Les autorités n'attendent pas la fin de la médiation sénégalaise et demandent aux candidats à la présidentielle de se déclarer avant vendredi pour le scrutin du 18 juillet. L'opposition rejette ce scénario et demande toujours le gouvernement de transition prévu dans l'accord de Dakar.
Le 4 juin dernier, les Mauritaniens (et leurs partenaires étrangers) ont poussé un « ouf » de soulagement. Un accord cadre venait d’être signé entre les trois parties prenante à la crise, on allait désormais s’acheminer vers une élection présidentielle consensuelle à la date du 18 juillet. Seulement voila, vingt jours plus tard, la situation semble plus bloquée que jamais.
Un point central cristallise toutes les oppositions : celle du Haut Conseil d’Etat. Que doit devenir cette structure née du putsch d’août dernier ? Pour l’opposition c’est très clair : le HCE doit disparaitre, voire même être dissout. Tandis que pour le camp de la majorité, cette structure joue aujourd’hui un rôle crucial pour la sécurité du pays, il serait donc irresponsable de la fragiliser. Alors qu’une mission de haut niveau est attendue à Nouakchott dans les prochaines heures, beaucoup se demandent quelle pourra être sa marge de manœuvre. Cela fait des semaines maintenant que le Groupe International de Contact sur la Mauritanie tente de faire converger les points de vue. Sans succès.
Nouveau blocage
Sur place, la situation vient de s’envenimer un peu plus ce mercredi. D’abord, le président par intérim, Ba M’Baré a publié un décret convoquant le collège électoral pour le 18 juillet et donnant jusqu’à vendredi soir minuit aux nouveaux prétendants à la magistrature suprême pour se faire connaitre. Une initiative perçue comme une tentative de « passage en force » par l’opposition au putsch. « Ce décret viole l’esprit de accord de Dakar, car il résulte d’une action unilatérale, estimait ainsi à la mi-journée Boidiel ould Houmeid, le leader du FNDD. Normalement, il faut commencer par le premier point de l’accord, à savoir la formation du gouvernement d'union nationale ! ».
Un avis partagé par un autre poids lourd de l’opposition, Ahmed ould Daddah, également candidat à la prochaine présidentielle. « Deux points nous gène dans ce texte, a-t-il déclaré à RFI : d’abord le délai très court de 72h pour le dépôt des nouvelles candidatures. Et aussi le fait que les quatre candidats déjà déclarés pour le 6 juin n’aient pas à redéposer de dossier ».
Nouveau coup de théâtre
Très remontés, les nouveaux candidats ont donc décidé de saisir le Conseil constitutionnel sur la conformité de ce décret. Outre Ahmed ould Daddah, la plainte a été signée par trois autres candidats : Messaoud ould Boulkheir, le président de l’Assemblée nationale, Ely ould Mohamd Vall, l’ex-chef de la junte militaire, au pouvoir entre 2005 et 2007 et Jémil ould Mansour, le candidat du parti islamiste modéré.
A 20 heures ce mercredi : coup de théâtre ! L’opposition a eu gain de cause. Moins de 24h après la publication de ce texte, le Conseil constitutionnel vient en effet d’estimer que le décret est anticonstitutionnel et par conséquent inapplicable. « Les Sages ont produit un texte très détaillé, sur quatre pages. Visiblement, il ont constaté beaucoup d’anomalies et de non-conformité à la loi », a confirmé un journaliste en possession du document, édité en langue arabe. Pour un analyste de la vie politique mauritanienne, ce nouveau rebondissement « complique encore un peu plus les choses ». Et notamment le travail de la médiation internationale, attendue ce jeudi à Nouakchott.
Source: RFI
Le 4 juin dernier, les Mauritaniens (et leurs partenaires étrangers) ont poussé un « ouf » de soulagement. Un accord cadre venait d’être signé entre les trois parties prenante à la crise, on allait désormais s’acheminer vers une élection présidentielle consensuelle à la date du 18 juillet. Seulement voila, vingt jours plus tard, la situation semble plus bloquée que jamais.
Un point central cristallise toutes les oppositions : celle du Haut Conseil d’Etat. Que doit devenir cette structure née du putsch d’août dernier ? Pour l’opposition c’est très clair : le HCE doit disparaitre, voire même être dissout. Tandis que pour le camp de la majorité, cette structure joue aujourd’hui un rôle crucial pour la sécurité du pays, il serait donc irresponsable de la fragiliser. Alors qu’une mission de haut niveau est attendue à Nouakchott dans les prochaines heures, beaucoup se demandent quelle pourra être sa marge de manœuvre. Cela fait des semaines maintenant que le Groupe International de Contact sur la Mauritanie tente de faire converger les points de vue. Sans succès.
Nouveau blocage
Sur place, la situation vient de s’envenimer un peu plus ce mercredi. D’abord, le président par intérim, Ba M’Baré a publié un décret convoquant le collège électoral pour le 18 juillet et donnant jusqu’à vendredi soir minuit aux nouveaux prétendants à la magistrature suprême pour se faire connaitre. Une initiative perçue comme une tentative de « passage en force » par l’opposition au putsch. « Ce décret viole l’esprit de accord de Dakar, car il résulte d’une action unilatérale, estimait ainsi à la mi-journée Boidiel ould Houmeid, le leader du FNDD. Normalement, il faut commencer par le premier point de l’accord, à savoir la formation du gouvernement d'union nationale ! ».
Un avis partagé par un autre poids lourd de l’opposition, Ahmed ould Daddah, également candidat à la prochaine présidentielle. « Deux points nous gène dans ce texte, a-t-il déclaré à RFI : d’abord le délai très court de 72h pour le dépôt des nouvelles candidatures. Et aussi le fait que les quatre candidats déjà déclarés pour le 6 juin n’aient pas à redéposer de dossier ».
Nouveau coup de théâtre
Très remontés, les nouveaux candidats ont donc décidé de saisir le Conseil constitutionnel sur la conformité de ce décret. Outre Ahmed ould Daddah, la plainte a été signée par trois autres candidats : Messaoud ould Boulkheir, le président de l’Assemblée nationale, Ely ould Mohamd Vall, l’ex-chef de la junte militaire, au pouvoir entre 2005 et 2007 et Jémil ould Mansour, le candidat du parti islamiste modéré.
A 20 heures ce mercredi : coup de théâtre ! L’opposition a eu gain de cause. Moins de 24h après la publication de ce texte, le Conseil constitutionnel vient en effet d’estimer que le décret est anticonstitutionnel et par conséquent inapplicable. « Les Sages ont produit un texte très détaillé, sur quatre pages. Visiblement, il ont constaté beaucoup d’anomalies et de non-conformité à la loi », a confirmé un journaliste en possession du document, édité en langue arabe. Pour un analyste de la vie politique mauritanienne, ce nouveau rebondissement « complique encore un peu plus les choses ». Et notamment le travail de la médiation internationale, attendue ce jeudi à Nouakchott.
Source: RFI