Accord cadre:De l’espoir à la douche écossaise

Deux semaines après la signature de l’accord cadre de Dakar pour un retour inclusif à l’ordre constitutionnel, les trois pôles de la crise politique et institutionnelle née du coup d’état du 6 août 2008, continuent leur petit manège. Et n’arrivent toujours à se mettre d’accord sur la formation du gouvernement de transition et la démission de Sidi. Seul point de discorde visible: le statut du HCE.



Accord cadre:De l’espoir à la douche écossaise
Un jeu par lequel le camp du général Mohamed Ould Abdel Aziz, le Front National pour la Défense de la Démocratie (FNDD) et le Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD), soumettent à rude épreuve les nerfs d’une population au sein de laquelle un gros sentiment d’espoir était pourtant perceptible au lendemain de la signature de l’accord de la capitale sénégalaise suivie de la cérémonie du Centre International des Conférences de Nouakchott (CICN- Palais des congrès) du jeudi 4 juin.
Depuis cette date, les obstacles se multiplient sur le chemin de la mise en place du Gouvernement Transitoire d’Union Nationale (GTUN) alors que l’impérative échéance présidentielle du samedi 18 juillet 2009 approche à grands pas.
Après les batailles relatives au choix de la personnalité du premier Ministre, des commissariats, la signature du décret nommant le gouvernement, la démission du président de la République élu et renversé, en somme la négociation a longtemps buté –et bute encore- sur le sort du Haut Conseil d’Etat (HCE)- junte responsable du coup de force d’août 2008. Une institution «en marge» de la République dont Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi exigeait la dissolution qu’il lie à sa propre démission.
Option rejetée par le camp du général Mohamed Ould Abdel Aziz, qui agite l’épouvantail de la lutte contre un certain nombre de fléaux (terrorisme et immigration clandestine) pour justifier la pérennisation d’une junte putschiste.
Face à la persistance du blocage, le chef de la diplomatie sénégalaise, l’increvable Cheikh Tidiane Gadio, émissaire du président Abdoulaye Wade, médiateur dans la crise mauritanienne, est encore revenu lundi à Nouakchott et y est toujours.
Il a passé toute la journée et la soirée du lundi 15 juin à recevoir les protagonistes de la crise : partisans du candidat Mohamed Ould Abdel Aziz, FNDD et RFD. Gadio tient par la suite une réunion élargie au Groupe de Contact International sur la Mauritanie (GCIM).
Suit alors une audience accordée à Bodiel Ould Houmeid (en qualité de représentant de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi). La suite est une courte entrevue avec Cheyakh Ould Ely, directeur de cabinet nommé par le président déchu, qui a depuis lors retourné son boubou. Un épisode probablement lié à l’aspect protocolaire de cérémonie de démission donnait alors pour imminente.


Encore un lapin



Une évolution positive laissant croire que tout rentrait dans l’ordre après l’acceptation par les uns et les autres d’une formule permettant un dépassement de la question du HCE. Une instance à dissoudre et qui doit évoluer vers un Conseil de Sécurité de Défense (CSD) lors de la première réunion du nouveau gouvernement.
C’est à ce moment précis qu’arrive Sid’Ahmed Ould Raiss, directeur de campagne du candidat Mohamed Ould Abdel Aziz et négociateur en chef à l’occasion des pourparlers de Dakar. Il serait porteur d’une objection de son camp face à la dernière option de règlement de la lancinante question du HCE. Encore un nouveau lapin sur la voix de l’application de l’Accord Cadre de Dakar.
Le chef de la diplomatie sénégalaise et les membres de Groupe de Contact International sur la Mauritanie (GCIM) remettent encore le métier à l’ouvrage pour arrondir à nouveau les angles. Ils étaient rentrés en réunion avec les représentants des trois pôles politiques retenus comme acteurs de la crise. Une source proche du FNDD rapporte, avant la fin de la réunion, la question en cause pourrait être dépassée. Comment? Notre source ne s’y prononce pas.
Pendant cela, le général et candidat Mohamed Ould Abdel Aziz s’accroche au HCE comme une véritable bouée de sauvetage. Alors que Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi reste attaché à la mise à mort symbolique d’un machin à l’origine de la rupture de la légalité constitutionnelle.
Interminables, les négociations continuent encore toute la journée du mardi.

Kouchka



Mercredi 17 Juin 2009
Boolumbal Boolumbal
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