Le premier magistrat de la ville de Nouakchott, M.Ahmed Ould Hamza, Président de la Communauté urbaine de Nouakchott, connu depuis 1992 pour son militantisme débordant au sein du RFD et à côté de son leader Ahmed Ould Daddah a bien été absent de la scène politique depuis l’entame de la présente campagne électorale. Pire, sa position est même jugée par certain de flou. Dans cette interview, il clarifie sa position et donne son avis sur le scrutin présidentiel du 18 juillet 2009.
L’Authentique : M.Ahmed Ould Hamza, vous qui avez été depuis toujours, de 1992 à nos jours, un acteur clé dans les évènements électoraux que le pays a connus, permettez qu’on s’étonne de votre absence totale dans la bataille électorale en cours…
Ahmed Ould Hamza : merci pour cette question. Permettez-moi tout d’abord de vous dire qu’avant j’étais un citoyen ordinaire disposant de son temps et aujourd’hui, mes charges de premier Magistrat de la ville en ma qualité de Président de la Communauté urbaine ne me donnent plus assez de temps, occupé que je suis par l’administration d’une mégapole aussi dense que Nouakchott. D’autre part, j’étais en voyage au déclenchement de la présente campagne durant laquelle je n’ai pas été désigné au sein de la direction de campagne de mon candidat et je me vois mal m’imposer à la place des cadres qui ont été choisis.
L’Authentique : peut-on savoir réellement le candidat que vous soutenez dans la présente élection présidentielle ?
Ahmed Ould Hamza : j’ai eu à répondre plusieurs fois à la même question et toujours on me la repose. Dans ma dernière interview dans le journal Biladi du 5 juillet dernier, «le cœur et la raison », j’avais bien expliqué et j’avais dit clairement que je soutiens la candidature de M.Ahmed Ould Daddah, je fais partie de ceux qui ont parrainé sa candidature, et je me vois mal soutenir quelqu’un d’autre alors que je suis élu du RFD. C’est vrai que mes deux proches cousins sont dans la course présidentielle, mais les sentiments familiaux sont une chose et les convictions politiques, une autre chose. Pour moi, on ne doit pas mélanger les deux et c’est cela la substance de mon interview «le cœur et la raison ». J’espère que cette fois-ci ma position est claire. C’est vrai, Ely Ould Mohamed Vall et Mohamed Ould Abdel Aziz sont tous les deux mes cousins et je leur souhaite tout le bonheur, mais je ne peux pas renier mes principes. Sur ce plan, je suis assez démocrate, la preuve, mes enfants sont éparpillés entre les candidats, Ely, Aziz et Daddah. Ainsi, rien d’autre ne m’oblige à rester au RFD et à soutenir le candidat Ould Daddah que ma ferme conviction de la justesse du combat qu’il mène pour le bonheur de la Mauritanie et des Mauritaniens.
L’Authentique : quels sont vos pronostics par rapport à ce scrutin du 18 juillet ?
Ahmed Ould Hamza : je pense qu’un deuxième tour est inévitable. Il est clair que les quatre candidats qui sortent du lot sont maintenant bien connus. Il s’agit du général Ould Abdel Aziz, Ahmed Ould Daddah, Messaoud Ould Boulkheïr et Ely Ould Mohamed Vall. Et là, je dis clairement que s’il y a deuxième tour et que l’opposition fait bloc, Mohamed Ould Abdel Aziz ne gagnera pas.
L’Authentique : pourtant, le meeting de Ould Abdel Aziz à Arafat a été impressionnant, ne croyez-vous pas à une victoire du général au premier tour ?
Ahmed Ould Hamza : mathématiquement, il est presque impossible qu’un tel scénario se produise et je confirme ma conviction qu’il y aura nécessairement un second tour. Ceci dit, je concède que Mohamed Ould Abdel Aziz a réussi un impressionnant meeting à Arafat ; je l’ai suivi à la télévision et j’en ai eu des échos. Il est en train de battre une campagne grandiose, mais je pense que la présence des foules dans les meetings n’est pas un baromètre fiable pour mesurer le taux de réussite d’un candidat. Un postulant comme Sarr Ibrahima peut ne pas drainer tant de foule et réaliser de bons scores. Il faut dire aussi que le général est en avance sur ses concurrents, car il a commencé sa campagne et a mis en place ses structures bien avant les autres. Donc malgré les défections qui ont miné son camp, il reste quand même un concurrent sérieux, mais je pense qu’il ne passera pas au premier tour ni au second tour.
L’Authentique : que pensez-vous du candidat du Front, Messaoud Ould Boulkheïr ?
Ahmed Ould Hamza : je vous dis ici que je suis sincèrement derrière le candidat Ahmed Ould Daddah, mais depuis le coup d’Etat du 6 août 2008, j’ai un respect sans limite pour M.Messaoud Ould Boulkheïr, pour son combat politique et pour avoir refusé les honneurs contre ses principes. Messaoud est pour moi un homme digne et respectable. Si réellement demain, les Mauritaniens l’élisent à la magistrature suprême, ce serait une avancée considérable pour la démocratie dans ce pays et une réussite importante pour l’unité nationale.
L’Authentique : votre dernier mot
Ahmed Ould Hamza : par delà mes positions politiques en faveur du RFD et de son candidat M.Ahmed Ould Daddah, je reste l’ami de tous les autres candidats à qui je souhaite beaucoup de bonheur et de réussite. Je recommanderai simplement deux choses au futur Président de la République : Un, qu’il refuse de se lancer dans des règlements de compte qui seraient préjudiciables à la stabilité du pays et à la paix civile. Deux, qu’il mette en place un gouvernement d’union nationale pour apaiser la tension politique dans le pays et associer toutes les forces vives de la Nation à la difficile gestion du pays. Je recommande aux candidats qui auront perdu de faire preuve de fair-play et d’accepter la défaite dans la sportivité et sans rancune.
Propos recueilli par Cheikh Aïdara
Source: l'authentique
L’Authentique : M.Ahmed Ould Hamza, vous qui avez été depuis toujours, de 1992 à nos jours, un acteur clé dans les évènements électoraux que le pays a connus, permettez qu’on s’étonne de votre absence totale dans la bataille électorale en cours…
Ahmed Ould Hamza : merci pour cette question. Permettez-moi tout d’abord de vous dire qu’avant j’étais un citoyen ordinaire disposant de son temps et aujourd’hui, mes charges de premier Magistrat de la ville en ma qualité de Président de la Communauté urbaine ne me donnent plus assez de temps, occupé que je suis par l’administration d’une mégapole aussi dense que Nouakchott. D’autre part, j’étais en voyage au déclenchement de la présente campagne durant laquelle je n’ai pas été désigné au sein de la direction de campagne de mon candidat et je me vois mal m’imposer à la place des cadres qui ont été choisis.
L’Authentique : peut-on savoir réellement le candidat que vous soutenez dans la présente élection présidentielle ?
Ahmed Ould Hamza : j’ai eu à répondre plusieurs fois à la même question et toujours on me la repose. Dans ma dernière interview dans le journal Biladi du 5 juillet dernier, «le cœur et la raison », j’avais bien expliqué et j’avais dit clairement que je soutiens la candidature de M.Ahmed Ould Daddah, je fais partie de ceux qui ont parrainé sa candidature, et je me vois mal soutenir quelqu’un d’autre alors que je suis élu du RFD. C’est vrai que mes deux proches cousins sont dans la course présidentielle, mais les sentiments familiaux sont une chose et les convictions politiques, une autre chose. Pour moi, on ne doit pas mélanger les deux et c’est cela la substance de mon interview «le cœur et la raison ». J’espère que cette fois-ci ma position est claire. C’est vrai, Ely Ould Mohamed Vall et Mohamed Ould Abdel Aziz sont tous les deux mes cousins et je leur souhaite tout le bonheur, mais je ne peux pas renier mes principes. Sur ce plan, je suis assez démocrate, la preuve, mes enfants sont éparpillés entre les candidats, Ely, Aziz et Daddah. Ainsi, rien d’autre ne m’oblige à rester au RFD et à soutenir le candidat Ould Daddah que ma ferme conviction de la justesse du combat qu’il mène pour le bonheur de la Mauritanie et des Mauritaniens.
L’Authentique : quels sont vos pronostics par rapport à ce scrutin du 18 juillet ?
Ahmed Ould Hamza : je pense qu’un deuxième tour est inévitable. Il est clair que les quatre candidats qui sortent du lot sont maintenant bien connus. Il s’agit du général Ould Abdel Aziz, Ahmed Ould Daddah, Messaoud Ould Boulkheïr et Ely Ould Mohamed Vall. Et là, je dis clairement que s’il y a deuxième tour et que l’opposition fait bloc, Mohamed Ould Abdel Aziz ne gagnera pas.
L’Authentique : pourtant, le meeting de Ould Abdel Aziz à Arafat a été impressionnant, ne croyez-vous pas à une victoire du général au premier tour ?
Ahmed Ould Hamza : mathématiquement, il est presque impossible qu’un tel scénario se produise et je confirme ma conviction qu’il y aura nécessairement un second tour. Ceci dit, je concède que Mohamed Ould Abdel Aziz a réussi un impressionnant meeting à Arafat ; je l’ai suivi à la télévision et j’en ai eu des échos. Il est en train de battre une campagne grandiose, mais je pense que la présence des foules dans les meetings n’est pas un baromètre fiable pour mesurer le taux de réussite d’un candidat. Un postulant comme Sarr Ibrahima peut ne pas drainer tant de foule et réaliser de bons scores. Il faut dire aussi que le général est en avance sur ses concurrents, car il a commencé sa campagne et a mis en place ses structures bien avant les autres. Donc malgré les défections qui ont miné son camp, il reste quand même un concurrent sérieux, mais je pense qu’il ne passera pas au premier tour ni au second tour.
L’Authentique : que pensez-vous du candidat du Front, Messaoud Ould Boulkheïr ?
Ahmed Ould Hamza : je vous dis ici que je suis sincèrement derrière le candidat Ahmed Ould Daddah, mais depuis le coup d’Etat du 6 août 2008, j’ai un respect sans limite pour M.Messaoud Ould Boulkheïr, pour son combat politique et pour avoir refusé les honneurs contre ses principes. Messaoud est pour moi un homme digne et respectable. Si réellement demain, les Mauritaniens l’élisent à la magistrature suprême, ce serait une avancée considérable pour la démocratie dans ce pays et une réussite importante pour l’unité nationale.
L’Authentique : votre dernier mot
Ahmed Ould Hamza : par delà mes positions politiques en faveur du RFD et de son candidat M.Ahmed Ould Daddah, je reste l’ami de tous les autres candidats à qui je souhaite beaucoup de bonheur et de réussite. Je recommanderai simplement deux choses au futur Président de la République : Un, qu’il refuse de se lancer dans des règlements de compte qui seraient préjudiciables à la stabilité du pays et à la paix civile. Deux, qu’il mette en place un gouvernement d’union nationale pour apaiser la tension politique dans le pays et associer toutes les forces vives de la Nation à la difficile gestion du pays. Je recommande aux candidats qui auront perdu de faire preuve de fair-play et d’accepter la défaite dans la sportivité et sans rancune.
Propos recueilli par Cheikh Aïdara
Source: l'authentique