Amnesty International cite la mauritanie parmis les pays à hauts risques pour le retour "des émeutes de la faim" en Afrique



Amnesty International cite la mauritanie parmis les pays à hauts risques pour le retour "des émeutes de la faim" en Afrique
Dans son rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde, publié jeudi 28 mai, Amnesty International constate notamment que, face à la crise, les gouvernements ont privilégié la relance de la machine économique au détriment de la question des droits de l'homme. Un des constats les plus sévères concerne l'Afrique, avec notamment la flambée des prix alimentaires qui a "eu un impact disproportionné sur les populations vulnérables" du continent, note le rapport.

Lors du premier semestre 2008, de grandes manifestations populaires contre la hausse du prix des denrées alimentaires s'étaient mulipliées au moment où les coûts des produits de base avaient augmenté de 40 % en moins d'un an, selon les estimations du Programme alimentaire mondial (PAM). L'envol des cours du blé, du riz, de l'huile sur les marchés mondiaux conjugué à des récoltes ratées et au manque de régulation des prix faisaient que les réserves alimentaires étaient à leur plus bas niveau depuis trente ans.

"INSTABILITÉ POLITIQUE" ET "VIOLENCE DE MASSE"

"Les forces de sécurité ont blessé et ont tué de nombreuses personnes qui revendiquaient le droit à un niveau de vie décent, y compris le droit à l'alimentation", rappelle Amnesty. Le bilan le plus lourd est à mettre à l'actif des autorités du Cameroun, où au moins 100 manifestants ont été tués. Des manifestations similaires, également parfois durement réprimées, ont aussi eu lieu en Mozambique, Côte d'Ivoire, Bénin, Burkina Faso, Guinée, Mali, Sénégal, Somalie, Afrique du Sud, Egypte, Maroc ou Mauritanie. Au Zimbabwe, où cinq millions de personnes dépendaient de l'aide alimentaire, le pouvoir est allé jusqu'à utiliser l'alimentation comme une arme politique contre l'opposition, dénonce le rapport.

Cette pénurie, aggravée par la discrimination et la manipulation de l'aide alimentaire à des fins politiques, reste une grave préoccupation qui pourrait prendre encore plus d'ampleur au vu du ralentissement économique qui se profile au deuxième semestre en Afrique. Si les prix alimentaires ont chuté par rapport à 2008, les prix restent élevés et volatils, nuance le directeur général de l'Organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), Jacques Diouf. "Lorsque les gens commenceront à exprimer leurs préoccupations et descendront de nouveau dans les rues, la réaction risque d'être la même, met en garde le directeur d'Amnesty pour l'Afrique, Erwin van der Borght. Avec la crise économique actuelle, cela peut recommencer voire s'aggraver dans les mois et les années qui viennent." De quoi entraîner davantage "d'instabilité politique" et "une violence de masse", craint Amnesty.

Source: R.I



Jeudi 28 Mai 2009
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