation
•L’insistance sur l’aspect fédérateur qui est l’Islam, partagé par tous les groupes ethniques pour restaurer et consolider l’unité nationale.
•La suppression du Sénat.
•L’institution du service militaire obligatoire.
Reconstruire l'économie
Les politiques menées jusque là ont abouti à une dégradation sans précédent du Potentiel économique marquée par l'absence de mécanismes d'information et d'évaluation économique, politique, sociale ou même administrative des résultats des décisions prises ;
- le contrôle des marchés des grands produits par les réseaux de contrôle des rentes et de spéculation parasitaire ;
- le refus de libérer l'entreprise productive du carcan de l'économie administrée et d'encourager l'accès effectif du secteur public de production au marché.
Dans ce contexte, les programmes de privatisation deviennent un
véritable terrain de dilapidation de patrimoines publics :
- le refus de l'assainissement des pratiques commerciales et bancaires ;
- le refus d'adopter une politique fiscale, budgétaire et financière conforme aux exigences de redressement ;
- le gaspillage de ressources financières extérieures abondantes qu'il s'agit à partir de cette année, de rembourser dans une nouvelle spirale d'endettement aggravée par des baisses importantes des ressources internes et externes tirées des produits miniers, halieutiques et des hydrocarbures.
Pour faire face à cette situation, le programme que nous vous soumettons se propose d'agir rapidement dans trois directions :
- la mise en place d'une dynamique d'accumulation, d'échanges et d'emploi sur une grande échelle,
- la préparation d'un environnement favorable par l'investissement dans les infrastructures sociales et économiques et la formation au travail,
- une politique financière et monétaire tournée vers la mobilisation de l'épargne et l'encouragement de l'activité productive.
Quelques éléments des politiques agricole, économiques, environnementales, sociales et culturelles.
La Mauritanie dispose de ressources naturelles suffisantes en terres fertiles et en eau, pour lui assurer une autosuffisance alimentaire et même l’insérer dans les marchés agricoles mondiaux. Les stratégies qui ont concerné le secteur n’ont pas été capables de produire le développement attendu.
Je m’engage, dès mon élection, à mettre en œuvre une véritable politique agricole qui permettra d’atteindre à court terme une autosuffisance dans les produits céréaliers et à long terme de créer les conditions d’émergence d’une agriculture génératrice de revenus suffisants.
Pour cela il s’agira :
Sur le plan agricole, de doubler la production dans les cinq années à venir dans les zones irriguées :
-en augmentant les superficies mises en valeur en hivernage à raison de 4000 hectares par an soit 20000 ha pour les 5 ans ;
-en assurant au moins la campagne de contre saison chaude à hauteur de 15.000 hectares.
-en portant les rendements à 5 tonnes à l’hectare le rendement en hivernage par la gratuité des intrants, soit un accroissement de 25%.
- Hors des zones irriguées, les cultures derrière barrage seront soutenues et améliorées pour mieux valoriser les barrages réalisés.
- Les cultures aléatoires du diéri ou du oualo seront bien préparées pour valoriser au moins les quantités d’eau disponibles.
Sur le plan environnemental, les ressources naturelles seront conservées et toute exploitation éventuelle ne pourra s’opérer que suivant un plan d’aménagement préalablement établi.
La politique agricole sera financée par une partie des ressources tirées des hydrocarbures, de l’industrie extractive et des ressources halieutiques.
Elevage et pêche
L’Etat devra encadrer davantage ces deux secteurs pour en optimiser la production. Dans le domaine de la pêche, les espoirs légitimes placés dans ce secteur n’ont pas donné les résultats attendus. Il faudra repenser et renforcer la pêche artisanale pour qu’elle serve d’abord à alimenter le marché intérieur.
Des pratiques peu scrupuleuses et contraires à la réglementation ont hypothéqué l’avenir de ce secteur qui demande une restructuration profonde. Une attention particulière devra être accordée à la surveillance de nos côtes.
Pour l’élevage, encourager la création de fermes pilotes intégrées à l’agriculture, assurer une bonne couverture sanitaire de toutes les catégories de cheptels par la création de pharmacies vétérinaires villageoises.
L'économie populaire et l'emploi
Nous devons également accorder une attention soutenue au secteur informel. En dépit de régressions économiques de grande ampleur et de la démission des pouvoirs publics, la population marginalisée par l'ajustement s'est efforcée de survivre.
Pour faire face au renchérissement des importations suite aux dévaluations successives, l'économie populaire a su réaliser des progrès de substitution en comptant le moins possible sur les circuits financiers et monétaires officiels. La modernisation de l'économie doit en faire un instrument important pour le développement du marché, de l'économie contractuelle et de la redistribution productive d'accumulation et d'épargne.
La lutte contre la désertification et la préservation de l’environnement.
La précarité de l’écosystème mauritanien et la progression effrénée de la désertification nous obligent à accorder une attention particulière à la préservation de notre environnement. Nous engagerons des actions multiformes pour fixer les dunes, reboiser de vastes domaines désertiques et créer de nombreux points d’eaux. Parallèlement à ces actions, l’Etat développera une politique orientée vers les énergies renouvelables.
La politique du logement : Un mauritanien, un toit.
L’accès à la propriété du plus grand nombre doit être un objectif permanent des pouvoirs publics. Pour cela je m’engage, dès mon élection, à favoriser les plus démunis à acquérir des terrains de construction et à les soutenir dans leur mise en valeur. Je doterai en outre la SOCOGIM en moyens pour construire suffisamment de sociaux locatifs et augmenter son parc de location ventes.
La politique de santé
Malgré les nouvelles mesures gouvernementales instituant le remboursement de certains soins de santé au profit de fonctionnaires, il existe pourtant actuellement, dans notre pays, une tendance ultra-libérale qui considère que la santé est une affaire individuelle, chaque citoyen devant affronter sa maladie ou son handicap en fonction de ses ressources propres, ce qui abandonne au marché la prise en charge des besoins de santé de la population.
Je m’engage à faire tout mon possible pour que les plus démunis puissent accéder aux soins de santé.
L’Emigration :
L’émigration joue un rôle économique, social et culturel important pour notre pays. Dès mon élection, je mettrai en place une politique audacieuse et pérenne qui permette à notre communauté établie à l'étranger de participer efficacement au développement du pays et à la vie nationale en lui garantissant la protection de sa dignité et de ses intérêts dans le pays d'accueil.
Au plan de l’éducation
Je procéderai à l’introduction des langues nationales dans le système éducatif en réhabilitant l’Institut des Langues Nationales. J’organiserai les Etats généraux de l’éducation et concevrai un système d’enseignement adapté à la nécessité de promouvoir les cultures nationales reposant sur une formation initiale solide qui sera relayée plus tard par un système de formation continue. Mettre un accent particulier sur l’amélioration générale de la qualité de la formation en affectant à l’éducation nationale 30% du budget de l’Etat.
Dans le domaine de la culture.
Je développerai toutes les cultures nationales tout en favorisant le brassage culturel par une incitation aux mariages mixtes. Je créerai par ailleurs une école des beaux arts.
Au plan du transport.
Je relierai tous départements du pays par des routes bitumées et créerai des sociétés nationales de transport et je leur donnerai la mission de résoudre les problèmes du transport urbain et inter- urbain.
Dans le domaine du sport.
Mon objectif est d’équiper Nouakchott de tous les complexes sportifs modernes et doter chaque région d’un stade moderne et de systématiser les compétitions sportives régionales afin de créer une élite sportive nationale capable de représenter dignement notre pays aux compétitions sportives internationales.
Au plan des services sociaux de base.
Mon objectif est d’améliorer en milieu urbain et généraliser en milieu rural l’accès à l’eau potable, à l’électricité, au téléphone et réaliser ainsi les objectifs du millénaire pour le développement fixés par les Nations Unies.
Dans le domaine du tourisme et de l’artisanat.
Notre pays dispose d’un potentiel touristique énorme que je m’emploierai à développer pour attirer davantage de touristes. Je soutiendrai fortement l’artisanat traditionnel.
Ibrahima Moctar Sarr,
Candidat à l’élection présidentielle du 06 juin 2009
Le Président de l’AJD/MR, Ibrahima Moctar Sarr (IMS), candidat à la présidentielle du 06 juin 2008, a lancé sa campagne jeudi 21 mai à El Mina (quartier périphérique de Nouakchott). Des centaines de militants de l’AJD/MR ont pris part au lancement de cette campagne. Monsieur Sarr, arrivé sur les lieux vers 01 heure, a prononcé le discours suivant.
Programme de campagne du candidat Ibrahima Moctar Sarr, Président de l’AJD/MR.
Un contrat avec le peuple mauritanien
Moi, Ibrahima Moctar Sarr, président de l’Alliance pour la Justice et la Démocratie/ Mouvement pour la Rénovation, je viens aujourd’hui encore, vous demander de bien vouloir me confier le destin de la Mauritanie pour les cinq prochaines années.
Je vous le demande ici et maintenant que la patrie est à la croisée des chemins: celui qui peut nous conduire vers l’échec irréparable de la construction d’une nation souveraine équilibrée, égalitaire et solidaire et celui que je vous propose de connaître enfin.
Un chemin qui permet à un pays comme le notre, avec l’islam comme référentiel essentiel dans la conduite de la vie, une culture plurielle et multiforme façonnée par une histoire glorieuse qui a influencé définitivement la civilisation universelle depuis la fameuse épopée de nos Almoravides.
Lesquels recrutaient dans toutes nos ethnies, des richesses fabuleuses mais jusque là mal gérées et mal exploitées pour une population de trois millions d’habitants seulement, je vous propose de devenir la destination première de la sous région au plan économique, culturel et politique et religieux. C’est possible ! Moumkin ! Ina wona ! Awa nãna ! Munna nekk ! Incha Allah !
Je sais ! je sais que vous n’y croyez plus !Les différents régimes qui se sont succédés n’ont pas pu soigner vos maladies ; ils n’ont pas pu assurer l’autosuffisance alimentaire pour vous soulager de la faim et malgré les potentialités énormes que notre pays recèle,ils n’ont pas pu assurer un minimum de développement pour nos populations qui continuent de vivre de la mendicité internationale.
Le plus important et certainement le plus difficile, ils ne l’ont pas réalisé à savoir l’unité de nos composantes nationales, certains parmi eux ont même aggravé la fracture nationale de telle sorte qu’aujourd’hui, notre peuple est divisé entres ses communautés nationales, ses ethnies et ses tributs .Je salue les petites avancées qui viennent d’être réalisées pour le règlement du passif humanitaire.
La reconnaissance par l’état des crimes odieux commis en son nom et le début des indemnisations des victimes constituent des étapes importantes sur la voie de la réconciliation nationale.
Cette réconciliation nationale est pour l’AJD/MR et pour moi-même un objectif essentiel. La vraie réconciliation nationale prendra nécessairement en compte le devoir de vérité et de justice après les réparations. La nécessité du pardon par les victimes et ayant-droit restera une quête permanente afin de réaliser la concorde nationale.
En tant que victime du système le plus répressif de toute l’histoire de la Mauritanie, le combat que j’ai mené pour une juste solution du passif humanitaire sans jamais brader les intérêts et trahir la mémoire des victimes, fait de moi le candidat le mieux placé pour l’obtenir de la part de ces populations martyres.
Cependant,une réconciliation nationale qui ne prendrait pas en charge ce fardeau des siècles, la honte de l’humanité dont la Mauritanie est aujourd’hui encore l’un des rares pays dépositaires, je veux nommer l’esclavage,une telle réconciliation serait boiteuse et sans lendemain.
La loi criminalisant l’esclavage votée récemment par le parlement, comme l’ordonnance de 1979, constituent à n’en pas douter l’expression d’une certaine volonté. Mon gouvernement quant à lui, ,une fois aux affaires,mettra fin aux tergiversations d’une administration réfractaire et créera les conditions d’une véritable discrimination Positive pour les anciens esclaves.
Encore une fois, les préjudices subis par les mauritaniens sont nombreux depuis l’indépendance jusqu’à nos jours. Les réponses Que l’état doit apporter pour soulager les douleurs et réconcilier les cœurs ne doivent pas être sélectives ; les rapatriés du Sénégal doivent être pris en charge au même titre que les déportés, mon gouvernement, en concertation avec le gouvernement du Sénégal, pays frère et ami, tentera de trouver une issue définitive à leur calvaire.
C’est donc pour ces objectifs et d’autres qui constituent l’ossature de mon programme électorale dont je vous expose ici les grandes lignes que j’ai décidé de me porter candidat à l’élection présidentielle du 6 Juin 2009. Je vous convie de m’accompagner dans un mouvement général de transformation de nos conditions d’existence vers une vie meilleure. Je demeure convaincu qu’ensemble, nous pouvons travailler pour la réalisation de cette promesse d’une vie meilleure Dans la liberté et la démocratie.
Pour ce faire, je vais procéder à la clarification d’un certain nombre de chantiers auxquels je compte m’attaquer si je suis élu Président de la République.
Sur le plan institutionnel.
Aussitôt élu, je proposerai l’organisation d’un référendum pour réviser la constitution. Celle-ci devra en particulier inclure des mécanismes clarifiant le partage du pouvoir entre nos différentes communautés nationales notamment :
- La création d’une vice- présidence qui sera confiée à un mauritanien issu d’une communauté autre que celle du Président élu.
• L’officialisation de toutes les langues nationales du pays en considérant le français comme langue de travail et d’ouverture
•La mention de la diversité dans la Constitution, base juridique de tout pays. D’autant plus que bien des aspects juridiques ont été débattus lors des journées de concertation
•L’insistance sur l’aspect fédérateur qui est l’Islam, partagé par tous les groupes ethniques pour restaurer et consolider l’unité nationale.
•La suppression du Sénat.
•L’institution du service militaire obligatoire.
Reconstruire l'économie
Les politiques menées jusque là ont abouti à une dégradation sans précédent du Potentiel économique marquée par l'absence de mécanismes d'information et d'évaluation économique, politique, sociale ou même administrative des résultats des décisions prises ;
- le contrôle des marchés des grands produits par les réseaux de contrôle des rentes et de spéculation parasitaire ;
- le refus de libérer l'entreprise productive du carcan de l'économie administrée et d'encourager l'accès effectif du secteur public de production au marché.
Dans ce contexte, les programmes de privatisation deviennent un
véritable terrain de dilapidation de patrimoines publics :
- le refus de l'assainissement des pratiques commerciales et bancaires ;
- le refus d'adopter une politique fiscale, budgétaire et financière conforme aux exigences de redressement ;
- le gaspillage de ressources financières extérieures abondantes qu'il s'agit à partir de cette année, de rembourser dans une nouvelle spirale d'endettement aggravée par des baisses importantes des ressources internes et externes tirées des produits miniers, halieutiques et des hydrocarbures.
Pour faire face à cette situation, le programme que nous vous soumettons se propose d'agir rapidement dans trois directions :
- la mise en place d'une dynamique d'accumulation, d'échanges et d'emploi sur une grande échelle,
- la préparation d'un environnement favorable par l'investissement dans les infrastructures sociales et économiques et la formation au travail,
- une politique financière et monétaire tournée vers la mobilisation de l'épargne et l'encouragement de l'activité productive.
Quelques éléments des politiques agricole, économiques, environnementales, sociales et culturelles.
La Mauritanie dispose de ressources naturelles suffisantes en terres fertiles et en eau, pour lui assurer une autosuffisance alimentaire et même l’insérer dans les marchés agricoles mondiaux. Les stratégies qui ont concerné le secteur n’ont pas été capables de produire le développement attendu.
Je m’engage, dès mon élection, à mettre en œuvre une véritable politique agricole qui permettra d’atteindre à court terme une autosuffisance dans les produits céréaliers et à long terme de créer les conditions d’émergence d’une agriculture génératrice de revenus suffisants.
Pour cela il s’agira :
Sur le plan agricole, de doubler la production dans les cinq années à venir dans les zones irriguées :
-en augmentant les superficies mises en valeur en hivernage à raison de 4000 hectares par an soit 20000 ha pour les 5 ans ;
-en assurant au moins la campagne de contre saison chaude à hauteur de 15.000 hectares.
-en portant les rendements à 5 tonnes à l’hectare le rendement en hivernage par la gratuité des intrants, soit un accroissement de 25%.
- Hors des zones irriguées, les cultures derrière barrage seront soutenues et améliorées pour mieux valoriser les barrages réalisés.
- Les cultures aléatoires du diéri ou du oualo seront bien préparées pour valoriser au moins les quantités d’eau disponibles.
Sur le plan environnemental, les ressources naturelles seront conservées et toute exploitation éventuelle ne pourra s’opérer que suivant un plan d’aménagement préalablement établi.
La politique agricole sera financée par une partie des ressources tirées des hydrocarbures, de l’industrie extractive et des ressources halieutiques.
Elevage et pêche
L’Etat devra encadrer davantage ces deux secteurs pour en optimiser la production. Dans le domaine de la pêche, les espoirs légitimes placés dans ce secteur n’ont pas donné les résultats attendus. Il faudra repenser et renforcer la pêche artisanale pour qu’elle serve d’abord à alimenter le marché intérieur.
Des pratiques peu scrupuleuses et contraires à la réglementation ont hypothéqué l’avenir de ce secteur qui demande une restructuration profonde. Une attention particulière devra être accordée à la surveillance de nos côtes.
Pour l’élevage, encourager la création de fermes pilotes intégrées à l’agriculture, assurer une bonne couverture sanitaire de toutes les catégories de cheptels par la création de pharmacies vétérinaires villageoises.
L'économie populaire et l'emploi
Nous devons également accorder une attention soutenue au secteur informel. En dépit de régressions économiques de grande ampleur et de la démission des pouvoirs publics, la population marginalisée par l'ajustement s'est efforcée de survivre.
Pour faire face au renchérissement des importations suite aux dévaluations successives, l'économie populaire a su réaliser des progrès de substitution en comptant le moins possible sur les circuits financiers et monétaires officiels. La modernisation de l'économie doit en faire un instrument important pour le développement du marché, de l'économie contractuelle et de la redistribution productive d'accumulation et d'épargne.
La lutte contre la désertification et la préservation de l’environnement.
La précarité de l’écosystème mauritanien et la progression effrénée de la désertification nous obligent à accorder une attention particulière à la préservation de notre environnement. Nous engagerons des actions multiformes pour fixer les dunes, reboiser de vastes domaines désertiques et créer de nombreux points d’eaux. Parallèlement à ces actions, l’Etat développera une politique orientée vers les énergies renouvelables.
La politique du logement : Un mauritanien, un toit.
L’accès à la propriété du plus grand nombre doit être un objectif permanent des pouvoirs publics. Pour cela je m’engage, dès mon élection, à favoriser les plus démunis à acquérir des terrains de construction et à les soutenir dans leur mise en valeur. Je doterai en outre la SOCOGIM en moyens pour construire suffisamment de sociaux locatifs et augmenter son parc de location ventes.
La politique de santé
Malgré les nouvelles mesures gouvernementales instituant le remboursement de certains soins de santé au profit de fonctionnaires, il existe pourtant actuellement, dans notre pays, une tendance ultra-libérale qui considère que la santé est une affaire individuelle, chaque citoyen devant affronter sa maladie ou son handicap en fonction de ses ressources propres, ce qui abandonne au marché la prise en charge des besoins de santé de la population.
Je m’engage à faire tout mon possible pour que les plus démunis puissent accéder aux soins de santé.
L’Emigration :
L’émigration joue un rôle économique, social et culturel important pour notre pays. Dès mon élection, je mettrai en place une politique audacieuse et pérenne qui permette à notre communauté établie à l'étranger de participer efficacement au développement du pays et à la vie nationale en lui garantissant la protection de sa dignité et de ses intérêts dans le pays d'accueil.
Au plan de l’éducation
Je procéderai à l’introduction des langues nationales dans le système éducatif en réhabilitant l’Institut des Langues Nationales. J’organiserai les Etats généraux de l’éducation et concevrai un système d’enseignement adapté à la nécessité de promouvoir les cultures nationales reposant sur une formation initiale solide qui sera relayée plus tard par un système de formation continue. Mettre un accent particulier sur l’amélioration générale de la qualité de la formation en affectant à l’éducation nationale 30% du budget de l’Etat.
Dans le domaine de la culture.
Je développerai toutes les cultures nationales tout en favorisant le brassage culturel par une incitation aux mariages mixtes. Je créerai par ailleurs une école des beaux arts.
Au plan du transport.
Je relierai tous départements du pays par des routes bitumées et créerai des sociétés nationales de transport et je leur donnerai la mission de résoudre les problèmes du transport urbain et inter- urbain.
Dans le domaine du sport.
Mon objectif est d’équiper Nouakchott de tous les complexes sportifs modernes et doter chaque région d’un stade moderne et de systématiser les compétitions sportives régionales afin de créer une élite sportive nationale capable de représenter dignement notre pays aux compétitions sportives internationales.
Au plan des services sociaux de base.
Mon objectif est d’améliorer en milieu urbain et généraliser en milieu rural l’accès à l’eau potable, à l’électricité, au téléphone et réaliser ainsi les objectifs du millénaire pour le développement fixés par les Nations Unies.
Dans le domaine du tourisme et de l’artisanat.
Notre pays dispose d’un potentiel touristique énorme que je m’emploierai à développer pour attirer davantage de touristes. Je soutiendrai fortement l’artisanat traditionnel.
Ibrahima Moctar Sarr,
Candidat à l’élection présidentielle du 06 juin 2009