Ibrahima Sarr en campagne à Boghé : « Sidioca n’a jamais été élu démocratiquement » !

Après une quatre jours de campagne terne et morose, la ville de Boghé a reçu ce dimanche, 24 mai la visite du candidat Ibrahima Moctar Sarr, le leader de l’AJD/MR. Au terrain de Djinthiou, l’attendaient environ 2000 Mille militants et sympathisants de son parti (trois fois moins que la mobilisation de mars 2007) dont plusieurs jeunes en âge de voter.



Ibrahima Sarr en campagne à Boghé : « Sidioca n’a jamais été élu démocratiquement » !


C´est vers 20 heures que le cortège du candidat et sa délégation au premier rang desquelles son épouse, madame Sawdatou wane, le vice président du parti M Lemrabott O Mendah et son porte parole M. Ousmane Diagana ont fait leur apparition au milieu d’un concert d’ovations de la foule.
Après la lecture de quelques versets coraniques par Thièrno Amadou Tidjane Bâ, plusieurs orateurs se succèdent au micro pour s’adresser à la foule. Parmi eux, on retiendra:
Le vice président du parti qui s’est exprimé en pulaar dans ses propos introductifs, madame Sarr née Sawdatou wane (responsable du mouvement des femmes de l’AJD/MR), Diop Mamadou (professeur d’arabe au lycée de Boghé) qui a prononcé un mot de bienvenue en langue arabe, Madiké (un instituteur qui a parlé en wolof), Oumane Diagana(en Soninké) et Tidjane Bâ(responsable de la section locale du parti à Boghé.

Ce dernier a exhorté les jeunes du parti à faire preuve de discipline dans leur comportement avant de faire l’éloge du candidat IMS. Les différents discours étaient ponctués par des animations folkloriques d’artistes comme Adama Sy, les rappeurs Abou Hadia et Ousmane N’diaye du groupe BLC, les batteurs de Bokki.

Au sujet de la transition, les invectives ne manquent pas.

C’est presque aux alentours de 21 heures que le candidat IMS a pris la parole dans un concert d’applaudissements et d’ovations d’une foule survoltée. Après les salutations d’usage à l’endroit du public, IMS a exprimé ses ressentiments personnels pour la ville de Boghé où il a passé une bonne partie de sa scolarité primaire avant d’aller au lycée de Rosso au début des indépendances. «J’ai un peu mal au cœur en regardant cette ville car depuis 40 ans elle n’a pas changé» a-t-il martelé à l’endroit de la foule.
Et M. Sarr de rejeter la responsabilité sur les régimes qui se sont succédés à la tête du pays depuis l’indépendance et qui «ont privé les populations locales de leur indépendance». Le candidat IMS s’est ensuite lancé dans un long cours d’histoire politique récente de notre pays (entre la période 2005 et 2009).
Affirmant d’emblée que l’heure de démolition des mensonges a sonné de sa part, l’ancien pensionnaire du mouroir de Walata, fort de son passé historique devant une masse de jeunes acquise à sa cause s’est évertué à nier en bloc toutes les accusations et rumeurs dont il fait l’objet ces derniers temps à travers les colonnes de la presse.



Parlant des erreurs de la transition, IMS rejettera la responsabilité de «l’échec» de cette période sur ses anciens camarades politiques de l’APP et ses ex-alliés de l’UFP, de Tawassoul, du PLEJ et du RFD.
Ces partis politiques, affirme t-il, ont soutenu sans réserve le Comité Militaire pour la Justice et la Démocratie (CMJD) qui a renversé le président Maouiya Ould Sid’Ahmed Taya en 2005.


A cette époque, continue t-il, il militait à l’APP et défendait au sein de cette formation politique qui était la sienne, une position contraire. Mais au fil du temps, il remarquera selon toujours ses propos que les formations politiques précitées y compris la sienne persistaient dans cette logique de soutien au CMJD dirigé par le colonel Ely Ould Mohamed Vall malgré le rejet du putsch par les partenaires au développement (UE, UA et les USA). C’est pour cette raison, affirme IMS, qu’il «décide alors de claquer la porte de l’APP» en publiant un document à l’appui.

Messaoud O Boulkheir a été particulièrement visé dans le discours du candidat IMS qui le désigne nommément comme responsable de l’échec de l’alternance au pouvoir lors des élections présidentielles de 2007 et ce pour avoir apporté son soutien électorale à Sidioca au second tour. Tawassoul et l’UFP ont été désigné par Sarr comme des partis ayant cautionné le gouvernement Waghaf 1 en acceptant de siéger auprès des symboles de la gabegie (Boîdiel, , Cheikh El Avia, etc….).

Et pour le leader de l’AJD/MR, «ces partis qui ont une part de responsabilité dans l’échec de la première transition» ne s’opposent aujourd’hui que parce qu’ils ont perdu le pouvoir. Sur un autre plan, le candidat IMS a dit que les propos véhiculés par le site électronique Taqadoumy s’inscrivent dans une campagne de déstabilisation orchestrée par ses adversaires politiques dans le but de ternir son image auprès des citoyens et nuire à sa personne sachant qu’il reste le seul adversaire crédible et capable d’inquiéter le général Mohamed O Abdel Aziz.

Par la suite, il a affirmé avoir rencontré sept fois l’ex chef de la junte avant sa démission. Il est revenu également sur son alliance «avorté» avec Ahmed Ould Daddah mais aucun mot cependant sur la dissidence qui mine aujourd’hui son parti. Au lieu d’un discours programmatique, M. Sarr a opté pour un discours défensif contre sa personne.

Cependant, nous constatons de timides évolutions dans le discours du parti où l’on évite désormais d’indexer les maures comme responsables des maux de la communauté négro africaine de Mauritanie. En outre, l’on voit des maures à côté de Sarr contrairement à la campagne présidentielle de 2007.


Il faut noter que la composante arabe (maures et Haratines) a brillé par son absence au cours de ce Meeting qui s’est achevé vers 22 heures du soir. A Darel Barka, la délégation a été boycottée par la population et elle a finalement tenu sa réunion à Sinthiane Diama.

Thierno Souleymane CP Brakna

Source: F.c


Mercredi 27 Mai 2009
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