Plus de dix jours après la signature de l’accord cadre de Dakar pour un retour à l’ordre constitutionnel et la poursuite du dialogue inclusif, la Mauritanie attend toujours la formation du Gouvernement Transitoire d’Union Nationale (GTUN). On buttait sur la nomination du premier ministre et sur le sort du HCE. Le groupe de contact aurait fait des propositions intéressantes sur les deux cas. Les partenaires mauritaniens seraient plus ou moins d’accord pour la solution qui leur a été présentée.
Reste à savoir quant est-ce que le président Sidi va arriver à Nouakchott pour signer le décret de nomination du gouvernement et pour présenter sa démission, ultime acte de l’accord qui ouvre la voie au commencement de la transition.
Le ministre d’Etat aux Affaires étrangères sénégalais, Cheikh Tidiane Gadio, émissaire spécial du président Abdoulaye Wade, et principal médiateur dans la crise née du coup d’état du 6 août 2008, est revenu, encore une fois, à Nouakchott, vendredi après midi. Objectif : donner un coup de pouce décisif aux tractations en vue de la mise sur pied de la nouvelle équipe gouvernementale dont la composition, sans être officielle, est connue de tous.
Les trois pôles signataires de l’accord ont longtemps buté sur le nom du Premier Ministre. Proposée par le général Mohamed Ould Abdel Aziz, la reconduction Moulaye Ould Mohamed Laghadaf avait été refusée par le Front National pour la Défense de la Démocratie (FNDD) et le Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD), percevant derrière la manœuvre une volonté de « pérennisation » du coup de force.
Cette question semble avoir été finalement dépassée, pendant le weekend, sur la base d’une formule d’acceptation de Ould Mohamed Laghdaf avec une batterie de conditions qui « compartimentent et régentent » la fonction du PM, réduisant fortement ses pouvoirs et ses possibilités d’intervention afin de parer à toute éventualité d’ingérence dans le jeu politique en faveur de sa famille politique.
Une deuxième divergence portant sur les commissariats aurait également trouvé un terrain d’entente, permettant ainsi d’avancer sur le difficile chemin de la mise en place du gouvernement.
Ainsi, le commissariat à la Sécurité alimentaire (CSA) va être cogéré par trois départements ministériels : le ministère de l’Intérieur, le ministère des Finances et celui des Affaires économiques et du Développement.
Quant aux autres structures, le commissariat aux Droits de l’homme chargé des Relations avec la société civile et le commissariat à l’Investissement privé, ils seront politiquement «neutralisés» par le gel de leurs activités pendant la période de transition.
Les questions liées à la personnalité du premier Ministre, et celles relatives aux commissariats étant théoriquement réglées, il ne reste que l’affaire du Haut Conseil d’Etat (HCE), véritable nœud gordien.
Au cours des négociations du vendredi soir, les forces opposées au coup d’Etat ont particulièrement insisté sur le « sacrifice » consenti par le président élu, puis renversé, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, qui s’est solennellement engagé à remettre son mandat au peuple mauritanien qui l’avait élu le 25 mars 2007.
Dans de telles conditions, le maintien du HCE, instance en marge des dispositions constitutionnelles, et donc « totalement illégale», est inimaginable, selon les deux pôles de l’opposition, le FNDD et le RFD.
La formule vers laquelle les négociateurs semblent s’orienter serait la mise en place d’une instance prévue par la constitution, et jusqu’ici inexistante, le Conseil de Sécurité et de Défense (CSD), qui remplacerait le HCE. Placée sous l’autorité du président de la République, le CSD comprend le Premier Ministre, les ministres de la Défense et de l’Intérieur et les chefs de corps des Forces armées. Dans le contexte actuel de consensus politique, la mise en place et l’activation du CSD offre des motifs de satisfaction à toutes les parties.
Le temps presse, et les choses avancent avec beaucoup de lenteur, mais les progrès enregistrés depuis hier permettent d’espérer une annonce du nouveau gouvernement dans les prochaines heures.
Pendant ce temps, les partenaires de la Mauritanie rappellent la date retenue pour l’organisation de l’élection présidentielle, fixée au 18 juillet 2009. Ainsi, à la suite des derniers développements de la situation politique, le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine (CPS/UA), au terme d’une réunion tenue le 10 juin dernier, exhorte les acteurs mauritaniens à se conformer à l’esprit et à la lettre de l’accord cadre de Dakar.
Le CPS mande également le président de la Commission de l’Union Africaine, Jean Ping, afin que l’organisation continentale prenne « toutes les dispositions requises pour accompagner la mise en œuvre de l’accord de Dakar ».
Par rapport à l’autre problème pendant, c’est-à-dire les formes que prendra la démission de Sidi, on lui aurait proposé de tenir une cérémonie solennelle au palais des Congrès au cours de laquelle il lira, en présence d’un grand monde, son discours d’adieu, transmis à la nation par la Radio et la Télévision nationales…
En attendant de savoir exactement la tournure que prendront les événements, l’opinion est braquée sur une seule chose: la mise en place du gouvernement qui constitue le coup d’envoi de la courte transition clef de l’avenir immédiat du pays.
Kouchka
Source: Biladi
Reste à savoir quant est-ce que le président Sidi va arriver à Nouakchott pour signer le décret de nomination du gouvernement et pour présenter sa démission, ultime acte de l’accord qui ouvre la voie au commencement de la transition.
Le ministre d’Etat aux Affaires étrangères sénégalais, Cheikh Tidiane Gadio, émissaire spécial du président Abdoulaye Wade, et principal médiateur dans la crise née du coup d’état du 6 août 2008, est revenu, encore une fois, à Nouakchott, vendredi après midi. Objectif : donner un coup de pouce décisif aux tractations en vue de la mise sur pied de la nouvelle équipe gouvernementale dont la composition, sans être officielle, est connue de tous.
Les trois pôles signataires de l’accord ont longtemps buté sur le nom du Premier Ministre. Proposée par le général Mohamed Ould Abdel Aziz, la reconduction Moulaye Ould Mohamed Laghadaf avait été refusée par le Front National pour la Défense de la Démocratie (FNDD) et le Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD), percevant derrière la manœuvre une volonté de « pérennisation » du coup de force.
Cette question semble avoir été finalement dépassée, pendant le weekend, sur la base d’une formule d’acceptation de Ould Mohamed Laghdaf avec une batterie de conditions qui « compartimentent et régentent » la fonction du PM, réduisant fortement ses pouvoirs et ses possibilités d’intervention afin de parer à toute éventualité d’ingérence dans le jeu politique en faveur de sa famille politique.
Une deuxième divergence portant sur les commissariats aurait également trouvé un terrain d’entente, permettant ainsi d’avancer sur le difficile chemin de la mise en place du gouvernement.
Ainsi, le commissariat à la Sécurité alimentaire (CSA) va être cogéré par trois départements ministériels : le ministère de l’Intérieur, le ministère des Finances et celui des Affaires économiques et du Développement.
Quant aux autres structures, le commissariat aux Droits de l’homme chargé des Relations avec la société civile et le commissariat à l’Investissement privé, ils seront politiquement «neutralisés» par le gel de leurs activités pendant la période de transition.
Les questions liées à la personnalité du premier Ministre, et celles relatives aux commissariats étant théoriquement réglées, il ne reste que l’affaire du Haut Conseil d’Etat (HCE), véritable nœud gordien.
Au cours des négociations du vendredi soir, les forces opposées au coup d’Etat ont particulièrement insisté sur le « sacrifice » consenti par le président élu, puis renversé, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, qui s’est solennellement engagé à remettre son mandat au peuple mauritanien qui l’avait élu le 25 mars 2007.
Dans de telles conditions, le maintien du HCE, instance en marge des dispositions constitutionnelles, et donc « totalement illégale», est inimaginable, selon les deux pôles de l’opposition, le FNDD et le RFD.
La formule vers laquelle les négociateurs semblent s’orienter serait la mise en place d’une instance prévue par la constitution, et jusqu’ici inexistante, le Conseil de Sécurité et de Défense (CSD), qui remplacerait le HCE. Placée sous l’autorité du président de la République, le CSD comprend le Premier Ministre, les ministres de la Défense et de l’Intérieur et les chefs de corps des Forces armées. Dans le contexte actuel de consensus politique, la mise en place et l’activation du CSD offre des motifs de satisfaction à toutes les parties.
Le temps presse, et les choses avancent avec beaucoup de lenteur, mais les progrès enregistrés depuis hier permettent d’espérer une annonce du nouveau gouvernement dans les prochaines heures.
Pendant ce temps, les partenaires de la Mauritanie rappellent la date retenue pour l’organisation de l’élection présidentielle, fixée au 18 juillet 2009. Ainsi, à la suite des derniers développements de la situation politique, le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine (CPS/UA), au terme d’une réunion tenue le 10 juin dernier, exhorte les acteurs mauritaniens à se conformer à l’esprit et à la lettre de l’accord cadre de Dakar.
Le CPS mande également le président de la Commission de l’Union Africaine, Jean Ping, afin que l’organisation continentale prenne « toutes les dispositions requises pour accompagner la mise en œuvre de l’accord de Dakar ».
Par rapport à l’autre problème pendant, c’est-à-dire les formes que prendra la démission de Sidi, on lui aurait proposé de tenir une cérémonie solennelle au palais des Congrès au cours de laquelle il lira, en présence d’un grand monde, son discours d’adieu, transmis à la nation par la Radio et la Télévision nationales…
En attendant de savoir exactement la tournure que prendront les événements, l’opinion est braquée sur une seule chose: la mise en place du gouvernement qui constitue le coup d’envoi de la courte transition clef de l’avenir immédiat du pays.
Kouchka
Source: Biladi