La compréhension de la crise actuelle impose un petit flash-back. En août 2005, Ely Ould Mohamed Vall, alors DG de la Sûreté nationale, et le général Mohamed Ould Abdelaziz, patron du Bataillon de la sécurité présidentielle (Basep), renversent le président Maaouiya Ould Taya au pouvoir depuis 1984.
Le colonel Ely Vall crée le Conseil militaire pour la justice et la démocratie (CMJD). L'Union africaine, l'Organisation des Nations unies, l'Union européenne, l'Afrique du Sud et les États-Unis ont dénoncé formellement le coup d'État, avant de revenir sur leur position et de reprendre leurs relations avec les nouvelles autorités, grâce notamment au contexte politique local et au très large soutien de la population mauritanienne au changement de régime.
Le Conseil militaire pour la justice et la démocratie (CMJD) a instauré une période de transition de deux ans, ramenée ensuite à dix-huit mois, permettant de préparer des élections législatives et présidentielle, précédées d'un référendum sur l'amendement de la Constitution. Une Commission électorale nationale indépendante (CENI) a été créée pour superviser ce processus électoral qui se terminera en mars 2007 par l'élection du président de la République. Les membres du CMJD, avec à leur tête le colonel Vall, et les membres du gouvernement de transition ne sont pas autorisés à se présenter aux élections.
Le 25 mars 2007, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi est élu président de la République. Il prend ses fonctions au mois d'avril suivant.
Aziz qui fut l'un des meneurs du coup d'État d'août 2005 qui déposa le président Maaouiya Ould Sid'Ahmed Taya, conduisit cette fois ci le coup d'août 2008 qui renversa le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi et le Premier ministre Yahya Ould Ahmed El Waghef. Après ce dernier coup de force, Ould Abdel Aziz s'auto-proclame président du Haut Conseil d'État
Les deux cousins militaires qui avaient perpètré ensemble le premier coup d'état qui a renversé Taya vont aujourdhui s'affronter à la présidentielle du 18 juillet prochain.En tout cas tout laisse penser qu'il y'a des non dit durant leur compagnonage au sein du CMJD . Abdel Aziz a t-il réellement apprécié la gestion de la transition démocratique opèré par Ely Vall à la tete du CMJD ?
Ely Vall a t-il respecté les engagements nul doute tenus vis à vis de Aziz avant le premier coup d'état de aout 2005?
En tout état de cause le peuple réclame toujours le changement qui tarde à se concrétiser à cause de cette guerre fratricide entre Ely Vall et Abdel Aziz qui maintient le pays en otage depuis Aout 2005.
sourci : riminfo