LA MEDIATION DE LA CRISE MAURITANIENNE AU SENEGAL



LA MEDIATION DE LA CRISE MAURITANIENNE AU SENEGAL
Après la Mauritanie, la médiation internationale s’est déplacée au Sénégal sous la conduite du président Wade. Elle a échoué en Mauritanie par la faute du dictateur Aziz qui a refusé de libérer les prisonniers politiques et abandonner son calendrier électoral unilatéral.
La désobéissance civile s’est accentuée par le déchaînement de plusieurs manifestations à Nouadhibou et à Nouakchott durement réprimées et le siège de l’UFP à Nouadhibou saccagé par les forces de désordre. Des communiqués de presse publiés par le FNDD et le RFD, refusent le diktat et invitent les masses populaires à investir quotidiennement les rues pour faire échec au putsch.
Un climat de terreur, de répression et de résistance héroïque au despotisme s’est instauré. La manifestation d’avant-hier a occasionné des blessés graves et des arrestations. Des femmes ont été appréhendées conduites au bord de la mer, jetées une à une sur des dunes de sable, sans eau sans nourriture. C’est un crime contre l’humanité et qui constitue une charge supplémentaire pour assigner Aziz et son groupe au Tribunal Pénal International. Sa junte est sur la voie d’organiser des bagarres raciales afin de diviser pour régner. Un étudiant nègre a frappé une étudiante mauresque à l’université. Ce geste est entrain de développer une adversité dans cette université qui risque de conduire à des règlements de comptes. Il faut traiter avec calme ce problème et procéder à une minutieuse enquête pour tenter de les réconcilier ou saisir la justice.
Au lycée arabe, la généralisation des épreuves en langue arabe, c’est –à dire l’application grossière de la circulaire 002 de 1979 a délié la grogne des négro-mauritaniens. Ce sont des prémisses d’affrontements raciaux que les héritiers de Taya sont entrain de préparer dans ce contexte sombre de crise politique et institutionnelle.
Nous demandons nos masses d’être vigilantes et de comprendre que seule la junte est responsable de tout ce qui peut arriver, et que, actuellement, elle est entrain de susciter des troubles raciaux pour diviser notre peuple et pérenniser son règne. Nous devons absolument éviter de tomber dans son piège.
Par ailleurs, bien que soutenant la négociation sénégalaise, nous estimons qu’elle sent le roussi. Pourquoi est-elle intervenue si tardivement ? Elle est dictée principalement par les besoins stratégiques de l’impérialisme occidental affolé par le terrorisme et l’immigration clandestine dans un contexte de l’effondrement du système financier international qui accélère la descente aux enfers des pays comme le nôtre, pauvres, mais riches, attelés à leurs basques qu’ils oppriment afin de mieux s’enrichir. Les occidentaux pensent qu’un système militaire est mieux placé chez nous pour sécuriser notre pays qui constitue un rempart contre les dangers qu’ils redoutent.
La France, l’Espagne, l’Allemagne sont au cœur de ce dispositif liberticide. Ces pays prétendent comme la Libye que la Mauritanie est un peuple trop barbare, incapable d’assimiler les vertus démocratiques. Or, les élections de 2007 ont démontré le contraire. Notre résistance contre le fascisme est un bel exemple que tout le monde reconnaît et qui pulvérise les assertions erronées de ceux qui ont opté pour notre infantilisation.
Certes, plusieurs africains et arabes vivent sous le joug despotique et monarchique. C’est pourquoi certaines démocraties libérales les tolèrent comme vaches laitières qu’elles ne cessent de traire. C’est pourquoi les responsables de ces démocraties occidentales sont complaisants avec le régime de la junte qui réitère impunément ses putsch : la création du HCE, la domestication des médiats, de la télévision, de la radio, de l’assemblée nationale, du Conseil Constitutionnel et l’appareil sécuritaire.
La tenue des états généraux de la démocratie est aussi un autre putsch qui est entrain de favoriser le couronnement et la légalisation de celui du 6/6/08. Aziz s’accroche coûte que coûte au pouvoir, source de l’avoir, pour masquer l’impunité, cacher ses forfaits, se soustraire du tribunal pénal international.

La lenteur des sanctions internationales annoncées et le soutien du Sénégal, du Maroc et de l’Iran l’ont enfoncé dans un entêtement suicidaire. Ces négociations improvisées et brusquées sont un piège de l’opposition ; elle ne s’y est pas préparée par manque de proposition qui lui est propre. Elle est entraînée dans un terrain glissant qu’elle ne maîtrise pas.
Certes, elle doit accepter des compromis, mais sans compromission :
-Exiger la libération de prisonniers politiques
-Repousser les élections pour une durée minimale de 6 mois
-Reprendre les listes électorales, de la CENI, réformer l’administration qui cessera d’être celle d’un individu au service de sa tribu
-Exclure tout militaire à la compétition électorale
-Gestion de la transition par le président Sidi qui nommera un gouvernement d’union nationale qui amnistiera des membres du HCE et facilitera leur retour dans leurs casernes avec tous leurs avantages.
Ces élections sont une grenade dégoupillée qui aggravent la crise. Elles sont inadmissibles. Sidi, Président de la république a été souple et ferme dans ses principes en déclarant que : «Je suis favorable à toute solution consensuelle initiées et acceptées par toutes les forces politiques du pays et appuyées par la communauté internationale. Mais je rappelle que j’ai prêté serment sur le Coran afin de défendre la constitution. Mon devoir est de faire échec au coup d’état ».
C’est clair. Sidi est incontournable et constitue la principale clé de sortie de crise. Si certains s’apprêtent à l’abandonner pour des strapontins de Ministres ou de « sinistres », d’autres prendront leurs responsabilité s, s’organiseront autrement pour continuer cette lutte contre tous les fascistes et leurs suppôts. Ils prendront en charge aussi d’autres problèmes tels que la lutte contre l’esclavage, le règlement global du passif humanitaire, le partage du pouvoir, les richesses nationales par toutes nos ethnies, la solution de la question nationale, l’émancipation des femmes, l’officialisation et l’enseignement de toutes nos langues nationales y compris le Hassaniya, la lutte contre la drogue, la délinquance, l’ignorance, la désertification, et la violation des droits de l’homme, etc.
En attendant, nous conseillons au FNDD de changer de tactique, de stratégie, d’accélérer le débat interne afin de consolider notre unité, d’être sur l’offensive et d’accentuer la désobéissance civile.
Inchaallah, bientôt nous vaincrons !
Nouakchott, le 27-5-2009

DEKAALEM/RDNM
LE PRESIDENT DR MOURTOUDO DIOP


Source: Flamnet

Jeudi 28 Mai 2009
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