Mohamed Ould Abdel Aziz, élu président de la république Islamique de Mauritanie le 18 juillet dernier, sera investi mercredi 05 août 2009 pour cinq ans. Cinq ans pendant lesquels, il entend « refonder l’Etat mauritanien. » Refondation qui passera par la révision de la constitution, la discrimination positive et la dépolitisation de l’Administration. Comment va-t-il s’y prendre ?
« Notre État est aujourd’hui fortement décrié par tous. Il n’arrive pas à s’imposer en raison des antagonismes locaux, de l’inadaptation de ses institutions, et de la pléthore d’un appareil administratif coûteux et inefficace. Le citoyen se perd dans les labyrinthes des règles et des procédures inextricables et désuètes. A ces tares s’ajoutent l’opacité, la corruption des élites, l’incompétence et le manque de professionnalisme de ses ressources humaines. »
L’appréciation portée sur l’Etat mauritanien par le candidat Mohamed Ould Abdel Aziz dans son programme de campagne est des plus sévères. Solution proposée par le candidat : « La refondation des institutions pour favoriser l’émergence d’un État de Droit fort où tous les acteurs (individus et collectivités) se soumettent au seul Droit. »
Dans la première année du mandat de cinq ans de Ould Abdel Aziz, il y aura, comme proposé dans un son programme, une révision de la constitution du 20 juillet 1991. Une révision dont le but est « d’adapter la loi fondamentale de aux réalités tout en permettant un équilibre des pouvoirs et en introduisant des mécanismes de régulation et de résolution des conflits. » La révision constitutionnelle qui sera soumise au referendum comportera aussi « des propositions relatives à une harmonie entre les institutions. »
L’idée d’un rééquilibrage des pouvoirs entre l’exécutif et le législatif au profit du second n’est pas nouvelle. Elle est reprise dans les déclarations de politiques générales de certains partis politiques mauritaniens. Ceux qui plaident « l’équilibre législatif/exécutif » pensent que la constitution du 20 juillet 1991 donne « trop » de pouvoirs président de la République., Mohamed Ould Abdel Aziz, va-t-il initier une révision constitutionnelle qui réduirait ses pouvoirs au profit du parlement ?
Comme dans tous les pays s’inspirant de la loi fondamentale française de 1958, Le Président de la République en Mauritanie tire sa légitimité, sa force, sa puissance de son élection au suffrage universel direct. Pour réduire ses prérogatives, certains pensent qu’il faut au préalable revoir son mode d’accession à la tête de l’Etat.
En plus « Des institutions républicaines Consolidées et pérennes », pour la Refondation de l’Etat, Mohamed Ould Abdel Aziz entend « consolider l’unité nationale » car « la Mauritanie a souffert pendant longtemps de politiques sectaires qui ont failli, à plusieurs reprises, entraîné sa dislocation. »
Le renforcement de l’unité des composantes du pays sera assuré par « l’introduction de discriminations positives en faveur des couches défavorisées, la finalisation du processus de règlement du passif humanitaire, la vulgarisation d’une culture citoyenne dépassant les particularismes tribaux et ethniques et le renforcement du rôle d’institutions nationales de substitution (partis politiques, ONG…etc.). »
Quelles sont les « couches défavorisées » au profit desquelles l’Etat mauritanien discriminera ? Est-ce les plus de 40% de mauritaniens vivant en dessous du seuil minimum de pauvreté ? Dans le programme du candidat Ould Abdel Aziz, il n’est pas précisé qui est « couches défavorisées. » Il est simplement fait état de « mécanismes adéquats destinés à l’amélioration des conditions de vie des groupes sociaux vulnérables et des victimes des séquelles de l’esclavage en vue de lutter contre les disparités sociales. »
Troisième et dernier axe de la Refondation de l’Etat proposé par Mohamed Ould Abdel aziz « Une administration publique moderne et performante au service du citoyen. »
Cette refondation passera, entre autres, par « l’organisation d’un audit général des services publics et la suppression ou le regroupement, le cas échéant, de ces services en un organigramme simple et cohérent, des mesures particulières de rationalisation des démembrements de l’État notamment en ce qui concerne les établissements publics, les sociétés nationales, les agences publiques etc. et l’assainissement des corps de l’État, la redynamisation de la gestion des carrières dans la fonction publique, la valorisation du mérite et du professionnalisme et la dépolitisation de l’administration par la séparation des fonctions politiques des emplois administratifs. »
Comment « dépolitiser » une Administration dont tous les responsables, tous les directeurs, chefs de services, chargés de mission…se croient obligés de militer pour le parti du Président de la République ? Comment le nouveau président de la République va faire pour que l’UPR ne soit un nouveau PRDS ? Comment fera-t-il pour que l’appartenance au parti ne l’emporte sur les compétences ?
Khalilou Diagana
Source: Nechra
« Notre État est aujourd’hui fortement décrié par tous. Il n’arrive pas à s’imposer en raison des antagonismes locaux, de l’inadaptation de ses institutions, et de la pléthore d’un appareil administratif coûteux et inefficace. Le citoyen se perd dans les labyrinthes des règles et des procédures inextricables et désuètes. A ces tares s’ajoutent l’opacité, la corruption des élites, l’incompétence et le manque de professionnalisme de ses ressources humaines. »
L’appréciation portée sur l’Etat mauritanien par le candidat Mohamed Ould Abdel Aziz dans son programme de campagne est des plus sévères. Solution proposée par le candidat : « La refondation des institutions pour favoriser l’émergence d’un État de Droit fort où tous les acteurs (individus et collectivités) se soumettent au seul Droit. »
Dans la première année du mandat de cinq ans de Ould Abdel Aziz, il y aura, comme proposé dans un son programme, une révision de la constitution du 20 juillet 1991. Une révision dont le but est « d’adapter la loi fondamentale de aux réalités tout en permettant un équilibre des pouvoirs et en introduisant des mécanismes de régulation et de résolution des conflits. » La révision constitutionnelle qui sera soumise au referendum comportera aussi « des propositions relatives à une harmonie entre les institutions. »
L’idée d’un rééquilibrage des pouvoirs entre l’exécutif et le législatif au profit du second n’est pas nouvelle. Elle est reprise dans les déclarations de politiques générales de certains partis politiques mauritaniens. Ceux qui plaident « l’équilibre législatif/exécutif » pensent que la constitution du 20 juillet 1991 donne « trop » de pouvoirs président de la République., Mohamed Ould Abdel Aziz, va-t-il initier une révision constitutionnelle qui réduirait ses pouvoirs au profit du parlement ?
Comme dans tous les pays s’inspirant de la loi fondamentale française de 1958, Le Président de la République en Mauritanie tire sa légitimité, sa force, sa puissance de son élection au suffrage universel direct. Pour réduire ses prérogatives, certains pensent qu’il faut au préalable revoir son mode d’accession à la tête de l’Etat.
En plus « Des institutions républicaines Consolidées et pérennes », pour la Refondation de l’Etat, Mohamed Ould Abdel Aziz entend « consolider l’unité nationale » car « la Mauritanie a souffert pendant longtemps de politiques sectaires qui ont failli, à plusieurs reprises, entraîné sa dislocation. »
Le renforcement de l’unité des composantes du pays sera assuré par « l’introduction de discriminations positives en faveur des couches défavorisées, la finalisation du processus de règlement du passif humanitaire, la vulgarisation d’une culture citoyenne dépassant les particularismes tribaux et ethniques et le renforcement du rôle d’institutions nationales de substitution (partis politiques, ONG…etc.). »
Quelles sont les « couches défavorisées » au profit desquelles l’Etat mauritanien discriminera ? Est-ce les plus de 40% de mauritaniens vivant en dessous du seuil minimum de pauvreté ? Dans le programme du candidat Ould Abdel Aziz, il n’est pas précisé qui est « couches défavorisées. » Il est simplement fait état de « mécanismes adéquats destinés à l’amélioration des conditions de vie des groupes sociaux vulnérables et des victimes des séquelles de l’esclavage en vue de lutter contre les disparités sociales. »
Troisième et dernier axe de la Refondation de l’Etat proposé par Mohamed Ould Abdel aziz « Une administration publique moderne et performante au service du citoyen. »
Cette refondation passera, entre autres, par « l’organisation d’un audit général des services publics et la suppression ou le regroupement, le cas échéant, de ces services en un organigramme simple et cohérent, des mesures particulières de rationalisation des démembrements de l’État notamment en ce qui concerne les établissements publics, les sociétés nationales, les agences publiques etc. et l’assainissement des corps de l’État, la redynamisation de la gestion des carrières dans la fonction publique, la valorisation du mérite et du professionnalisme et la dépolitisation de l’administration par la séparation des fonctions politiques des emplois administratifs. »
Comment « dépolitiser » une Administration dont tous les responsables, tous les directeurs, chefs de services, chargés de mission…se croient obligés de militer pour le parti du Président de la République ? Comment le nouveau président de la République va faire pour que l’UPR ne soit un nouveau PRDS ? Comment fera-t-il pour que l’appartenance au parti ne l’emporte sur les compétences ?
Khalilou Diagana
Source: Nechra