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Ould Boukhreïss rappelé, Ould N’Diayane oublié Ibiraahiima Abuu SAL (Abuu Keccel SAL)
Lundi 9 Décembre 2013
En décembre 1992, à Paris, un de mes amis, un officier de l'armée mauritanienne, m'avait raconté la vive altercation qu'il avait eue un jour en 1991 à Nouakchott avec le colonel Mohamed Lemine Ould N’Diayane, à propos des évènements de 1989.
-« Je suis content qu'on ait massacré ces sales Vulâni » -« Ould N'Diayane, arrête de dire ces choses graves. Comment peux-tu dire ça? " -« Qu'on continue de les tuer. Je serai toujours content ». « Ibrahima, j’étais tellement choqué que je l’ai quitté tout de suite ». Ils ont continué, malgré tout, à se fréquenter jusqu’à son décès ; mais il est resté toujours choqué par ces propos. Lorsqu'il m'en a parlé, il m'a recommandé de faire attention à Ould NDiyane qui déteste les « Toucouleurs ». Je lui répondis que j’avais entendu parler bien avant nos arrestations de 1986 de ses ressentiments vis-à-vis des Fulbe ; mais je n’avais eu jamais de preuves. Ce témoin vit et se trouve en bonne santé. Je lui dis qu’Ould N’ Diayane n’était pas un cas isolé. Je lui ai cité ceux des colonels NDiaye KANE et de Brahim Ould Ali NDIAYE, encore des hommes de Maouya Ould Sîd’Ahmed Ould Taya. Pendant la période des massacres et des évènements de 1989, celui-ci était parti avec un médecin civil à l’Hôpital principal. En passant devant la morgue où on avait placé les corps de sénégalais tués, ils ont entendu des cris. Son collègue lui dit subitement. « Oh ! Mon colonel Il y a un vivant. Il faut le sortir vite pour essayer de le sauver » Le colonel NDiaye KANE lui répondit subitement avec inhumanité : « Non. On les laisse mourir ces sales Sénégalais ». « J’étais tellement choqué que je me suis mis à pleurer. Comment on peut avoir de telles idées. Mais les KANE sont dispersés entre la Mauritanie et le Sénégal ! Le colonel NDiaye KANE est un médecin. Il a prêté le sermon d’Hippocrate !». Quand il s’est mis à me raconter l’histoire en octobre 1990 à Nouakchott, presque un mois après ma libération de prison, il s’est mis à pleurer. Nous nous sommes retrouvé en 1992 dans Paris. Il se mit à pleurer de nouveau quand il m’a raconté de nouveau cette histoire. Depuis lors, je lui ai demandé de ne plus m’en parler. Il fallait lui faire éviter de revivre ces moments douloureux qu’il ne supportait pas. Ce témoin vit et se trouve en bonne santé. Ces sentiments du colonel NDiaye KANE vis-à-vis des WaalFuuGi, et particulièrement des Fulbe, ne me surprenaient guère. Je me souviens de ses comportements vis-à-vis de ces derniers lors des évènements de février-mars 1966. Lors des déportations de 1989, il accueillait chez lui, presque tous les soirs, son maître Maouya Ould Sîd’Ahmed Ould Taya. Dans le salon, ils regardaient à la télévision sénégalaise des émissions sur les déportés vers le Sénégal. Ils se marraient et ils applaudissaient. La personne qui assistait tous les soirs à cette scène était très choquée. Ce témoin vit et se trouve en bonne santé. Le colonel Brahim Ould Ali NDIAYE : le mouroir de Waalata : « Les chaînes de Brahim Ould Ali NDIAYE » avec lesquelles nous étions enchaînés par deux. Nous avons toujours aux pieds des traces de ces chaînes de Brahim Ould Ali NDIAYE. Il faut travailler sur le complexe identitaire en Mauritanie. Un complexe identitaire qui est l’origine de cette souffrance humaine. Hare koko jokki haa poolgu Ibiraahiima Abuu SAL (Abuu Keccel SAL) Ecrire une réponse
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