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Rajo Fonndu Yeewti Pulaagu: "Le Debat Politique ", une émission spéciale ce vendredi 28 Novembre 2014.

 diamallah
Jeudi 27 Novembre 2014

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Edhen njango geno yo hokku''en tawtoreede sabu edhen kumpiti gila moritani hebhi hoore mum koddigal leyyidhi moyyaani ko laamu safalbhe gilay moktaar ha abdel aziz ko cadheele koddigal moyyaani fewaani.sabu kala laamu won ko wadhi ko muusi kono won bn
 Ibiraahiima Abuu SAL
Samedi 29 Novembre 2014

[Ignorer]

Suite à l’intervention de M. Ibrahima Mifo SOH sur l’introduction de la langue arabe dans le système scolaire en Mauritanie, j’interpelle cette personne sur des propos qu’il a dits et qui ne correspondent pas à la réalité historique. Il prétend que c’est Mokhtar Wul DADDAH qui a introduit l’arabe dans le système scolaire en 1959.

Non Monsieur.

Durant la période coloniale, il faut préciser que le débat sur la question identitaire était rendu encore plus compliqué par les prises de position politique et idéologique racistes de l'autorité administrative coloniale elle-même.
Comparés aux Bîdhân, les Noirs (Fulbe, Sooninko, H’râtîn, Bamana, Wolof) étaient considérés inférieurs culturellement. L'administration coloniale avait la certitude qu'il y avait chez ces derniers un "vide culturel" qu'il fallait combler. Alors elle se crut dans le devoir de créer pour eux des écoles destinées à "(...) donner satisfaction aux légitimes aspirations des populations noires à la culture française» (ANS. 2G34/139 (200MI 2657). Rapports statistiques scolaires 1933-1934. Mauritanie. Page 8.). Tandis que chez les Arabo-berbères, le même gouverneur avait écrit "(...) il faut tenir compte du fait qu'il existe une civilisation musulmane fortement poussée que, partout nous respectons et favorisons» (ANS. 2G34/139 (200MI 2657). Rapports statistiques scolaires 1933-1934. op. cit.). C'est la raison pour laquelle, à la différence des Noirs "(...) l'enseignement chez les Maures doit être avant tout un moyen d'action politique. (..)[pour](...) former dans d'excellentes conditions et sans porter ombrage à l'esprit d'indépendance de nos administrés (...)" (ANS. 2G34/139 (200MI 2657). Rapports statistiques scolaires 1933-1934. op. cit.). Le Lieutenant-gouverneur de Mauritanie par intérim, Beyries, a écrit quant à lui dans son rapport politique annuel de 1938 que l'enseignement constituait par ailleurs un moyen "(...) de doter la nouvelle génération d'une culture arabe que leurs parents n'avaient pas» (ANS : 2 G 38/1 (200MI 1792). Rapport politique annuel de 1938. Mauritanie. Lt-Gouverneur par intérim BEYRIES). Cette politique de l'enseignement fut renforcée dès 1954 par la publication de l'arrêté n°139 du 24 mai 1954 du Gouverneur de la Mauritanie (Pierre Messmer) rendant l'enseignement de l'arabe obligatoire sur l'ensemble du territoire (ANSOM. Aix-En-Provence. Carton 2256. Dossier 2. Enseignement en Mauritanie. 1950-1958). Donc, contrairement à une idée reçue, ce n’est pas le premier régime dirigé par Mokhtar Wul Daddah qui a imposé l’enseignement obligatoire de l’arabe, mais bien l’Administration coloniale française.

Les textes de février 1966 imposés par Wul Daddah étaient dans une logique de renforcement de cette arabisation.
La politique scolaire appliquée à partir de 1905, mais sans aucune formalisation au préalable, eut pour effet de diviser la communauté scolaire « mauritanienne » en deux groupes distincts sur des considérations raciales. En Mauritanie, dans l’exercice de l’administration coloniale, les " Mauritaniens " étaient administrés sur des critères raciaux aussi bien dans les domaines de la justice, de la santé, de l’Education, dans le recrutement pour l’armée coloniale, dans le paiement des impôts.
Un des successeurs de Beyries, Christian Laigret, quant à lui, avait trouvé normal que cette colonie (qu'il assimilait à une seule ethnie, celle des Bîdhân et leurs H’râtîn) se tienne, après les élections de juin 1946, "(...) à l'écart de toute réforme et de toute propagande. [car], (...) la circonscription électorale unique Sénégal/Mauritanie avait déçu les Maures, peu satisfaits de voir "un Noir représenter un pays de Blancs" «. (CARAN : 200 MI 1872/ANS 2 G 46/20. Mauritanie. Rapport politique annuel 1946. III : Elections. P. 9. Il s'agissait du député Léopold Sédar Senghor, le futur président de la République du Sénégal (1960-1981).

Lorsque cette loi a été appliquée en 1954, Mokhtar Wul DADDAH était encore étudiant à Paris (2ème année en droit).
En tout cas, lorsque je faisais le CE1 en 1957 à l’école primaire de Ɓoggee, cet arrêté était appliqué déjà. Cette école avait trois maîtres d’arabe dont mon oncle Abdullaay Aamadu Muttaar SAAKO et Ceerno Alasan BARO. Ce dernier fut mon premier maître d’arabe

Si Monsieur conteste cette mise au point, il peut consulter les archives coloniales françaises au Sénégal ou en France. Je donne les références.
Il peut consulter aussi les archives de l’école primaire à Ɓoggee

Ibiraahiima Abuu SAL (Abuu Keccel SAL)
2014, jolal, 29 hoore-biir (Samedi, 29 novembre 2014)

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