Inal : Une controverse sur le rôle du CCRM Mauritanie dans l’hommage aux victimes



Dans une vidéo récemment publiée, le président du Comité de Coordination des Rescapés Mauritaniens (CCRM) Mauritanie a confirmé que son organisation n’a pas participé au voyage de deuil à Inal et a annulé cette initiative faute d’autorisation du gouvernement mauritanien. Selon ses déclarations, le déplacement à Inal pour rendre hommage aux victimes pourrait constituer un obstacle aux négociations actuellement en cours avec le gouvernement.

Ces propos ont suscité une vive polémique parmi les membres de la communauté des rescapés et au-delà. Beaucoup s’interrogent sur la pertinence de telles déclarations venant d’un dirigeant d’une organisation censée représenter les victimes et leurs proches. Comment peut-on justifier que des négociations avec un gouvernement, perçu comme responsable des crimes historiques et protecteur des criminels à travers une loi d’amnistie, puissent empêcher de rendre hommage aux martyrs d’Inal ?

Un précédent qui interpelle

La question est d’autant plus pertinente que par le passé, des voyages similaires ont été organisés à Inal sans autorisation gouvernementale et sans le soutien du CCRM Mauritanie. Ces initiatives ont prouvé que la détermination des rescapés à honorer la mémoire des victimes pouvait transcender les barrières administratives. Or, cette année, la participation du CCRM Mauritanie semble subordonnée à l’obtention d’un feu vert des autorités, ce qui a conduit à l’annulation du voyage.

Un dialogue au détriment de la mémoire ?

Les négociations en cours entre le CCRM Mauritanie et le gouvernement soulèvent des interrogations légitimes. Pourquoi ces pourparlers impliquent-ils des restrictions sur le droit des rescapés à commémorer leurs proches ? Peut-on réellement espérer une justice et une reconnaissance sincères de la part d’un gouvernement qui a instauré une loi d’amnistie pour protéger les auteurs des crimes ?

Pour de nombreux observateurs, ces développements révèlent une tension fondamentale entre la quête de justice et les compromis politiques. La mémoire des victimes d’Inal, symbole de souffrance et de lutte pour la vérité, ne saurait être reléguée au second plan dans des négociations dont les termes restent flous et potentiellement contraires aux intérêts des rescapés.

Un appel à la clarification

La communauté des rescapés et les défenseurs des droits humains appellent à une clarification des positions du CCRM Mauritanie. Les victimes d’Inal méritent une reconnaissance pleine et entière, et les hommages à leur mémoire ne devraient en aucun cas être soumis à l’autorisation d’un État dont les responsabilités dans ces crimes restent incontestées.

En annulant le voyage à Inal, le CCRM Mauritanie risque de perdre la confiance de ceux qu’il est censé représenter. Plus que jamais, il est crucial que l’organisation se positionne clairement en faveur de la mémoire des victimes et de la justice, sans compromis.

Source: ABOU SARR


Dimanche 8 Décembre 2024
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