Campagne de la présidentielle : les dernières armes dans la bataille



Campagne de la présidentielle : les dernières armes dans la bataille
Ne disposant plus que d’une semaine pour convaincre, les candidats de la présidentielle du 18 juillet ne ménage plus rien : promesses d’un avenir meilleur aux populations mais aussi critiques acerbes jetées contre les adversaires. Tout y passe…L’essentiel est de ravir la vedette aux autres, même au prix de leur diabolisation

Ibrahima Sarr chez les pêcheurs

Alors que les candidats gros calibres se battent becs et ongles pour conquérir le cœur des Mauritaniens de l'intérieur, rivalisant à coup de périples héliportés, le candidat Ibrahima Mokhtar Sarr se rapproche des masses laborieuses à Nouakchott, tentant de combler son déficit financier par une approche sur le terrain.

Ainsi, après ses démarches électoralistes auprès des ouvriers de la Polyclinique, c'était au tour des pêcheurs de la plage de Nouakchott de recevoir la visite du candidat à la présidentielle Sarr. Cette campagne insolite a surtout brisé la monotonie qui scande la vie des usagers du marché aux poissons dite marché plage, qui l'espace d'une heure se sont regroupés autour du candidat et de son staff. L'occasion pour Sarr Ibrahima de promettre aux acteurs du secteur une vie meilleure le jour où il accédera à la magistrature suprême. Pour cela, aurait-il dit en substance, il aurait fort besoin de leurs voix. L'amélioration des conditions de travail des ouvriers de la mer passe selon Sarr par la mise sur pied d'un crédit maritime efficient et l'octroi de matériels de pêche performants. Tous points contenus dans son programme, dira-t-il. Il demande ainsi aux pêcheurs de suivre leur conscience en votant pour lui le 18 juillet 2009. Sarr Ibrahima qui continue de réclamer le remboursement de ses frais de campagne en prélude au scrutin du 6/6 reporté, a décidé de circonscrire ses activités à Nouakchott et de n'entreprendre aucun périple à l'intérieur du pays.


Mohamed Ould Abdel Aziz à Sélibaby

Le candidat à la présidentielle, Mohamed Ould Abdel Aziz a promis aux habitants du Guidimagha de désenclaver leur région en accélérant la finition de la route Kaédi-Mbout-Sélibaby et de construire un nouveau réseau reliant Sélibaby-Ghabou en passant par Ould Yenge. Il a promis aussi de créer une ligne aérienne directe entre Sélibaby et Paris dans le cadre du projet de la nouvelle compagnie aérienne qu'il compte mettre sur place. Il faut rappeler que ce point a toujours été le vœu pieu des populations de cette région qui comptent le plus grand nombre d'émigrés en France et en Europe.

Ould Abdel Aziz s'est aussi engagé devant les habitants de Sélibaby à renforcer la couverture sanitaire dans la région, par la création d'hôpitaux et de centres de soin. Il a ainsi promis un montant de 10 millions d'UM de son budget de campagne pour l'hôpital régional de Sélibaby.

L'ancien chef du HCE a également promis de prêter une attention particulière aux Ulémas, aux femmes et aux jeunes, accordant à cette dernière frange 3 millions d'UM de son budget de campagne. Il a promis, le jour où il sera élu, de révolutionner l'agriculture et de moderniser le secteur rural, avec un intérêt particulier pour l'élevage, grâce à une politique de crédit adéquate. Il a ensuite demandé aux habitants du Guidimagha de voter pour lui le 18 juillet 2009, promettant de combattre la gabegie et d'édifier un véritable Etat de droit capable de propulser le pays vers le développement.



Ahmed Ould Daddah à Néma

Le président du RFD et Leader de l'opposition, non moins candidat à la présidentielle de 2009, Ahmed Ould Daddah a déclaré lors de son meeting à Néma au Hodh Charghi mardi soir que la région vit sous la dangereuse menace des bandes armées qui sillonnent ses frontières avec l'Algérie et le Mali, notamment les salafistes du Mouvement Al Qaïda au Maghreb islamique. Il a promis au cas où il sera élu de contrer ce danger par la force, la justice sociale et la sagesse politique, soulignant que la force seule ne suffit pas.

Le discours d'Ahmed Ould Daddah dans la capitale du Hodh Charghi a été circonscrit aux problèmes spécifiques inhérents à la région, parlant des cités historiques vouées à l'abandon, du manque de liaison entre les principales villes de la Wilaya. Il a ainsi promis de mettre fin à cela grâce à la mise en place d'un réseau routier qui reliera entre elles Néma et Walata, Néma-Amourj-Bassiknou, Néma-Adel Bagrou-Djiguenni-Leweïnatt…Il s'est engagé aussi à relancer le projet du Lac Adh Har, la construction d'une grande usine pour l'exploitation des produits animaliers (exportation chair rouge, lait, tannerie…). Ould Daddah dira surtout que l'Armée n'appartient à personne et qu'il appartient à la Nation. Il dira à la fin de son meeting beaucoup compter sur les habitants du Hodh Charghi pour voter pour lui le 18 juillet 2009.

Ahmed Ould Daddah qui devait animer hier un meeting populaire à Aïoun, a suspendu toutes ses activités de campagne suite au décès accidentel de Mounine Mint Meïdah, sœur de la sénatrice Maalouma Mint Meïdah, l'opposante à qui le lie plus de dix-sept ans de combat et de fidélité.


Ely Ould Mohamed Vall à Kiffa
A Kiffa où il s'est rendu d'un coup d'aile, à bord de son avion personnel, le colonel Ely Ould Mohamed Vall a demandé aux parlementaires de se mettre du côté du peuple et non contre lui, déclarant au préalable que les "coups d'Etat sont une méthode négative d'accéder au pouvoir ". Ely a invité les forces vives de la nation à barrer le chemin à ceux qui cherchent à légitimer leur action, par un vote sanction le 18 juillet prochain.

Face à l'imposante foule qui suivait son discours, Ely Ould Mohamed Vall a fustigé de nouveau les coups d'Etat, soulignant que l'action d'éclat du 6 août 2008 n'avait aucune justification, car opérée contre un président démocratiquement élu dans la transparence, soulignant avoir tout fait durant la période où il présidait à la destinée du pays pour faire de son passage à la tête de l'Etat un exemple à suivre, sans marginalisation, sans exclusion et sans entrave aux libertés.

Revenant sur les raisons de sa candidature, il dira que les Mauritaniens doivent tous contribuer à remettre le pays sur la bonne voie, celle qui assure l'alternance pacifique au pouvoir et qui rétablit la confiance dans l'Etat, précisant que son programme a comme priorité la Mauritanie pour tous, non une Mauritanie pour un groupe, une tribu ou une frange sociale.


Mohamed Gemil Mansour à Rosso

Le candidat à la présidentielle Mohamed Gemil Mansour a fustigé la détention du journaliste Hannevi Ould Daha dont il a exigé la libération, soulignant que l'emprisonnement des journalistes est injuste.

Ould Mansour qui s'exprimait au cours d'un meeting populaire dans la capitale du Trarza, Rosso, a plaidé pour la liberté de la presse loin de toute pression et persécution. Il considère que le fait d'emprisonner les journalistes et de les persécuter est contraire aux principes démocratiques, demandant aux gens de presse de s'armer de professionnalisme et d'objectivité dans l'exercice de leur noble mission.

Gemil Ould Mansour est revenu sur son programme axé sur le référentiel islamique, l'unité nationale, l'acquis démocratique, le développement économique et social. Rappelant n'avoir jamais été impliqué dans la gabegie, il a demandé aux électeurs de ne choisir que le candidat qui réunit toutes les qualités d'un Chef de l'Etat.


Parti Sawab : un soutien à Ould Daddah
Finalement, le parti Sawab a tranché définitivement la polémique qui soudait depuis quelques jours en son sein. Le président de cette formation politique d'obédience nationaliste arabe, Abdi Salem Ould Horma, a déclaré que le parti Sawab soutiendra la candidature d'Ahmed Ould Daddah, et qu'il demande à tous les cadres et militants de militer ardemment pour sa victoire le jour du scrutin.

Le RFD et Sawab ont signé à l'occasion un contrat moral qui définit la nature des rapports que les deux partis devront entretenir à l'avenir, avec l'entrée de SAWAB dans le gouvernement après la victoire d'Ould Daddah à la présidence.


Kane Hamidou Baba : fortes divergencesSelon des sources journalistiques qui rapportent l'information, de fortes dissensions minent les rangs du candidat à la présidentielle du 18 juillet 2009, Kane Hamidou Baba. Les divergences apparues au sein de la direction de campagne auraient poussé certains à geler leurs activités et à rompre les amarres avec le candidat.

C'est ainsi que Hamoud Ould Nebagha, activiste des droits de l'homme et responsable de communication du candidat aurait décidé de geler sa participation, ainsi que quelques directeurs de campagne, tels celui du Ksar. Ould Nebagha dira que parmi le groupe qui risque de quitter Kane Hamidou Baba figurent d'autres porteurs de voix, comme le responsable de la campagne à Arafat, Mohamed Hassane Ould Khouna, le directeur de campagne de Tijikja Moulaye Ould M'Deih, l'adjoint du directeur de campagne de Zouerate, Cheïbany Ould Taleb Brahim ainsi que plusieurs responsables de structures de base à Nouakchott et à l'intérieur du pays.

Au même moment, le candidat Kane Hamidou Baba réitérait sa ferme volonté à poursuivre son combat électoral jusqu'au bout et à convoiter sans faiblesse le fauteuil de Président de la République.


Source: L'authentique

Vendredi 10 Juillet 2009
Boolumbal Boolumbal
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