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LE REGAIN DE LA COMMUNAUTE ET/OU REPOSITIONNNEMENT POLITIQUE ? DE QUEL MALAISE MAURITANIEN SAGIT-IL?

 DJIBRIL HAROUNA BOYE
Mardi 29 Avril 2014

Le regain de la communauté ou repositionnement politique ? De quel « Malaise Mauritanien »S’agit-il ?

La construction de l’Etat-Nation en Mauritanie se heurte toujours à la complexité des relations que les mauritaniens entretiennent avec le pouvoir. La question de l’identité nationale se voit réincarné en identité communautaire « l’exigence d’extinction de l’identité national en faveur de l’identité communautaire » devient la norme et semble être ériger en mythe politiquement correct dans l’espace politique et publique en Mauritanie. La remobilisation ou repositionnement sociale des différent groupes communautaires « semble devenir une astuce voir un exutoire possible pour « accéder aux privilèges, au pouvoir et surtout aux sites d’enrichissement contrôlés par l’Etat ».Pour certains hauts fonctionnaires, l’inimitié et l’allégeance communautaire devient la norme légale pour se hisser au sommet de l’appareil étatique et les prébendes qui s’y greffent. La prolifération et multiplications des cadres de concertations et autres regroupements associatives à base communautaire montrent bien que l’ethnie et le tribalisme sont une ressource électorale importante ou les hommes politiques puissent pour se renouveler chaque fois que les élections se décrètent. Malheureusement cette logique inhibe la pensée de la gouvernance démocratique ; dédouane l’esprit et la lettre qui gouverne l’entreprise politique d’un projet de société.Cette manière de concevoir la politique sur le mythe du politiquement correct à la mauritanienne constitue un risque pour l’avenir des parties politiques sous peine de voir l’émergence des sous partis ethnico-tribalistes érigés légitimement pour faire et/ou défaire un pouvoir élu démocratiquement dans un avenir proche .Le pouvoir en place serait-il le maitre penseur de cette nouvelle dynamique d’approche communautariste qui alimente et exacerbe les clivages politico-ethnique et tribale pour la conquête du pouvoir mais aussi pour sa conservation ? ou serait-il tomber dans les vicissitudes et contraintes lié à la réalité de l’exercice du pouvoir pour se mouvoir dans ce imbroglio de l’imaginaire tribal et ethnique pour ne pas dire communautariste ? .En effet, les rencontres répétés « dites communautaires et la résurgence de la fibre ethnique et tribale dans le champ politique nous «édifie sur le manque de responsabilité et la vision assez réductrice sur la façon dont les politiques s’accommodent de la notion de la démocratie en Mauritanie ». Cette réalité devenue l’exercice courant des hommes politiques et autres barons des sphères du pouvoir n’est qu’un d’écore pour empêcher le prince de voir la réalité .Une réalité brutalement démocratique pour rappeler que la Mauritanie et les mauritaniens ont atteint aujourd’hui une maturité leur permettant de faire la part entre ce qui se conçoit en faveur de l’intérêt national et ce qui s’apparente à la récupération et à l’assouvissement de besoin personnel qui malheureusement explique le comportement peu reluisant de beaucoup de ces pourvoyeurs de voix . L’instrumentalisation de l’identité communautaire dans un pays multiculturel et multi-ethnique est une arme fatale pour la construction d’un Etat- nation comme le notre. Les exemples les plus patents et pathétiquement génocidaires ont fait montre que aucun pays aujourd’hui ne peut déroger à cette réalité si ce n’est donner la primauté à la raison et à l’intérêt national. A cet effet, il devient urgent de rappeler au peuple, seul souverain de ne pas tomber dans le schéma réducteur ; confiné par les différents pourvoyeurs de voix qui indiquent significativement la fin de l’hégémonie des grandes formations politiques et l’arrivée de l’ ère du syndrome communautariste . C’est pourquoi, il est bon ton de limiter les ambitions politiques sous ce baromètre et de convoquer les discussions politiques autours de programmes sociaux et économiques plus viable et apte à raffermir les intérêts autour d’un projet nationale que toute autre conscience individualiste d’accaparement du pouvoir au seul profit d’un clan d’une communauté quelconque de la Mauritanie . S’il est vrai que le peuple électeur souverain et tout aussi valeureux de ses droits pour en user à bon escient sa souveraineté, il demeure aussi vrai que la carte d’électeur est une arme de destruction massive car ayant à la fois un pouvoir de sanction positive et négative .Ainsi, à chaque fois que de besoin, le citoyen électeur peut envoyer un message, un avertissement ou sanctionner ses dirigeants, cela assure une bonne respiration à la démocratie et vivifie la représentativité républicaine et non au renforcement de politique sectarisme et clientéliste dont la seule perfidie est l’anéantissement des valeurs humaines universelle que sont le droit ; la liberté et la justice sociale et économique . La prégnance de l’ethnicité et du tribalisme consacre la défaite non seulement de l’Etat et sa déconstruction en tant que ordonnateur de comportement, mais aussi de l’individu en tant que être libre et capable de prendre en charge son destin. C’est dans ce cadre d’intérêt particulier que les ambitions individuelles et collectives des groupes sociaux refont surface et apparaissent souvent avec des larves de violences incontrôlables dans l’espace publique et politique.
L’heure est aujourd’hui assez pressante pour la Mauritanie et les mauritaniens de vaincre cette hérésie politique qui consiste à la catégorisation et à la différenciation des populations lorsqu’il s’agit de convoquer un plébiscite pour redéfinir la façon dont le peuple mauritanien veut être gouverné. Cette réflexion de J.F.Gossiaux argumente cette malaise généralisé qui hante aujourd’hui notre pays « Un pouvoir non partagé s’ethnicise et produit de l’ethnicité »



Djibril Harouna Boye
djibi_2008@yahoo.fr


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