Monsieur le Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani,
En votre qualité de Président de la République Islamique de Mauritanie, vous avez récemment pris part à des commémorations importantes. Le 1er décembre 2024, vous étiez au Sénégal pour honorer la mémoire des tirailleurs sénégalais massacrés dans le camp militaire de Thiaroye il y a 80 ans. Vous avez également visité Rowda pour commémorer un autre épisode tragique de l'histoire. Ces gestes, empreints de reconnaissance pour les victimes de l’injustice, sont louables. Toutefois, ils appellent une réflexion urgente sur notre propre histoire et les douleurs encore non apaisées de notre nation.
Monsieur le Président, qu’en est-il du génocide perpétré sur nos terres ? Depuis plus de 34 ans, les familles des milliers de Mauritaniens noirs, militaires et civils, massacrés entre 1989 et 1991, réclament justice. Parmi eux, 28 militaires ont été pendus à Inal dans la nuit tragique du 27 au 28 novembre 1990, sous le prétexte de célébrer le 30e anniversaire de l’indépendance. Les veuves, orphelins et survivants continuent de porter le poids de ces pertes, de ces atrocités, et surtout du silence prolongé des autorités.
Monsieur le Président, pourquoi ce silence ?
Alors que vous prononcez des discours ailleurs, dans des pays voisins, les victimes de notre propre histoire sanglante attendent une reconnaissance. La répression récente du 28 novembre 2024 à l’encontre des Mauritaniens noirs venus commémorer leurs martyrs montre que, loin de guérir nos blessures, nous les approfondissons par l’indifférence et la violence.
Les fosses communes de Wothie, Sorimalé, Jreidi, Ajlat et Tiguinte témoignent encore des crimes passés, tandis que les pratiques actuelles continuent de bafouer les droits humains. Les arrestations et tortures à Bababé et Haayere Mbaaraa perpétrées sous la supervision des autorités locales rappellent que le chemin vers la justice et l’unité nationale reste sinueux.
Monsieur le Président, la Mauritanie ne peut se construire dans l’ombre de l’injustice. L’avenir de notre nation repose sur votre courage à affronter ce passé douloureux, à rendre justice aux victimes et à reconnaître les crimes commis. C’est par la vérité, la justice et la réconciliation que nous pourrons bâtir une Mauritanie inclusive et apaisée.
Monsieur le Président, il est temps d’agir.
Avant de tendre la main au reste du monde, commencez par écouter les cris étouffés de votre propre peuple. Démontrez que la justice n’a pas de frontières, ni dans l’espace ni dans le temps, et qu’elle commence chez soi.
Avec l'espoir que la lumière de la justice éclairera un jour toutes les zones d'ombre de notre histoire,
Abou SARR
En votre qualité de Président de la République Islamique de Mauritanie, vous avez récemment pris part à des commémorations importantes. Le 1er décembre 2024, vous étiez au Sénégal pour honorer la mémoire des tirailleurs sénégalais massacrés dans le camp militaire de Thiaroye il y a 80 ans. Vous avez également visité Rowda pour commémorer un autre épisode tragique de l'histoire. Ces gestes, empreints de reconnaissance pour les victimes de l’injustice, sont louables. Toutefois, ils appellent une réflexion urgente sur notre propre histoire et les douleurs encore non apaisées de notre nation.
Monsieur le Président, qu’en est-il du génocide perpétré sur nos terres ? Depuis plus de 34 ans, les familles des milliers de Mauritaniens noirs, militaires et civils, massacrés entre 1989 et 1991, réclament justice. Parmi eux, 28 militaires ont été pendus à Inal dans la nuit tragique du 27 au 28 novembre 1990, sous le prétexte de célébrer le 30e anniversaire de l’indépendance. Les veuves, orphelins et survivants continuent de porter le poids de ces pertes, de ces atrocités, et surtout du silence prolongé des autorités.
Monsieur le Président, pourquoi ce silence ?
Alors que vous prononcez des discours ailleurs, dans des pays voisins, les victimes de notre propre histoire sanglante attendent une reconnaissance. La répression récente du 28 novembre 2024 à l’encontre des Mauritaniens noirs venus commémorer leurs martyrs montre que, loin de guérir nos blessures, nous les approfondissons par l’indifférence et la violence.
Les fosses communes de Wothie, Sorimalé, Jreidi, Ajlat et Tiguinte témoignent encore des crimes passés, tandis que les pratiques actuelles continuent de bafouer les droits humains. Les arrestations et tortures à Bababé et Haayere Mbaaraa perpétrées sous la supervision des autorités locales rappellent que le chemin vers la justice et l’unité nationale reste sinueux.
Monsieur le Président, la Mauritanie ne peut se construire dans l’ombre de l’injustice. L’avenir de notre nation repose sur votre courage à affronter ce passé douloureux, à rendre justice aux victimes et à reconnaître les crimes commis. C’est par la vérité, la justice et la réconciliation que nous pourrons bâtir une Mauritanie inclusive et apaisée.
Monsieur le Président, il est temps d’agir.
Avant de tendre la main au reste du monde, commencez par écouter les cris étouffés de votre propre peuple. Démontrez que la justice n’a pas de frontières, ni dans l’espace ni dans le temps, et qu’elle commence chez soi.
Avec l'espoir que la lumière de la justice éclairera un jour toutes les zones d'ombre de notre histoire,
Abou SARR