Election présidentielle : Tendances...

A mi-parcours de la campagne présidentielle du 18 juillet 2009, aucun pronostiqueur politique ne dispose encore d'outils fiables susceptibles de l'aider à voir plus clair dans l'issue du vote. Une situation radicalement contraire à celle du 6/6 où le général Mohamed Ould Abdel Aziz était quasiment assuré de remporter la victoire. Il faut dire que des candidats de poids sont entrés dans la bataille, capables de renverser les tendances…



Election présidentielle : Tendances...
Qui des candidats à la présidentielle du 18 juillet, sortira vainqueur des urnes ? La question est sur toutes les lèvres. Une déclaration, une attitude, une sortie publique… Chaque fait peut inverser les tendances, à n'importe quel moment. En fait, après le retrait de la course de Sghaïr Ould M'Bareck, aucun des neuf candidats en lice n'est encore assuré du sacre. Et pour cause : la versatilité, le manque de franchise des électeurs et le caractère aléatoire de leur militantisme affiché.

Pour autant, il se dégage de la situation politique globale que certains des candidats sont aujourd'hui plus proches de la consécration que d'autres, les moyens matériels et humains mis dans la bataille, la présence sur le terrain et l'adhésion des masses à la cause constituant des paramètres qui mènent vers de telles conclusions. Toutefois, il se dégage globalement des tendances que, dans tous les cas de figure, aucun candidat n'est encore capable de remporter la majorité des voix. En moins d'un événement de dernière minute, la perspective d'un second tour est quasiment certaine.

Pour l'heure, deux candidats sortiraient du lot. Il s'agit de Mohamed Ould Abdel Aziz et d'Ahmed Ould Daddah. Les deux hommes seraient au coude à coude avec des pourcentages d'intention de vote de 19 à 23%, tantôt en faveur de l'un, tantôt en faveur de l'autre. Cette position de favori, le candidat Mohamed Ould Abdel Aziz l'a doit d'abord par le fait qu'il soit le dernier homme à occuper le pouvoir. Toute l'administration serait sienne du fait que c'est lui qui l'a nommée dans ses fonctions. Mais le candidat jouit aussi du soutien non négligeable des populations pauvres auprès desquelles son discours contre les prévaricateurs et celui qu'il se fait du " président des pauvres ", des émules. Le soutien manifesté à son égard par une bonne partie du patronat mauritanien, et les dons en nature qu'il a effectués (10 millions d'ouguiyas au profit de chaque centre de santé dans une capitale régionale, enveloppes financières destinées aux femmes et aux pauvres…) sont autant d'atouts qui le réconfortent dans sa position de favori. Son adversaire Ahmed Ould Daddah " a décroché la lune " après qu'il ait reconquis son électorat de 2007. Le chef de file de l'opposition qui s'est fédéré le soutien d'élus de l'Est du pays, obtient sa place de favori grâce au soutien des hommes d'affaires de l'Adrar. Ould Daddah profite aussi de l'image malveillante que le candidat Mohamed Ould Abdel Aziz se fait de lui-même. En menaçant ses adversaires et en promettant de leur mener la guerre s'il était élu, le général candidat effraie, même au sein de ses soutiens. C'est pourquoi nombre d'électeurs ont décidé de voter utile. Voter utile étant, dans les circonstances actuelles, synonyme d'un vote en faveur de Ould Daddah.

Les deux favoris sont suivis, pour l'heure, par Messaoud Ould Boulkheïr et Ely Ould Mohamed Vall. Un autre coude à coude, les deux candidats étant crédités de 12 à 17 % ; petit avantage pour le candidat du FNDD. Lequel voit depuis sa tournée à l'intérieur du pays, ses intentions de vote s'améliorer. C'est dire que l'homme révélé de nouveau par son opposition au coup d'Etat, a surtout souffert du retard constaté dans l'entame de sa campagne. Même cas de figure chez le candidat Ely Ould Mohamed Vall qui souffre de la campagne de dénigrement menée par ses successeurs contre la transition démocratique de 2005-2007 pourtant réussie. Ould Mohamed Vall qui a récemment obtenu le soutien d'un groupe de sénateurs, a surtout pâti de l'absence manifeste de son groupe tribal qui lui a préféré son cousin de général. L'homme ne jouit pas pour autant du soutien des negro-africain qu'il a qualifiés en son temps, de " tarzan " en encore moins de Haratins devant lesquels il a catégoriquement nié le fait d'esclavage dans le pays.

Autre coude à coude, celui qui met aux prises Sarr Ibrahima Et Gemil Mansour. Les deux candidats seraient les principaux outsiders, avec des poids relativement pesants sur la balance finale. Ils sont crédités d'intentions de vote qui évolueraient entre 6 et 9%. Si Gemil a pu compter sur la capacité des cellules islamistes de mener leur campagne de sensibilisation à bon terme, le candidat Ibrahima Moctar Sarr jouit de l'important soutien des populations nouvellement revenues au pays après plus d'un quart de siècle d'exode forcé à l'étranger.

Les trois candidats qui occupent pour l'heure le bas du tableau, sont Hamada Ould Meimou, Saleh Ould Hannena et Kane Hamidou Baba. Tous jouent pour l'heure à la figuration, le groupe étant crédité en tout de 6% des voix. Particulièrement connu à l'Est du pays et dans les Hodhs, Ould Meïmou voit sa candidature bénéficier d'échos favorables dans les milieux intellectuels qui décèlent en lui, l'envergure d'un grand homme politique ; Ould Meïmou raflerait 3% des suffrages exprimés, alors que Saleh Saleh Ould Hannena n'en récolterait que 2%. Le candidat Temam doit certainement avoir souffert du départ de ces camarades qui ont fondé Temam avec lui et qui sont partis déçus du comportement de leur ex-leader. Kane Hamidou Baba qui occuperait la dernière place, juste avant Sghaïr Ould M'Bareck le démissionnaire, semble souffrir de la candidature d'Ahmed Ould Daddah son " ancien - actuel " président. La force de l'homme se trouverait aussi amoindrie par les clivages récemment évoqués au sein de son camp.


Source: l'authentique

Lundi 13 Juillet 2009
Boolumbal Boolumbal
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