Concerts de klaxons, hier soir à Nouakchott, pour la clôture officielle de cette campagne électorale. Grands meetings pour les uns, parades motorisées pour d’autres. Les neuf candidats en lice avaient tous réunis leurs fidèles soutiens pour une dernière opération séduction.
Pourtant, mise à part cette dernière journée « d’hystérie collective », selon les mots d’un journaliste, cette campagne électorale n’a pas brillé par son dynamisme. « Les gens en ont marre, explique Oumar, le gérant d’un cybercafé. Il faut que l’on aille voter et c’est tout ! » Dans les conversations, cette lassitude est palpable. Les Mauritaniens ont juste envie d’en finir avec cette longue crise politique qui dure depuis le putsch du 6 août 2008 et le renversement de Sidi ould Cheikh Abdallahi. Un putsch sans effusion de sang, mais dont la violence symbolique avait marqué les esprits puisqu’il mettait fin au mandat du premier président démocratiquement élu depuis trente ans.
Un candidat fait la course en tête
Au total, ils sont neuf prétendants pour un seul fauteuil. Mais d’après les analystes, quatre candidats se démarquent du lot. Il y a d’un côté deux anciens putschistes (et anciens chefs de l’Etat) : Mohamed ould Abdel Aziz et Ely ould Mohamed Vall. Et de l’autre, deux leaders de l’opposition : Ahmed ould Daddah et Messaoud ould Boulkheir.
Dans les rangs du général putschiste Mohamed ould Abdel Aziz, on se montre très confiants. Le candidat lui-même n’a-t-il pas confirmé sur les ondes de RFI son intention de « l’emporter dès le premier tour » ? « Cela semble difficile compte tenu du nombre de candidats dans la course, admet un observateur. Mais en clamant haut et fort qu’il est certain de gagner l’élection, Abdel Aziz cherche à drainer les derniers indécis. » En effet, les électeurs mauritaniens sont attirés par celui qui représente le pouvoir. « Ici, on n’a pas l’habitude de voter pour les perdants », confirme le journaliste Moussa Samba Sy.
Fort de ses dix mois passés à la tête de l’Etat, le candidat Mohamed ould Abdel Aziz jouit donc d’une longueur d’avance sur ses adversaires. « Pour moi, il a fait plus de choses en dix mois que n’importe quel président mauritanien en des décennies », estime un jeune enseignant. « J’ai toujours été dans l’opposition, mais cette fois je vais voter pour le général, car il a réalisé de grandes choses pour le pays », ajoute Fatou, mère de famille. Baisses des prix des denrées de première nécessité, baisses des prix du gaz et du gazoil, construction de routes, promesses faites aux habitants des bidonvilles, tout cela a marqué les esprits. « Pour les gens, peu importe que ces décisions prises à la va-vite ne soit pas viables économiquement », regrette toutefois un économiste mauritanien.
Quid du second tour ?
Si la première place semble acquise à Mohamed ould Abdel Aziz, contre qui va-t-il devoir se battre au second tour ? Qui d’Ahmed ould Daddah, de Messaoud ould Boulkheir ou même d’Ely ould Mohamed Vall parviendra à recueillir le plus de suffrages samedi pour rester dans la course?
« Ahmed ould Daddah dispose d’une légitimité historique incontestable, il est le seul capable de rassembler tous les Mauritaniens », martèle Mohamed, un de ses partisans. Toutefois, sa position ambigüe au moment du coup d’Etat - qu’il n’a pas condamné -pourrait lui jouer des tours. « Beaucoup de démocrates de longue date, n’ont pas compris sa position à l’époque. Il m’a beaucoup déçu », estime Sidi, un commerçant. Messaoud ould Boulkheir, le président de l’Assemblée nationale, pourrait donc créer la surprise. Ce haratine (descendant d’esclaves) s’est opposé sans relâche au putsch au cours des onze derniers mois. « Pour moi, c’est un homme honnête, fidèle à ses principes », confie Djibril, un étudiant. En revanche, plus les heures passent, plus le diagnostic s’annonce sévère pour l’outsider Ely ould Mohamed Vall. L’ancien président de la transition militaire, qui a annoncé sa candidature début juin après plusieurs mois de silence, ne semble pas avoir réussi le pari de son grand retour en politique.
Mauvaise ambiance
Cette campagne aura surtout été marquée par les invectives lancées par certains candidats. Les accusations de gabegie et de détournements ont volé ici et là, sans pour autant que la moindre preuve ne soit jamais apportée. La Hapa, la Haute autorité de la presse et de l’audiovisuel, s’en est même ému il y a quelques jours. Quant à la CENI, la Commission électorale indépendante, elle a fait signer aux candidats un code de bonne conduite, afin d’éviter les attaques personnelles. « Nous espérons maintenant qu’ils respecteront le verdict des urnes », confie un membre de la CENI. Certains candidats ont déjà annoncé qu’en cas de défaite, ils n’hésiteraient pas à descendre dans les rues.
Source: RFI
Pourtant, mise à part cette dernière journée « d’hystérie collective », selon les mots d’un journaliste, cette campagne électorale n’a pas brillé par son dynamisme. « Les gens en ont marre, explique Oumar, le gérant d’un cybercafé. Il faut que l’on aille voter et c’est tout ! » Dans les conversations, cette lassitude est palpable. Les Mauritaniens ont juste envie d’en finir avec cette longue crise politique qui dure depuis le putsch du 6 août 2008 et le renversement de Sidi ould Cheikh Abdallahi. Un putsch sans effusion de sang, mais dont la violence symbolique avait marqué les esprits puisqu’il mettait fin au mandat du premier président démocratiquement élu depuis trente ans.
Un candidat fait la course en tête
Au total, ils sont neuf prétendants pour un seul fauteuil. Mais d’après les analystes, quatre candidats se démarquent du lot. Il y a d’un côté deux anciens putschistes (et anciens chefs de l’Etat) : Mohamed ould Abdel Aziz et Ely ould Mohamed Vall. Et de l’autre, deux leaders de l’opposition : Ahmed ould Daddah et Messaoud ould Boulkheir.
Dans les rangs du général putschiste Mohamed ould Abdel Aziz, on se montre très confiants. Le candidat lui-même n’a-t-il pas confirmé sur les ondes de RFI son intention de « l’emporter dès le premier tour » ? « Cela semble difficile compte tenu du nombre de candidats dans la course, admet un observateur. Mais en clamant haut et fort qu’il est certain de gagner l’élection, Abdel Aziz cherche à drainer les derniers indécis. » En effet, les électeurs mauritaniens sont attirés par celui qui représente le pouvoir. « Ici, on n’a pas l’habitude de voter pour les perdants », confirme le journaliste Moussa Samba Sy.
Fort de ses dix mois passés à la tête de l’Etat, le candidat Mohamed ould Abdel Aziz jouit donc d’une longueur d’avance sur ses adversaires. « Pour moi, il a fait plus de choses en dix mois que n’importe quel président mauritanien en des décennies », estime un jeune enseignant. « J’ai toujours été dans l’opposition, mais cette fois je vais voter pour le général, car il a réalisé de grandes choses pour le pays », ajoute Fatou, mère de famille. Baisses des prix des denrées de première nécessité, baisses des prix du gaz et du gazoil, construction de routes, promesses faites aux habitants des bidonvilles, tout cela a marqué les esprits. « Pour les gens, peu importe que ces décisions prises à la va-vite ne soit pas viables économiquement », regrette toutefois un économiste mauritanien.
Quid du second tour ?
Si la première place semble acquise à Mohamed ould Abdel Aziz, contre qui va-t-il devoir se battre au second tour ? Qui d’Ahmed ould Daddah, de Messaoud ould Boulkheir ou même d’Ely ould Mohamed Vall parviendra à recueillir le plus de suffrages samedi pour rester dans la course?
« Ahmed ould Daddah dispose d’une légitimité historique incontestable, il est le seul capable de rassembler tous les Mauritaniens », martèle Mohamed, un de ses partisans. Toutefois, sa position ambigüe au moment du coup d’Etat - qu’il n’a pas condamné -pourrait lui jouer des tours. « Beaucoup de démocrates de longue date, n’ont pas compris sa position à l’époque. Il m’a beaucoup déçu », estime Sidi, un commerçant. Messaoud ould Boulkheir, le président de l’Assemblée nationale, pourrait donc créer la surprise. Ce haratine (descendant d’esclaves) s’est opposé sans relâche au putsch au cours des onze derniers mois. « Pour moi, c’est un homme honnête, fidèle à ses principes », confie Djibril, un étudiant. En revanche, plus les heures passent, plus le diagnostic s’annonce sévère pour l’outsider Ely ould Mohamed Vall. L’ancien président de la transition militaire, qui a annoncé sa candidature début juin après plusieurs mois de silence, ne semble pas avoir réussi le pari de son grand retour en politique.
Mauvaise ambiance
Cette campagne aura surtout été marquée par les invectives lancées par certains candidats. Les accusations de gabegie et de détournements ont volé ici et là, sans pour autant que la moindre preuve ne soit jamais apportée. La Hapa, la Haute autorité de la presse et de l’audiovisuel, s’en est même ému il y a quelques jours. Quant à la CENI, la Commission électorale indépendante, elle a fait signer aux candidats un code de bonne conduite, afin d’éviter les attaques personnelles. « Nous espérons maintenant qu’ils respecteront le verdict des urnes », confie un membre de la CENI. Certains candidats ont déjà annoncé qu’en cas de défaite, ils n’hésiteraient pas à descendre dans les rues.
Source: RFI