Gadio continue sa médiation, mais Sidi Cheikh Ould Abdallahi pose des conditions



Gadio continue sa médiation, mais Sidi Cheikh Ould Abdallahi pose des conditions
Le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio, arrivé lundi en fin de matinée à Nouakchott, continue sa médiation entre le différents acteurs politiques mauritaniens, mais rencontre des difficultés en vue d’aboutir à la mise en œuvre des Accords signés début juin à Dakar.

M. Gadio se réunit avec les différents protagonistes de la crise politique mauritanienne et signataires des accords de Dakar, mais les discussions achoppent notamment sur le refus du président renversé, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, de signer sa démission avant la dissolution du Haut Conseil d’Etat (HCE), institution qui a provoqué son départ du pouvoir en août dernier.

Les trois pôles politiques mauritaniens, le Front national de défense de la démocratie (FNDD), le Rassemblement des forces démocratique (RFD) et la mouvance du général Mohamed Ould Abdel Aziz, avaient conclu, le 2 juin, après six jours de négociations un accord de sortie de crise, en présence du facilitateur, le chef de l’Etat sénégalais Abdoulaye Wade.

L’accord cadre prévoit la constitution d’un gouvernement transitoire d’union nationale et la constitution de la Commission électorale nationale indépendante. Selon l’accord, le premier tour de l’élection présidentielle initialement prévu le 6 juin était reporté au 18 juillet.

Les blocages constatés depuis lundi étaient quelque peu inattendus, car dans le programme, il était prévu, selon des informations recueillies dans la capitale mauritanienne, que le président Abdallahi passerait aux actes en signant le décret de nomination des membres du gouvernement transitoire (26 membres).

Passés ces préalables protocolaires, il devait prononcer, au Palais des Congrès (et non la Présidence, comme il le souhaitait), un discours dans lequel il renonce au mandat et passe le témoin au président par intérim Bâ Mamadou Mbaré qui serait ainsi confirmé à ce poste.

L’exigence de dissolution du HCE, avant l’élection présidentielle du 18 juillet, est aussi partagée par le Front national pour la défense de la démocratie (FND) et le Rassemblement des forces démocratiques (RFD), deux regroupements qui craignent que cette institution n’use du trafic d’influence en faveur d’un candidat.

Les médiateurs du Groupe de contact international avaient proposé que cette tâche (dissolution éventuelle du Haut Conseil d’Etat) soit examinée au cours de la première réunion du gouvernement transitoire. Celui-ci serait alors chargé d’élaborer un projet de loi réorganisant le HCE dans le but de lui confier, avec les mêmes membres, des missions de sécurité précises.

Pendant ce temps, les différents camps se préparent à l’élection présidentielle du 18 juillet avec l’annonce de candidatures. La dernière en date est celle de Messaoud Ould Boulkheir pour le compte du FNDD. Elle vient s’ajouter aux candidatures annoncées du général Mohamed Ould Abdel Aziz, Ely Ould Mohamed Vall, Ahmed Ould Daddah et Ibrahima Moctar Sarr.

Dans les rues de Nouakchott, les Mauritaniens attendent le dénouement de la crise qui semble plomber l’activité. Même s’ils ne veulent pas commenter le blocage, ils espèrent tous que la médiation sénégalaise, déjà largement saluée, soit couronnée de succès.

La presse, elle, se pose des questions mais partage aussi l’espoir que les acteurs politiques sauront faire preuve de dépassement pour clore cet épisode de son histoire. ‘’L’accord de Dakar serait-il en panne ?’’, s’interroge par exemple le quotidien Nouakchott Info alors que le journal Horizons aussi se demande si la date du 18 juillet est encore raisonnable pour la tenue du premier tour de la présidentielle.

Source: Cridem


Mardi 16 Juin 2009
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