Environnement : La Mauritanie politiquement engagée, mais concrétement en retard



Environnement : La Mauritanie politiquement engagée, mais concrétement en retard
A l’instar de tous les pays de la zone sahélienne, la Mauritanie présente un Environnement très hostile. Cette hostilité a engendré des déséquilibres démographiques, affectant ainsi la société et occasionnant de fortes pressions sur les maigres ressources que nous disposons. Dans ce pays la Biodiversité est tellement touchée par la dégradation des milieux et des écosystèmes, mais aussi par les phénomènes de changements climatiques.

Le diagnostic environnemental au niveau national montre une situation écologique très dramatique nécessitant une attention particulière de la part des autorités compétentes.Malheureusement, les gouvernements successifs relèguent la problématique environnementale au second plan. Et pourtant toute notre production agropastorale y dépend. J’attire l’attention sur le fait qu’il existe un vrai décalage entre ce qui ce dit et ce qui se fait.

La Mauritanie est l’un des pays qui ont ratifié plusieurs conventions liées à la problématique environnementale d’une façon générale. On peut citer entres autres, la convention de Ramsar pour les Zones Humides, CCDB (Convention Cadre sur la Diversité Biologique), sur les changements climatiques. Il existe d’autres motivations autres que la préoccupation environnementale, puisque en aucun moment les plans d’actions et programmes environnementaux n’ont connu une exécution effective. Cet échec de la politique environnementale ne se justifie pas pourtant par un manque d’engagement politique. En effet, l’Environnement est devenu une vraie source de financement mais sans impact direct sur les milieux dégradés.

L’intérêt que portent nos dirigeants en ce qui concerne la question environnementale n’est que de façade. Les études environnementales ne sont faites que pour débloquer des financements. Pour avoir les fonds, les directions concernées n’hésitent pas à faire recours à des expertises de hautes qualités pour mieux convaincre les bailleurs. En revanche les projets qui ont été à l’origine des financements sont aussitôt jetés aux oubliettes.

Par ailleurs la Mauritanie a toujours réussi à convaincre ses partenaires financiers pour sauver l’Environnement et protéger la nature puisque tout simplement tous les indicateurs de dégradations sont là et visibles.

L’engagement est manifeste quand il s’agit de fonds destinés à aider les pays en voie de développement à mieux protéger l’Environnement, mais jamais de programmes ambitieux allant jusqu’au bout des objectifs fixés.

Je lance un message alarmiste à nos dirigeants et à ceux à qui la gestion de l’Environnement revient. La désertification, la perte de la biodiversité, l’ensablement, la déforestation, le changement climatique constituent de vrais problèmes que notre pays connaît et qu’il faut obligatoirement des mesures d’urgence. Actuellement nos terres sont dénudées de leur couvert végétal, nos cours d’eau sont obstrués et même asséchés par le sable qui ne cesse de gagner du terrain. Ce phénomène d’ensablement est un problème sérieux dans le contexte mauritanien, puisque c’est tout le secteur agropastoral qui en souffre. Notre pays a perdu en quelques années des milliers d’hectares qui pourtant pouvaient être sauvés.

Autres choses, les programmes en matière de l’Environnement ne doivent pas seulement être synonymes de voitures 4X4, de bureaux climatisés et de simples excursions sur le terrain, mais bien d’actions concrètes de protection de la nature. Il existe un danger qui plane au dessus de nos têtes et qui va compromettre l’avenir de nos enfants. Je finis par dire qu’on ne doit pas jouer avec le feu, ce sont les générations futures qui vont le plus subir les conséquences.

N’DIATH M. BECHIR
Gagny (France)

Lundi 15 Juin 2009
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