J’ai lu, tout récemment, un article intitulé la victoire d’un “serial putschiste’’. Il s’agit d’une analyse parue le 23 juillet dans le Courrier International. Selon l’auteur de l’article en question, la présidentielle du 18 juillet 2009 est de mauvais augure. Il explique que « avec sa victoire, le général Abdel Aziz, qui a troqué entretemps ses austères tenues kaki contre d’impeccables costumes sombres, envoie des ‘messages‘ plutôt inquiétants à tous les militants de la démocratie sur le continent. Comme quoi, poursuit l‘auteur de l’article, à condition d’avoir un minimum de savoir- faire, il ne coûte pas grand-chose de faire un putsch. De quoi donner de mauvaises idées à d’autres prétoriens dans une région marquée par une instabilité chronique. De plus, même sous des habits civils, l’homme fort de Nouakchott aura du mal à faire oublier que, en Mauritanie, c’est l’armée qui a son pays et le pays qui a son armée…».
En effet, l’image de la démocratie de la troisième République risque d’être faussée par des interprétations parfois trop abusives et qui s’éloignent de la réalité psycho-sociale du pouvoir. Celui-ci reste dominé, certes, par la mainmise de l’armée. Néanmoins, des politiques puissamment représentés dans le parlement et ailleurs régulent malheureusement l’action des militaires de chez nous.
Des candidats en lice se sont réunis et ils ont en conséquence décidé de ne pas reconnaitre ce qui est. Désormais, la situation politique en Mauritanie est caractérisée par une agitation qui ne dit pas son nom. En effet, les leaders du pôle de l’opposition ont affirmé que « tout en prenant acte sur le plan juridique de la décision du Conseil Constitutionnel, nous considérons que la crise politique reste entière étant donné que le scrutin du 18 juillet 2009 n'a été ni libre, ni démocratique, ni transparent en raison des manœuvres et manipulations frauduleuses du processus électoral contraires aux prescriptions de l'accord-cadre de Dakar et à la loi électorale mauritanienne, remettant fondamentalement en cause le choix des électeurs ».
La décision de Messoud O Boulkeir a fléchi. Il voulait, semble-t-il, créer une atmosphère propice à l’apaisement. Toutefois, le FNDD a été divisé pour une formule adéquate pour ouvrir une nouvelle page. Quant à Ahmed O Daddah, il a rejeté, catégoriquement, les résultats des présidentielles. Il exige, dorénavant, la mise en place d’une commission pour enquêter sur le bon déroulement dudit scrutin. Il est actuellement appuyé, bien sûr, par le deuxième candidat malheureux, président de l’Assemblée Nationale qui devrait en temps normal représenter l’opposition de demain.
De toute vraisemblance, le fait que le conseil constitutionnel reconnaisse le résultat est une décision souveraine et irrévocable. D’autant que l’accord de Dakar ouvre une nouvelle base. Ainsi que la seule référence d’après le consensus de Nouakchott issu des desdits accords demeure, incontestablement, le conseil constitutionnel.
Bien que deux leadeurs, notamment le candidat du FNDD et celui du RFD, aient déclaré que : « le Conseil Constitutionnel a curieusement adopté sa décision de validation en toute hâte et sans attendre l'avis qu'il avait demandé par ailleurs à la Commission Électorale Nationale indépendante (CENI) encore en réunion au même moment. Nous notons que malgré l'extrême complexité du dossier et le délai légal imparti de 8 jours, le Conseil Constitutionnel a pris la décision de rejet des requêtes en annulation en moins de 48 h de sa saisine », la faute ne peut être point attribuée au président qui vient d’être élu au suffrage universel. Ni avec lui, ni contre ses adversaires, dans une démocratie naissante, il n’y a pas un fonctionnement absolu et certain du processus électoral. D’autant que les camps adverses se basent sur des supputations tout en exigeant la mise en place d’une commission indépendamment de la décision du conseil constitutionnel. Ce faisant, ils misent d’une part sur des irrégularités insignifiantes et d’autre part sur la démission du chef de la CENI qui est, d’ailleurs, un militant politique ‘affecté’, semble-t-il, consciemment ou inconsciemment par la décision de son leader politique.
m_barrada@yahoo.fr
Source : La Tribune n°462
En effet, l’image de la démocratie de la troisième République risque d’être faussée par des interprétations parfois trop abusives et qui s’éloignent de la réalité psycho-sociale du pouvoir. Celui-ci reste dominé, certes, par la mainmise de l’armée. Néanmoins, des politiques puissamment représentés dans le parlement et ailleurs régulent malheureusement l’action des militaires de chez nous.
Des candidats en lice se sont réunis et ils ont en conséquence décidé de ne pas reconnaitre ce qui est. Désormais, la situation politique en Mauritanie est caractérisée par une agitation qui ne dit pas son nom. En effet, les leaders du pôle de l’opposition ont affirmé que « tout en prenant acte sur le plan juridique de la décision du Conseil Constitutionnel, nous considérons que la crise politique reste entière étant donné que le scrutin du 18 juillet 2009 n'a été ni libre, ni démocratique, ni transparent en raison des manœuvres et manipulations frauduleuses du processus électoral contraires aux prescriptions de l'accord-cadre de Dakar et à la loi électorale mauritanienne, remettant fondamentalement en cause le choix des électeurs ».
La décision de Messoud O Boulkeir a fléchi. Il voulait, semble-t-il, créer une atmosphère propice à l’apaisement. Toutefois, le FNDD a été divisé pour une formule adéquate pour ouvrir une nouvelle page. Quant à Ahmed O Daddah, il a rejeté, catégoriquement, les résultats des présidentielles. Il exige, dorénavant, la mise en place d’une commission pour enquêter sur le bon déroulement dudit scrutin. Il est actuellement appuyé, bien sûr, par le deuxième candidat malheureux, président de l’Assemblée Nationale qui devrait en temps normal représenter l’opposition de demain.
De toute vraisemblance, le fait que le conseil constitutionnel reconnaisse le résultat est une décision souveraine et irrévocable. D’autant que l’accord de Dakar ouvre une nouvelle base. Ainsi que la seule référence d’après le consensus de Nouakchott issu des desdits accords demeure, incontestablement, le conseil constitutionnel.
Bien que deux leadeurs, notamment le candidat du FNDD et celui du RFD, aient déclaré que : « le Conseil Constitutionnel a curieusement adopté sa décision de validation en toute hâte et sans attendre l'avis qu'il avait demandé par ailleurs à la Commission Électorale Nationale indépendante (CENI) encore en réunion au même moment. Nous notons que malgré l'extrême complexité du dossier et le délai légal imparti de 8 jours, le Conseil Constitutionnel a pris la décision de rejet des requêtes en annulation en moins de 48 h de sa saisine », la faute ne peut être point attribuée au président qui vient d’être élu au suffrage universel. Ni avec lui, ni contre ses adversaires, dans une démocratie naissante, il n’y a pas un fonctionnement absolu et certain du processus électoral. D’autant que les camps adverses se basent sur des supputations tout en exigeant la mise en place d’une commission indépendamment de la décision du conseil constitutionnel. Ce faisant, ils misent d’une part sur des irrégularités insignifiantes et d’autre part sur la démission du chef de la CENI qui est, d’ailleurs, un militant politique ‘affecté’, semble-t-il, consciemment ou inconsciemment par la décision de son leader politique.
m_barrada@yahoo.fr
Source : La Tribune n°462