La Wilaya du Hodh Gharbi vit ces jours-ci au rythme des divisions qui déchirent ses différentes composantes, notamment les chefferies traditionnelles et leur base d’affidés.Malgré une apparente stabilité dans l’équilibre des forces politiques traditionnelles qui ont de tout temps dicté leur loi sur le terrain électoral, celles-ci restent encore indécises, s’abstenant encore de basculer définitivement dans un bord ou dans l’autre.
La subtilité des vieux barons de la politique au Hodh Gharbi les incite encore à la prudence pour bien savoir de quel côté va souffler le vent de la victoire et miser ainsi sur le cheval gagnant, histoire de s’épargner un douloureux retournement de veste futur qui risque d’entamer leur crédit. Surtout qu’aujourd’hui, avec le dernier virage pris par la campagne électorale, la géographie des tendances devient de plus en plus clair, après le passage dans la région des différents candidats à la présidentielle du 18 juillet 2009.
Selon les premières données récoltées sur le terrain, la scène politique semble être dominée pour l’instant par une légère avancée de Mohamed Ould Abdel Aziz, qui semble bénéficier d’une côte de popularité plus importante que ses adversaires dans les quatre Moughataa, surtout Aïoun et Koubenni.
Tamchakett et Tintane
Selon les fins connaisseurs de la région, l’ancien président du HCE, Mohamed Ould Abdel Aziz détiendrait la plus forte tendance de vote à Tamchakett et à Tintane, talonné de très près par ses autres concurrents, même si d’autres sources estiment que ces deux Moughataas sont fortement acquises aux Islamistes de Tawassoul et leur candidat Mohamed Gemil Mansour.
Pourtant, en 2007, Tamchakett était partagé entre Sidi Ould Cheikh Abdallahi (38, 26%), Zeine Ould Zeidane (23%), Ahmed Ould Daddah (20%) et Salah Ould Hanena soutenu par les islamistes n’avait récolté que 11, 59% des voix.
Tintane
Il s’agit d’une vaste Moughataa frontalière avec le Mali, dominée par le commerce et l’élevage, et dont le nombre d’électeurs est évalué à 22.000 votants. Bien que certains voient dans la dispersion géographique de cette Moughataa un handicap majeur dans le taux de vote, les élections de 2007 ont prouvé que 69, 44 % des habitants de Tintane avaient accompli leur devoir civique lors des dernières présidentielles. Ce scrutin avait aussi apporté un démenti formel quant à l’influence du vote tribal, les habitants ayant montré leur maturité politique en se partageant à l’époque librement entre les vingt candidats qui s’étaient présentés.
Selon les évaluations préliminaires, les tendances de vote s’annoncent comme suit :
- Mohamed Gemil Mansour : il est crédité de la plus importante côte de popularité, environ 30% des tendances, porté par des parlementaires de la région favorable à son discours et le fort courant islamiste qui souffle dans cette zone.
-Mohamed Ould Abdel Aziz est crédité de la deuxième place, environ 25% des tendances de vote voix, après avoir été favori dans la première élection avortée du 6/6 et même un mois après, avant l’Accord de Dakar qui a ouvert la voix à l’entrée en course d’autres concurrents.
Les habitants de Tintane donnent la troisième place au Leader de l’opposition Ahmed Ould Daddah, poussé par un fort appui tribal au niveau local.
Ely Ould Mohamed Vall commence lui aussi à voir sa côte se développer avec un fort soutien des jeunes surtout, mais aussi de quelques vieilles notabilités de la Moughataa.
La surprise de taille est l’entrée en lice de Hamady Ould Meïmou, qui jouit d’un appui tribal certain, notamment dans la zone sud de Tintane.
Les trois candidats à la présidentielle les moins côtés dans la Moughataa sont Saleh Ould Hanena, Sarr Ibrahima et Kane Hamidou Baba.
Paradoxalement, le candidat du FNDD, Messaoud Ould Boulkheïr n’a pas bénéficié du report de voix attendu à Tintane, celui de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, et se retrouve loin derrière les autres concurrents, même s’il se place en sixième position.
Koubenni
D’autre part, il semblerait que des bouleversements importants auraient été notés à Koubenni, avec un fort recul de Mohamed Ould Abdel Aziz dans la Moughataa fétiche de Ould Taya, au profit de deux autres candidats Saleh Ould Hanena et Hamady Ould Meimou.
En 2007, la Moughataa de Koubenni était dominée par Sidi Ould Cheikh Abdallahi (38, 45%), suivi de Saleh Ould Hanena (25, 44%), loin devant Ahmed Ould Daddah (8, 22%) et Messaoud Ould Boulkheïr (2, 64%).
Aïoun
Aïoun est la capitale régionale du Hodh Gharbi, avec ses 19.500 électeurs. Ses habitants sont considérés les plus matures politiquement, bien que la ville croule sous ses fortes dissensions tribales véritables baromètres de la vie sociale et politique.
Aïoun sera ainsi le lieu d’une rude concurrence entre les différents candidats, avec un avantage certain pour Saleh Ould Hanena qui semble bénéficier d’un vote massif des localités annexes.
-Saleh Ould Mohamedou Ould Hanena est le fils du terroir. Il avait durant les présidentielles de 2007, le meilleur score avec 23, 64 % des voix exprimées devant Zeine Ould Zeidane (23, 36 %), Sidi Ould Cheikh Abdallahi (23, 15 %), Ahmed Ould Daddah (8, 4 %) et Messaoud Ould Boulkheïr (3, 37 %). Il bénéficie d’un fort soutien à Aïoun, mais aussi dans les localités avoisinants comme Agjert, Benamane, Tenhamady, Oumd Lehyadh…
Bien que le parti HATEM a été fortement saigné par les nombreuses défections qui ont déchiré ses rangs, et sa côte de popularité fortement entamé par son alliance avec Ould Abdel Aziz, il détient encore la plus forte base électorale, malgré l’entrée en lice d’u autre fils du terroir Hamady Ould Meïmou.
Mohamed Ould Abdel Aziz jouit également d’un fort soutien dans la région, grâce à l’appui de quelques ensembles tribaux, notamment dans les communes rurales, avec une présence limitée à Aïoun. Il est cependant affaibli par la forte concurrence des autres gros calibres et desservi par son défaut de communication. On lui prête une importante côte dans la commune de Nsavani, Deweirara et Oum Lehyadh.
Ely Ould Mohamed Vall viendrait en deuxième position, suivi de Ahmed Ould Daddah.
Evaluation
Les pronostics au niveau régional, quant au classement des autres concurrents (Ould Daddah, Messaoud et Ely) diffèrent, bien que déjà un classement provisoire semble sortir des premières évaluations au niveau des quatre Moughataa.
Mohamed Ould Ammy
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