Bilan d’une première journée de médiation internationale



Bilan d’une première journée de médiation internationale
Un accord cadre aurait été soumis en fin de soirée du 28 mai par la communauté internationale aux protagonistes de la crise mauritanienne en conclave à Dakar. Cet accord rendu public en premier lieu, par une source médiatique proche de la junte au pouvoir en Mauritanie comprendrait des grandes lignes, dont:...

...un report à juillet, de la présidentielle du 6 juin, la démission du président renversé par putsch après sa signature d’un décret de formation d’un gouvernement d’union nationale, le maintien de l’actuelle commission électorale, la cessation des campagnes médiatiques hostiles, une amnistie générale et la supervision de la future présidentielle par la communauté internationale à la quelle participera l’opposition. Des grandes lignes qui peuvent faire pousser les mauritaniens à l’optimisme prés de 10 mois après le coup d’Etat militaire du 6 août et l’impasse qu’il a créée.

M Yedali Ould Cheikh, l’un des dirigeants du Rassemblement des forces démocratiques (RFD) d’Ahmed Ould Daddah, a estimé à l’issue du premier round des pourparlers entamés à Dakar le 28 mai que "sur les questions de la suspension de l’agenda unilatéral et de la campagne électorale, la partie qui représente le général Aziz continue de s’entêter malheureusement". Selon lui, les négociations n’ont pas non plus avancé sur la question des détenus politiques.

"Nous considérons que l’option pour une solution consensuelle n’est pas encore le choix évident de la partie adverse", a déclaré de son côté le dirigeant de la délégation mauritanienne du Front national pour la défense de la démocratie (FNDD), Mohamed Ould Maoloud.

"Pour le moment, nous n’avons reçu aucun geste d’apaisement de leur part" a ajouté M. Ould Maouloud.
La réunion du groupe de contact international sur la Mauritanie a été suspendue jeudi soir 28 mai tard à Dakar et reprendra vendredi matin après l’étude de nouvelles propositions (accord-cadre), a annoncé le ministre sénégalais des Affaires étrangères à la presse.

Toute la journée du 28 mai, les négociations ont notamment porté sur l’éventualité du report de l’élection présidentielle controversée qui doit être organisée la semaine prochaine, le 6 juin, dix mois après le coup d’Etat. "On va se retrouver demain matin avec des propositions que toutes les parties vont étudier" a déclaré Cheikh Tidiane Gadio aux journalistes, peu après 22H00 (jeudi). "On a une forte impression que les délégations sont venues avec une ferme volonté de trouver un accord. On est encore très optimistes" a ajouté le chef de la diplomatie sénégalaise.

Les négociateurs devaient ensuite dîner dans l’hôtel où se tient la réunion, puis recevoir les propositions à étudier, dont le contenu n’a pas été communiqué.. Les pourparlers engagés dans le cadre de la rencontre de médiation entre mauritaniens reprendront vendredi à Dakar avec "l’examen de toutes les conclusions des discussions de la première journée" au terme desquelles le facilitateur du dialogue, le Sénégal, s’est montré, en présence du Groupe de contact sur la Mauritanie (GCI), "satisfait" de l’avancée enregistrée jusque-là.

"Nous allons reprendre les discussions en distribuant un relevé des conclusions que chaque partie va examiner en consultant ses partenaires ou son leader", a indiqué M. Cheikh Tidiane Gadio, après la levée des travaux de la première journée. M. Gadio a également rassuré que les travaux ont été marqués par "des discussions approfondies sur l’ensemble des questions", et ce au moment où le député Sidi Mohamed Ould Maham qui s’exprimait au nom de la délégation du camp du général Mohamed Ould Abdelaziz, a constaté "les signes d’un dialogue calme, sérieux et responsable."

"Nous sommes venus à Dakar avec la volonté d’aboutir à un dialogue politique. Les discussions se poursuivent dans un climat serein empreint de calme et de responsabilité", a notamment déclaré M. Ould Maham à la presse. Il a, dans le même sens, ajouté que sa délégation dite "de la majorité" reste à l’écoute de toutes les propositions formulées par l’opposition de laquelle il est attendu "un engagement à continuer les contacts et les discussions susceptibles d’offrir à la Mauritanie une solution politique consensuelle menant la participation de l’opposition à des élections présidentielles."

La médiation, rappelle-t-on, suggère un nouveau agenda électoral, l’instauration d’un gouvernement politique de transition et la mise en place d’une nouvelle commission électorale indépendante.

De son côté, l’opposition insiste sur "une déclaration claire" annonçant le report du calendrier électoral du 06 juin, ainsi que la libération des détenus politiques.
L’opposition présente à Dakar comprend le Rassemblement des forces démocratiques (RFD), principale formation de l’opposition avant le coup d’Etat du 06 août 2008 et le Front national pour la défense de la démocratie (FNDD), favorable au président mauritanien renversé, M. Sidi Ould Cheikh Abdellahi.

M. Mohamed Ould Maouloud, chef de la délégation du FNDD, a pour sa part, fait savoir, que le Front "qui donne beaucoup d’importance à ce round de discussions engagées pour aboutir à un dialogue intermauritanien attend encore des signaux forts de la partie adverse notamment en ce qui concerne le report de l’agenda électoral unilatéral et la libération des détenus politique."

Dans le souci de réussir cette rencontre, le Commissaire de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA), M. Ramtane Lamamra, a réaffirmé lors de l’ouverture des travaux la détermination et l’engagement de toute la communauté internationale à appuyer les efforts menés par le facilitateur sénégalais, afin de trouver une solution à la crise politique que traverse la Mauritanie.

Souhaitant que la rencontre de Dakar puisse donner lieu à "des avancées importantes sur la voie de l’émergence d’une solution consensuelle qui sera bâtie par les Mauritaniens eux-mêmes", M. Lamamra a appelé à "un sursaut collectif des Mauritaniens afin que la trajectoire de l’évolution de ce pays frère soit maîtrisée dans le sens du rassemblement, de l’unité et de renouement avec les saines pratiques de la démocratie pluraliste.
La rencontre de Dakar se tient à l’approche du scrutin présidentiel controversé du 06 juin maintenu par la junte, mais rejeté par l’opposition qui exige du pouvoir en place en Mauritanie, avant d’entamer tout dialogue, "une déclaration claire" annonçant le report du calendrier électoral, la suspension immédiate de la campagne électorale en cours pour la présidentielle du 06 juin, ainsi que la libération des détenus politiques. Le Groupe de Contact International (CGI) est représenté par M. Ramtane Lamamra, Commissaire de paix et sécurité de l’UA, M. Said Djinnit, représentant personnel du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest, M. Ahmed Benhalli, vice-secrétaire général de la Ligue arabe, M. Habib Kaabachi, directeur au département des Affaires politiques au sein de l’Organisation de la conférence islamique (OCI). Le GCI comprend également l’Union européenne (UE), les membres permanents et non permanents du Conseil de sécurité et l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). (avec Afp-Aps)

Source: Tahlil


Vendredi 29 Mai 2009
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