Dossier Spécial : Bio express de chaque membre du nouveau gouvernement



Dossier Spécial : Bio express de chaque membre du nouveau gouvernement


14 portefeuilles ministériels pour le Général Ould Abdel Aziz :

- Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération : Mohamed Mahmoud Ould Mohamedou

Cet intellectuel passe, dans l’univers de la recherche anglo-saxonne, pour l'un des spécialistes de l'islamisme radical, domaine qui se détache de plus en plus de l’orientalisme.

L’on ne lui connaissait pas d'engagement politique avant le putsch de son cousin le Général Ould Abdel Aziz ; ce dernier lui confie la diplomatie de la junte tandis que s’accumulaient, à l’horizon, les nuages des sanctions internationales ; sans avoir réussi à lever la menace, Ould Mohamedou aura tout de même doté le pouvoir militaire d’une relative visibilité, au prix d’efforts considérables où certains de ses interlocuteurs africains pressentirent de la suffisance, sinon de l’arrogance.

Fils de l'actuel président de la chambre du commerce, ce maitre de conférences de l'université Harvard, auteurs de publications remarquées, animait, avant le coup d’état du 6 août 2008, la direction de la coopération multilatérale, en embuscade pour l’Ambassade de Mauritanie à Washington dont le titulaire, Ibrahima Dia, comptait parmi les hommes de confiance du Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi et semblait alors inamovible, en dépit des pressions multiples pour le faire remplacer.

- Ministre de la justice : Amadou Tidjane Bal

Nommé à la direction de la Haute autorité de la presse et de l'audiovisuel (HAPA) dès sa création lors de la première transition de 2005-2007, il prend en charge le portefeuille de la justice dans la première équipe de Yahya Ould Ahmed El Waghf, poste qu'il conserve.

Sous Maaouiya Ould Taya, il s’est distingué, durant le Sommet mondial de Durban sur le Racisme par son zèle à nier l’esclavage, les tueries et les déportations ethniques en Mauritanie. Amadou Tidjane figurait sur la liste des sanctions individuelles prévues par la communauté internationale contre les auteurs et complices du putsch du 6 août 2008.

- Ministre de la fonction publique : El Hacen Ould Limam Ould Amar Jewda

Militant de Hatem et ancien détenu d’opinion à la suite du putsch avorté du 8 juin 2003 ; en vertu du délit de parenté, les services se sécurité le soupçonnaient d’appartenir à l'aile civile des Cavaliers du Changement (CC), dirigés par son cousin Saleh Ould Hanenna. Dès la chute de Ould Taya, il adhère à Hatem, l’émanation partisane des CC. Initialement cadre à la Banque Al Baraka Mauritanienne Islamique (BAMIS), il entre au gouvernement, le lendemain du putsch du 6 août 2008, après deux années de chômage. Il conserve le même portefeuille.

- Ministre du développement rural : Adama Sy

Titulaire des pèches dans l’éphémère cabinet Ould Waghf, reconduit après le putsch, plusieurs fois député de l'Union pour la démocratie et le progrès (UDP), il devient l'unique représentant du parti de Naha Mint Mouknass dans la nouvelle formation, car son collègue secrétaire d'état chargé de l'environnement Mohamed Ould Ahmed Salem perdait récemment son portefeuille suite à un limogeage de fait, donc inaudible.

- Ministre de la culture, de la jeunesse et des sports : Sidi Ould Samba

Ancien député du Parti républicain démocratique et social (PRDS), le parti au pouvoir sous la dictature de Ould Taya, il demeure quasiment inconnu sur le plan national jusqu'à son apparition, au Conseil de gouvernement, peu après le putsch du 6 août dernier.

- Ministre conseiller à la Présidence de la République : El Kory Ould Abdel Meoula

Journaliste et ancien rédacteur en chef du quotidien officiel Chaâb, il devient ministre conseiller à la Présidence peu après le putsch. Par la suite, il permute avec Mohamed Ould Moïne et devient donc ministre de la communication. A présent, il retrouve son poste initial.

Au départ prévu à l'environnement dans le Gouvernement d'union nationale (GUN), Ould Abdel Meoula reprend encore la place de Ould Moïne, disgracié par le Général. Selon toute vraisemblance, ce correctif vise à accorder un peu d’espace à Othmane Ould Cheikh Eboul Maali dont le parti, soutien du Général, méritait une récompense même brève.

D’autres sources expliquent l’éclipse de Ould Moïne par le rôle remarqué de son père dans la défense des positions dures du Rassemblement des forces démocratiques (RFD, opposition), lors des négociations de Dakar.

- Ministre de l’environnement : Othmane Ould Cheikh Abou El Maali

Notable religieux de l’Aftout (Brakna), président du parti Al Vadhila d'obédience islamiste, de tendance modéré, voire très légaliste. Ould Cheikh Ebou El Maali occupait l’Ambassade au Koweit à la fin de l’ère Ould Taya jusqu'à la chute de ce dernier. Après le putsch du 3 août 2005 qui mit fin à la dictature, il revient à Nouakchott et se dispute la tête de l'ancien parti au pouvoir avec Qrini Ould Mohamed Vall, lui aussi ex-ministre de Ould Taya, alors ambassadeur au Caire.

Il fonde, alors, une formation qui participe au volatile gouvernement de Ould Waghf, avec le ministre des affaires islamiques Dahane Ould Ahmed Mahmoud, poste repris par Ould Cheikh Ebou El Maali après le putsch du 6 août 2008.

Suite à une insulte en privé contre le Président du Sénat Mamadou Bâ dit M'baré, l'ex-secrétaire d'Etat chargé de l'environnement Mohamed Ould Ahmed Salem perd son poste, sans annonce. Son département, promu au rang de ministère à part entière, échoit à Ould Cheikh Ebou El Maali dont les connaissances, au chapitre du réchauffement climatique et de techniques de reboisement avoisinent, sans doute, celles du Général Ould Abdel Aziz en théologie.

- Ministre des pêches et de l'économie maritime : Hacenna Ould Ely

Economiste, professeur dans un lycée de la région du Mans en France. Sa nomination au ministère stratégique des pêches suscita l’étonnement dans le sérail Nouakchottois. Ses rapports avec les operateurs du secteur se caractérisent par le conflit mais il jouit de la confiance du Général Ould Abdel Aziz.

- Ministre des affaires économiques et du développement : Sidi Ould Tah

Economiste, ancien cadre du Port autonome de Nouakchott, fonctionnaire international à Khartoum - on lui prête un rôle dans l’arrive des soudanais en Mauritanie et la création de Chingutel – très proche de l’homme d’affaires Babiyé Ould Eleya. L’ancien premier ministre Zeïne Ould Zeidane en fera son conseiller ; il s’émancipe de cette brève tutelle et prend le contrôle du ministère de l’économie sous les gouvernements Ould Waghf puis Ould Mohamed Laghdaf. Pragmatique de tempérament et par socialisation, il s’adapte à tout et ne s’use pas.

- Ministre de l’éducation nationale : Ahmed Ould Bah


Juriste, de formation doctorale à Bordeaux, cet ancien cadre de la Banque nationale de Mauritanie (BNM) et cousin d’Ahmed Ould Daddah a hérité du Mammouth du Conseil lors de la formation du gouvernement de Ould Mohamed Laghaf. Il s’affichait dans la proximité du RFD, sans figurer dans ses instances ; il incarne le prototype de la nouvelle classe politique de Boutilimit.

- Ministre du commerce, de l’artisanat et du tourisme : Bamba Ould Dermane

Lui aussi ancien cadre de la BNM, il fut sympathisant discret de SOS-Esclaves. Tout comme Madine Bâ, ce ressortissant de Rosso entre en politique dans le lobby du vice-président du Sénat Mohcen Ould Hadj. Sa nomination est probablement due à cette proximité avec l'un des cousins préférés du Général. A Ould Dermane, ses collaborateurs prêtent une certaine volonté de travail et d’innovation, qualité rare parmi les ministres de Ould Abdel Aziz.

- Ministre de l’hydraulique et de l’assainissement : Mohamed Lemine Ould Aboye

Diplomé du Maroc, spécialiste de l'environnement et ancien cadre du ministère du développement rural. Durant la transition de 2005-2007, il dirige le secrétariat d'Etat chargé de l’environnement. Proche de Ould Abdel Aziz, ce dernier l'impose secrétaire général de Adil - le parti au pouvoir de Ould Cheikh Abdellahi - dès sa création, avant de l’en sortir, avec fracas, lors du début de la fronde.

Il est toujours resté fidèle à Ould Abdel Aziz même lorsque le Général semblait proche de la défaite. Cette loyauté quasi-militaire lui vaut, aujourd’hui, un ministère d’importance, dans un pays à la fois désertique, côtier et fluvial.

- Secrétaire d'Etat chargé de la modernisation de l’administration et des Nouvelle technologies de la communication et de l’information (NTCI) : Sidi Ould Mayouf

Originaire de l'Adrar, ingénieur en télécommunications, il occupait le même poste depuis le 6 août 2008. Au moment de sa nomination au premier gouvernement des militaires, assurait la direction général de l'Agence nationale pour la promotion de l'emploi des jeunes (Anpej).

- Secrétaire général du gouvernement : Ousmane Bâ

Ancien expert en communication, chargé du développement local au Programme Assaba (PNUD-FENU-MAED) et coordonnateur départemental du Projet de lutte contre la pauvreté dans l’Aftout Sud et le Karakoro (Kankossa et M'bout).

Au moment de sa nomination comme Secrétaire général du gouvernement au lendemain du 6 août 2008, il officiait en qualité de secrétaire général du ministère du commerce et de l’industrie.


7 portefeuilles pour le Front national pour la défense de la démocratie (FNDD) :


- Ministre de l’intérieur et de la décentralisation : Mohamed Ould Rzeïzim

Pour avoir signé l'acte de limogeage du Directeur Général de la Sûreté Nationale (DGSN), le Général - à l'époque Colonel - Mohamed Ould Cheikh Ould Hadi, Ould Rzeïzim, alors ministre de l'intérieur de Ould Cheikh Abdellahi, est mis aux arrêts peu après le putsch de Ould Abdel Aziz. Ce n'est pas son premier séjour en prison. Déjà, gouverneur de Dakhlett Nouadhibou, il a été détenu puis limogé par Ould Taya qui lui prêtait des accointances avec les auteurs du putsch du 8 juin 2003 ; ce délit de parenté n’en fit pas pour autant un dissident à la dictature, jusqu’à sa chute.

Aujourd'hui militant actif du FNDD, il siège au Conseil pour le compte de Adil, le parti au pouvoir sous Ould Cheikh Abdellahi.

- Ministre du pétrole et de l’énergie : Bakary Camara

Activiste remarqué de la coalition anti-putsch depuis le début, sa constance lui vaut, aujourd'hui, d'occuper un département sensible mais doublement exsangue, à cause de la chute de la production de pétrole et du détournement des recettes, pour les besoins de la campagne du Général.

- Ministre de la Santé : Zeinebou Mint Nahah

Cette ancien ministre de Ould Taya est devenue militante acharnée du FNDD. Le Général lui avait proposé la direction de la Sonimex mais elle décline, préférant continuer la lutte anti-putsch. Initialement, le ministère de la santé revenait à son collègue Mohamed Ould Khlil. Ce devait être l'unique portefeuille de l'Union des forces du progrès (UFP, autre composante du FNDD) mais le parti de Mohamed Ould Maouloud a finalement cédé sa part à Adil - menacé par d’implosion à cause de la concurrence des appétits - imitant en cela l'Alliance populaire progressiste (APP) de Messaoud Ould Boulkheïr.

- Ministre de l’habitat et de l’urbanisme : Mohamed Lemine Ould El Mamy

Il arrive au nom de l'Union nationale pour l'alternance démocratique (UNAD) de son cousin Abdel Qoudouss Ould Abeïdna, parti cartable, par ailleurs l'un des principaux financiers de l'alliance anti-putsch ; ces derniers temps, l’UNAD a entretenu des positions de bienveillance envers une éventuelle réhabilitation-candidature de Ould Taya, cousin de Ould Abdeidna.

- Ministre des affaires islamiques : El Moctar Ould Mohamed Moussa

L'un des principaux leaders de Tawassoul, le parti des islamistes modérés et l'un des proches de leur père idéologique, le jeune jurisconsulte Mohamed El Hacen Ould Dedew. Ould Mohamed Moussa, ex-diplomate a été emprisonné et jugé en 2003, pendant la vague de répression menée, contre les islamistes, par Ould Taya. La porte de sa cellule sera pulvérisée dans la confusion du putsch du 8 juin ; ainsi, quitte-t-il la prison de Beïla, avec ses codétenus mais la plupart reviennent se constituer, dès l’échec de la tentative de coup d’état.

- Ministre chargée de la promotion de femme, de la famille et de l’enfant : Mariem Baba Sy

Cadre et l'une des figures féminine du Parti pour la liberté, l'égalité et la justice (PLEJ), présidé par Mamadou Alassane Bâ, un opposant historique du régime de Ould Taya.

- Secrétariat d'état chargé du Maghreb arabe : Amar Ould Mohamed Lemine

Initialement réservé à El Arby Ould Moulaye Mhamed, ce dernier se désiste finalement en faveur de Ould Mohamed Lemine. Les deux appartiennent à l'initiative des cadres, un courant du FNDD.


7 portefeuilles pour le Rassemblement des forces démocratiques (RFD) :



- Ministre secrétaire général à la Présidence de la République : Khady Mint Cheïkhna

Plusieurs fois secrétaires générale de ministère sous Ould Taya, elle dispose d’une grande expérience administrative et n’est pas dénuée de caractère d’où, probablement, son choix pour ce poste vers quoi convergent tous les dossiers sensibles. Tamchekett, le fief de sa famille, demeure département qui a toujours échappé au RFD malgré la présence de Cheïkhna Ould Mohamed Lagdaf, président du conseil national du RFD et père de Khady.

- Ministre de la défense nationale : Yedaly Ould Cheikh

Ancien ministre de la justice sous Ould Haïdallah, directeur administratif de la Société nationale industrielle et minière (SNIM) et directeur de la Société libyenne mauritanienne de l'économie maritime (Salimaurem), avant d'être limogé en 1992 puis emprisonné et torturé quelques années plus tard, en compagnie de l’avocat Mohamed Mahmoud Ould Lematt, à cause de son militantisme anti-Taya.

Bien que natif de Boutilimit, il a toujours exercé la politique à Nouadhibou en qualité se secrétaire fédéral du RFD, même de son ancêtre, l'Union des forces démocratiques (UFD). Pressenti pour s’occuper de la communication – il est journaliste de métier - son affectation au dossier sensible des forces armées dénote la volonté, du RFD, de nouer de relations amicales avec les militaires, du moins de les pacifier à la veille du scrutin.

- Ministre des finances : Sidi Ould Salem

Professeur de physique à l’Université de Nouakchott, il a toujours été fidèle a Ahmed Ould Daddah même si, aux élections présidentielles de 2003, suite a la défaite du RFD, il prend du recul et s’éloigne de la politique ; il y revient, moins désespéré sans doute, au lendemain du putsch de 2005.

Nommé directeur général de la Socogim sous la transition, il le demeure jusqu'à l’arrivée du Haut Conseil d'Etat (HCE). Vice-président du parti, il y représente l’élite Haratine. Très proche d’Ahmed Ould Daddah, ses détracteurs au sein du parti mettent en doute la sincérité de son engagement. Il aura à gérer ce "machin" redoutable qu’est le domaine des finances et en surveiller le flux sortant, afin d’éviter son détournement électoraliste.

- Ministre de l’industrie et des mines : Housseïnou Diabira

Ancien directeur adjoint des mines, à ce jour chargé de mission au ministère de l’industrie et des mines, il vient de prendre les rennes de ce perpétuel chantier qu'il connait bien. C’est l’un des anciens de l’UFD, resté fidèle à Ahmed Ould Daddah, tout au long de sa carrière politique.

- Ministre des transports : Cheikh Baidy Diop

Vice-président du RFD, ingénieur de formation, longtemps consultant international, sa promotion satisfait bon nombre des militants du RFD qui le considèrent, aujourd’hui, comme l’anti Kane Hamidou Baba, le vice-président du Parti, entré en dissidence et candidat à la Présidence de la République.

- Ministre de la communication : Ahmed Ould Ahmed Abd

Ancien officier dans le mouvement des Cavaliers du Changement puis adhérent du parti Hatem dont il démissionna pour rejoindre Ahmed Ould Daddah, il entretenait d’excellentes relations avec son cousin, le député Abderrahmane Ould Mini, chef du groupe parlementaire du RFD.

Il aura fort à faire dans un département miné en période de transition par les urnes. Son caractère trempé lui sera sans doute utile pour faire face aux patrons des medias officiels, tous nommés par le Général Ould Abdel Aziz.

- Secrétaire d’état chargé de la formation professionnelle : Moktar Ould Bouceïf

Fils de feu le Colonel Ahmed Ould Bouceïf, le premier ministre et homme fort de la Mauritanie aux débuts du Comité Militaire de Salut National (CMSN) en 1979, le nom de sa famille a joué pour lui. Il représente le clan de l’Assaba, très puissant au sein du RFD, sous l’autorité de l’influent Mohamed Abderrahmane Ould Moïne.

Son âge, aussi, le distingue ; le RFD, par un tel choix, envoi un signal fort à la jeunesse.



Source :
Taqadoumy

Vendredi 26 Juin 2009
Boolumbal Boolumbal
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