En Mauritanie, une contradiction flagrante attire l’attention : le gouvernement bénéficie de l’aide européenne pour lutter contre l’immigration clandestine, tout en menant des politiques qui poussent une partie de sa propre population, notamment les Noirs mauritaniens, à fuir leur pays. Ce paradoxe met en lumière des pratiques systématiques de marginalisation, de privation de droits fondamentaux et de répression ciblée, orchestrées sous le régime du président Mohamed Ould Ghazwani, dans la continuité des politiques discriminatoires de ses prédécesseurs.
Depuis des décennies, les Noirs mauritaniens subissent une discrimination institutionnalisée. Le gouvernement, selon des témoignages et rapports, prive des milliers d’enfants noirs de l’accès à une éducation de qualité et de documents d’identité nationale, rendant leur existence administrative quasiment inexistante. Cette exclusion les empêche de participer à la vie économique et sociale du pays. Parallèlement, des patrouilles de la police et de la garde nationale ciblent spécifiquement les quartiers à majorité noire, arrêtant des jeunes sous des prétextes souvent infondés, les conduisant parfois directement en prison.
Cette répression trouve ses racines dans les années de gouvernance de Mohamed Ould Sid’Ahmed Taya, marquées par des actes qualifiés par certains de génocide. En 1990, plus de 600 militaires noirs mauritaniens furent exécutés, notamment lors du tristement célèbre massacre de la base militaire d’Inal, où 28 d’entre eux furent pendus pour commémorer le 35ᵉ anniversaire de l’indépendance du pays.
Dans le sud du pays, où se concentrent principalement les Noirs mauritaniens, les pratiques discriminatoires prennent également la forme de confiscations de terres. Les préfets et gouverneurs, majoritairement issus des communautés arabo-berbères, redistribuent ces terres à des Haratins (descendants d’esclaves arabo-berbères), exacerbant les tensions entre ces deux communautés noires. Ces manœuvres semblent délibérées, visant à semer la discorde au sein des populations noires pour mieux les affaiblir.
Les conflits fonciers se multiplient, comme en témoignent les affrontements récents à Haayre Mbaara, Haayre Goleré et Senibosobe. Ces tensions plongent ces régions dans une instabilité chronique, obligeant de nombreuses familles à abandonner leurs terres, souvent leur seul moyen de subsistance.
Face à ces persécutions, de nombreux Noirs mauritaniens n’ont d’autre choix que de fuir leur pays, souvent par des voies clandestines, au péril de leur vie. Pourtant, le gouvernement mauritanien, tout en favorisant indirectement cet exode, sollicite l’aide de l’Union européenne pour endiguer l’immigration clandestine. Cette demande d’aide, qui semble être un moyen de profiter des ressources financières européennes, dissimule mal une stratégie visant à préserver une image de coopération internationale tout en perpétuant une politique interne discriminatoire.
L’Union européenne, en finançant les initiatives mauritaniennes contre l’immigration, risque de devenir complice involontaire des injustices perpétrées contre les Noirs mauritaniens. En ignorant les violations des droits humains flagrantes, elle contribue indirectement à la consolidation d’un système qui pousse une partie de la population à l’exil.
Il est impératif que les institutions européennes conditionnent leur aide à des réformes concrètes garantissant les droits fondamentaux des Noirs mauritaniens, notamment l’accès à l’éducation, aux documents d’identité et à la justice sociale. Faute de quoi, elles continueront d’alimenter un cycle de répression et d’exode forcé, rendant encore plus tragique le sort de ces populations vulnérables.
En définitive, la Mauritanie d’aujourd’hui, par ses politiques et son traitement inégal de ses citoyens, ne fait qu’approfondir les fractures sociales et ethniques. Il revient à la communauté internationale, et particulièrement à l’Union européenne, de prendre une position ferme et de dénoncer les injustices pour mettre fin à ce cercle vicieux.
Source : Abou SARR
Depuis des décennies, les Noirs mauritaniens subissent une discrimination institutionnalisée. Le gouvernement, selon des témoignages et rapports, prive des milliers d’enfants noirs de l’accès à une éducation de qualité et de documents d’identité nationale, rendant leur existence administrative quasiment inexistante. Cette exclusion les empêche de participer à la vie économique et sociale du pays. Parallèlement, des patrouilles de la police et de la garde nationale ciblent spécifiquement les quartiers à majorité noire, arrêtant des jeunes sous des prétextes souvent infondés, les conduisant parfois directement en prison.
Cette répression trouve ses racines dans les années de gouvernance de Mohamed Ould Sid’Ahmed Taya, marquées par des actes qualifiés par certains de génocide. En 1990, plus de 600 militaires noirs mauritaniens furent exécutés, notamment lors du tristement célèbre massacre de la base militaire d’Inal, où 28 d’entre eux furent pendus pour commémorer le 35ᵉ anniversaire de l’indépendance du pays.
Dans le sud du pays, où se concentrent principalement les Noirs mauritaniens, les pratiques discriminatoires prennent également la forme de confiscations de terres. Les préfets et gouverneurs, majoritairement issus des communautés arabo-berbères, redistribuent ces terres à des Haratins (descendants d’esclaves arabo-berbères), exacerbant les tensions entre ces deux communautés noires. Ces manœuvres semblent délibérées, visant à semer la discorde au sein des populations noires pour mieux les affaiblir.
Les conflits fonciers se multiplient, comme en témoignent les affrontements récents à Haayre Mbaara, Haayre Goleré et Senibosobe. Ces tensions plongent ces régions dans une instabilité chronique, obligeant de nombreuses familles à abandonner leurs terres, souvent leur seul moyen de subsistance.
Face à ces persécutions, de nombreux Noirs mauritaniens n’ont d’autre choix que de fuir leur pays, souvent par des voies clandestines, au péril de leur vie. Pourtant, le gouvernement mauritanien, tout en favorisant indirectement cet exode, sollicite l’aide de l’Union européenne pour endiguer l’immigration clandestine. Cette demande d’aide, qui semble être un moyen de profiter des ressources financières européennes, dissimule mal une stratégie visant à préserver une image de coopération internationale tout en perpétuant une politique interne discriminatoire.
L’Union européenne, en finançant les initiatives mauritaniennes contre l’immigration, risque de devenir complice involontaire des injustices perpétrées contre les Noirs mauritaniens. En ignorant les violations des droits humains flagrantes, elle contribue indirectement à la consolidation d’un système qui pousse une partie de la population à l’exil.
Il est impératif que les institutions européennes conditionnent leur aide à des réformes concrètes garantissant les droits fondamentaux des Noirs mauritaniens, notamment l’accès à l’éducation, aux documents d’identité et à la justice sociale. Faute de quoi, elles continueront d’alimenter un cycle de répression et d’exode forcé, rendant encore plus tragique le sort de ces populations vulnérables.
En définitive, la Mauritanie d’aujourd’hui, par ses politiques et son traitement inégal de ses citoyens, ne fait qu’approfondir les fractures sociales et ethniques. Il revient à la communauté internationale, et particulièrement à l’Union européenne, de prendre une position ferme et de dénoncer les injustices pour mettre fin à ce cercle vicieux.
Source : Abou SARR