Dans un article que j’avais écrit dernièrement et qui était intitulé «De l’utilité d’aller aux urnes et de voter KHB », je mettais en garde contre les dangers d’un éventuel report de l’élection du 6 juin. Je me référais notamment à ce qui se passe en Côte-d’Ivoire où depuis octobre 2005, les hommes politiques ivoiriens ne cessent de reporter une présidentielle de tous les dangers parce que n’attaquant pas frontalement les nombreux problèmes de fond que connait ce pays frère où vit d’ailleurs un bon nombre de nos compatriotes. Ce parallélisme avec la situation qui règne dans ce pays frère trouve aujourd’hui tout son sens, dans la mesure où, à peine les accords de Dakar signés,
nous voilà embourbés dans une situation dont l’issue nous échappe pour plusieurs raisons. A tel
point qu’un nouveau report n’est pas à exclure, souvenons-nous que certains membres de l’alliance
FNDD-RFD ont toujours souhaité un report pouvant aller jusqu’à 6 mois.
La nouvelle donne, résultat du douloureux accouchement des négociations de Dakar, a créé une
situation à laquelle, sans doute, les acteurs de Dakar ne s’attendaient pas, laquelle situation n’a peutêtre pas fini de nous réserver de nouvelles surprises.
Après l’euphorie qui a suivi le principe de l’acceptation et donc de la validation des accords de Dakar, nos compatriotes sont revenus à la dure réalité du terrain et de ses impondérables. En effet, les protagonistes de Dakar, sitôt rentrés à Nouakchott, ont commencé à étaler au grand jour leurs
contradictions qui, en réalité, n’étaient qu’un secret de polichinelle pour le mauritanien averti.
Le président déchu, SIDIOCA, ne cache pas sa volonté de retourner au palais, ne serait-ce que pour
quelques heures, pour s’adresser à nous et officialiser sa démission depuis le bureau où il avait
manifestement pris ses habitudes. Demande légitime? Chacun jugera. De plus, il réclame et ceci n’est pas la moindre des exigences, la dissolution du HCE. Réaliste? Nous verrons bien. Pour couronner cette atmosphère de chienlit, le choix du premier ministre poserait des problèmes à quelques acteurs des accords de Dakar. Cette situation nous pousse à nous poser les questions suivantes :
Le groupe de contact avait-il analysé la situation dans toute son étendue? Avait-il pris le temps et les précautions nécessaires à l’organisation d’une telle rencontre entre des belligérants que tout ou
presque sépare sur le fond? Ce qui est certain, c’est qu’une bonne partie des mauritaniens se sent
aujourd’hui un peu dupée par des médiateurs qui ont arraché au forceps un accord qui, comme nous le constatons, ne fait pas avancer le schmilblick d’un iota, ou alors de vraiment très peu. Pas de quoi fouetter un chat. Que nous reste t-il aujourd’hui comme alternative? La date du 6 juin ayant été reportée au 18 juillet, l’élection aura-t-elle lieu à cette nouvelle date? Si oui, sous quelles conditions et avec quelles concessions? D’ailleurs y aura-t-il des concessions? Si oui, de quel côté ? Si les choses restent en l’état, c’est-à dire bloquées, ceux qui n’étaient pas sur la liste de départ du 6 juin, vont-ils, dans le souci d’une cohérence des idées, avoir finalement le cran de retirer leur candidature vu que les accords de Dakar ne sont en fait que du leurre, de la poudre aux yeux ?
A mon avis, la médiation internationale a encore du pain sur la planche car même si elle a fourni
d’énormes efforts pour réconcilier les différents camps, aujourd’hui elle doit tirer la conclusion que
son action n’est pas suivie des effets escomptés. Elle devra peut-être remettre le coeur à l’ouvrage et se préparer à reprendre son bâton de pèlerin pour tenter une nouvelle médiation. Si celle-ci a lieu un jour, il faudra peut-être que la communauté internationale sache que les discussions sur une sortie de crise consensuelle doivent inclure tous les acteurs politiques qui peuvent jouer un rôle dans le sens de la résolution de la crise. Des candidats à une présidentielle comme IMS, S.O.Mbareck et bien sûr KHB doivent faire partie de ce dialogue inclusif, si le hasard veut qu’il y en ait un autre. Cette solution aurait l’avantage de permettre à l’ensemble des présidentiables de se jauger avant l’ouverture des « hostilités », de se respecter et d’exposer leur vision de la problématique, à moins que l’on considère les contributions des candidats cités plus haut comme portions congrues, ce qui serait à mon avis dangereusement réducteur. En adoptant cette solution du dialogue véritablement inclusif, nous n’aurions quand même de garantie absolue de vivre, derrière, une période apaisée.
Mais au moins nos décideurs politiques auront mis toutes les chances de leur côté. L’accord de
Dakar, vous avez dit bancal ? Je l’écrivais déjà dans mon mailing du 1 juin. J’espère que le prochain
accord, sil y en a un, à Nouakchott peut-être cette fois-ci, ou à Dakar encore une fois, s’il le faut,
répondra aux interrogations fondamentales que se posent les Mauritaniens. De toute évidence, si la
médiation en restait là, le report de la date du 6 juin n’aurait servi à rien, surtout que ce report est
intervenu à un moment où les candidats étaient en pleine campagne électorale. Nous ne sommes
pas à une contradiction près dans notre cher pays que nous adorons tous, chacun à sa manière.
Cependant je dirais que la raison nous impose de dialoguer car la communication est un outil
indispensable à toute résolution de crise, et comme le disait De Gaulle « le meilleur outil n’a pas de
valeur par lui-même. Il ne vaut que par l’emploi qu’on en fait ». Cet emploi ne saurait occulter la
participation de tous nos ténors politiques sans exclusive.
Cordialement.
M. Cheikh Tidiane DIOUWARA
Source: Riminfo
nous voilà embourbés dans une situation dont l’issue nous échappe pour plusieurs raisons. A tel
point qu’un nouveau report n’est pas à exclure, souvenons-nous que certains membres de l’alliance
FNDD-RFD ont toujours souhaité un report pouvant aller jusqu’à 6 mois.
La nouvelle donne, résultat du douloureux accouchement des négociations de Dakar, a créé une
situation à laquelle, sans doute, les acteurs de Dakar ne s’attendaient pas, laquelle situation n’a peutêtre pas fini de nous réserver de nouvelles surprises.
Après l’euphorie qui a suivi le principe de l’acceptation et donc de la validation des accords de Dakar, nos compatriotes sont revenus à la dure réalité du terrain et de ses impondérables. En effet, les protagonistes de Dakar, sitôt rentrés à Nouakchott, ont commencé à étaler au grand jour leurs
contradictions qui, en réalité, n’étaient qu’un secret de polichinelle pour le mauritanien averti.
Le président déchu, SIDIOCA, ne cache pas sa volonté de retourner au palais, ne serait-ce que pour
quelques heures, pour s’adresser à nous et officialiser sa démission depuis le bureau où il avait
manifestement pris ses habitudes. Demande légitime? Chacun jugera. De plus, il réclame et ceci n’est pas la moindre des exigences, la dissolution du HCE. Réaliste? Nous verrons bien. Pour couronner cette atmosphère de chienlit, le choix du premier ministre poserait des problèmes à quelques acteurs des accords de Dakar. Cette situation nous pousse à nous poser les questions suivantes :
Le groupe de contact avait-il analysé la situation dans toute son étendue? Avait-il pris le temps et les précautions nécessaires à l’organisation d’une telle rencontre entre des belligérants que tout ou
presque sépare sur le fond? Ce qui est certain, c’est qu’une bonne partie des mauritaniens se sent
aujourd’hui un peu dupée par des médiateurs qui ont arraché au forceps un accord qui, comme nous le constatons, ne fait pas avancer le schmilblick d’un iota, ou alors de vraiment très peu. Pas de quoi fouetter un chat. Que nous reste t-il aujourd’hui comme alternative? La date du 6 juin ayant été reportée au 18 juillet, l’élection aura-t-elle lieu à cette nouvelle date? Si oui, sous quelles conditions et avec quelles concessions? D’ailleurs y aura-t-il des concessions? Si oui, de quel côté ? Si les choses restent en l’état, c’est-à dire bloquées, ceux qui n’étaient pas sur la liste de départ du 6 juin, vont-ils, dans le souci d’une cohérence des idées, avoir finalement le cran de retirer leur candidature vu que les accords de Dakar ne sont en fait que du leurre, de la poudre aux yeux ?
A mon avis, la médiation internationale a encore du pain sur la planche car même si elle a fourni
d’énormes efforts pour réconcilier les différents camps, aujourd’hui elle doit tirer la conclusion que
son action n’est pas suivie des effets escomptés. Elle devra peut-être remettre le coeur à l’ouvrage et se préparer à reprendre son bâton de pèlerin pour tenter une nouvelle médiation. Si celle-ci a lieu un jour, il faudra peut-être que la communauté internationale sache que les discussions sur une sortie de crise consensuelle doivent inclure tous les acteurs politiques qui peuvent jouer un rôle dans le sens de la résolution de la crise. Des candidats à une présidentielle comme IMS, S.O.Mbareck et bien sûr KHB doivent faire partie de ce dialogue inclusif, si le hasard veut qu’il y en ait un autre. Cette solution aurait l’avantage de permettre à l’ensemble des présidentiables de se jauger avant l’ouverture des « hostilités », de se respecter et d’exposer leur vision de la problématique, à moins que l’on considère les contributions des candidats cités plus haut comme portions congrues, ce qui serait à mon avis dangereusement réducteur. En adoptant cette solution du dialogue véritablement inclusif, nous n’aurions quand même de garantie absolue de vivre, derrière, une période apaisée.
Mais au moins nos décideurs politiques auront mis toutes les chances de leur côté. L’accord de
Dakar, vous avez dit bancal ? Je l’écrivais déjà dans mon mailing du 1 juin. J’espère que le prochain
accord, sil y en a un, à Nouakchott peut-être cette fois-ci, ou à Dakar encore une fois, s’il le faut,
répondra aux interrogations fondamentales que se posent les Mauritaniens. De toute évidence, si la
médiation en restait là, le report de la date du 6 juin n’aurait servi à rien, surtout que ce report est
intervenu à un moment où les candidats étaient en pleine campagne électorale. Nous ne sommes
pas à une contradiction près dans notre cher pays que nous adorons tous, chacun à sa manière.
Cependant je dirais que la raison nous impose de dialoguer car la communication est un outil
indispensable à toute résolution de crise, et comme le disait De Gaulle « le meilleur outil n’a pas de
valeur par lui-même. Il ne vaut que par l’emploi qu’on en fait ». Cet emploi ne saurait occulter la
participation de tous nos ténors politiques sans exclusive.
Cordialement.
M. Cheikh Tidiane DIOUWARA
Source: Riminfo