Quelle que soit l’issue des élections, il était connu d’avance que la victoire reviendrait à l’organisateur du scrutin. Ce scénario est bien connu de la tradition politique dans nos pays. L’histoire nous a rarement prouvé le contraire. Donc, la victoire du général putschiste ne vient que confirmer la pratique routinière des porteurs de treillis qui, en toute circonstance, peuvent s’autoriser de remettre en cause la légitimité d’un pouvoir issu des urnes. Cette remise en cause ne se fait que par la force des armes et, non par un désir de justice et une volonté politique au service de l’intérêt général.
En effet, l’histoire politique de la Mauritanie est marquée par le principe de la légitimation du pouvoir par la puissance du feu, de l’intimidation, de l’humiliation et du pillage des biens publics et des finances de l’Etat. La logique institutionnelle qui s’est fondée sur une culture idéologique de la domination n’a pas contribué à l’édification d’une culture politique dont le vecteur est le respect de la différence et de la diversité. La soif de justice, de démocratie et de fraternité n’a pas été assouvie depuis l’avènement de la Mauritanie. Les autorités politiques ont mis en avant l’idéologie de la domination, de l’oppression et de l’exclusion.
En ce sens, il est difficile de ne pas exprimer des réticences devant le verdict des urnes, d’autant que le principal acteur est le maître incontesté des forces armées. Le processus de validation et de légitimation du coup de force du mois d’août 2008 s’est réalisé. Elections transparentes ou frauduleuses, la façon dont s’est déroulé le processus électoral constitue la preuve même de l’absence d’institutions fortes et ancrées dans le droit.
Il y a eu des tergiversations et des retournements révélateurs de l’indécision et de l’unilatéralisme de la gestion de l’agenda électoral. Il ne peut y avoir de respect des urnes dans une tradition politique fondée sur une culture de l’arbitraire et de la filiation. Une société tribale, féodale et népotiste ne peut être en adéquation avec les mécanismes les plus performants de la modernité politique.
Que fera le général de sa victoire électorale ? Telle est la question.
Le peuple mauritanien attend des solutions à des problèmes clairement identifiés : la pauvreté, la maladie, l’ignorance, le vide culturel, théorique et scientifique. Quel peuple peut s’engager dans des batailles décisives avec un taux élevé d’illettrisme aussi important que celui que connaît la société mauritanienne ? Quel peuple peut se libérer du joug de la domination en vouant un culte à l’argent facile ? Quelle société peut aller de l’avant en tolérant l’obscurantisme, le fanatisme, et l’opportunisme ?
Si la victoire du général peut s’inscrire dans la dynamique de répondre, avec un sens élevé de la responsabilité, au principal défi de notre pays, il n’est pas exclu que la légitimation recherchée puisse avoir un sens.
Les querelles politiciennes, les contestations d’usage, les réticences et les accusations, de même que l’angélisme et les congratulations font partie des us et coutumes des pratiques électorales peu fiables auxquelles nos pays sont abonnés. Il est surtout question, sans s’inscrire dans une acceptation de la fatalité, qui est la forme passive et négative de l’espoir, d’encourager le nouveau président à ne pas suivre le cheminement habituel de tous ceux qui ont gouverné le pays.
Le nouveau président peut-il avoir le courage de faire sortir la Mauritanie des sentiers battus de l’enrichissement illicite, de la corruption, du tribalisme, de l’exaltation hautaine et orgueilleuse de soi et des siens et de la marginalisation d’une des composantes nationales ? Peut-il défier le peuple mauritanien, par la mise en œuvre d’une politique de la générosité, de la vertu, de l’équité et de l’intégrité ? Le nouveau président peut-il faire preuve d’humilité pour accomplir une œuvre de grandeur ?
Ould Abdel Aziz se proposerait-il à être le président qui ouvre une ère nouvelle pour notre pays, tout en étant issu du système et de la période la plus sinistre de l’histoire de notre pays ? Les intentions qui l’animent peuvent-elles se concrétiser dans le sens de rompre à jamais avec l’héritage d’une Mauritanie de l’esclavage, du racisme, de l’oppression et de la double citoyenneté ? Le défi de la construction d’une société moderne, développée et prospère peut-il servir d’idéal et de paradigme pour une bonne gouvernance ?
Si le nouveau président peut se donner les moyens d’une politique au service du bien-être des mauritaniens en mettant fin à la confiscation des libertés, au détournement des biens de l’Etat et en faisant prévaloir la compétence et la loyauté, il aura remporté une victoire déterminante pour la suite de sa gouvernance. En conséquence, sa volonté à être l’acteur et l’artisan d’une Mauritanie nouvelle débarrassée de fonctionnaires dont la seule compétence est de disposer des ressources du pays et des finances publiques sera alors effective.
Comment mener une politique juste et équitable? C’est en instaurant une politique fondée sur une exigence de l’éthique de la responsabilité. Celle-ci se décline ainsi :
-Débarrasser la Mauritanie de la culture institutionnelle de l’injustice, de la discrimination, du favoritisme, du particularisme, de la ségrégation et du tribalisme.
-Rompre avec l’idéologie d’une Mauritanie exclusivement arabe.
-Construire une citoyenneté démocratique.
-S’engager dans une politique de répartition équitable des ressources au profit de tous les citoyens.
-Eradiquer la misère, la pauvreté et l’ignorance.
-Prôner une politique vigoureuse de santé et de prévention.
-Instaurer une dynamique de construction d’institutions démocratiques fortes.
-Créer des institutions pour le développement de la recherche scientifique, artistique et culturelle.
-Initier une politique sociale dont le pilier est la solidarité en faveur des plus démunis.
-Introduire une pratique du civisme et du sens élevé de l’intérêt général.
-Construire une société moderne où le mérite et la compétence seront les seuls critères de promotion sociale et de reconnaissance publique.
-En finir définitivement avec la culture de l’impunité et la logique de l’accaparement des deniers publics.
Si le suffrage universel du 18 juillet 09 est une condition pour l’avènement d’une Mauritanie réconciliée avec elle-même, des gestes forts doivent être symbolisés par un marquage significatif de la prise en compte des exigences éthiques de réparation et de réhabilitation de la dignité bafouée. La politique nouvelle se doit de mettre en mouvement des garanties réelles pour une société où il ne sera plus possible de tolérer et de cautionner des crimes contre l’humanité. La logique génocidaire qui a gouverné la Mauritanie durant plus de deux décennies appelle une mise en demeure sans équivoque.
Il revient au nouveau président, dès que les clameurs de la contestation du verdict des urnes s’apaisent, de donner le signal fort et vigoureux d’une politique de progrès, de développement et de paix. Cette politique a besoin de justice, d’égalité et de liberté. C’est à ce prix que la légitimation du coup de force du 6 août 2008, peut obtenir l’adhésion du peuple mauritanien assoiffé de justice, de paix et de développement.
Source: SY Hamdou Rabby
En effet, l’histoire politique de la Mauritanie est marquée par le principe de la légitimation du pouvoir par la puissance du feu, de l’intimidation, de l’humiliation et du pillage des biens publics et des finances de l’Etat. La logique institutionnelle qui s’est fondée sur une culture idéologique de la domination n’a pas contribué à l’édification d’une culture politique dont le vecteur est le respect de la différence et de la diversité. La soif de justice, de démocratie et de fraternité n’a pas été assouvie depuis l’avènement de la Mauritanie. Les autorités politiques ont mis en avant l’idéologie de la domination, de l’oppression et de l’exclusion.
En ce sens, il est difficile de ne pas exprimer des réticences devant le verdict des urnes, d’autant que le principal acteur est le maître incontesté des forces armées. Le processus de validation et de légitimation du coup de force du mois d’août 2008 s’est réalisé. Elections transparentes ou frauduleuses, la façon dont s’est déroulé le processus électoral constitue la preuve même de l’absence d’institutions fortes et ancrées dans le droit.
Il y a eu des tergiversations et des retournements révélateurs de l’indécision et de l’unilatéralisme de la gestion de l’agenda électoral. Il ne peut y avoir de respect des urnes dans une tradition politique fondée sur une culture de l’arbitraire et de la filiation. Une société tribale, féodale et népotiste ne peut être en adéquation avec les mécanismes les plus performants de la modernité politique.
Que fera le général de sa victoire électorale ? Telle est la question.
Le peuple mauritanien attend des solutions à des problèmes clairement identifiés : la pauvreté, la maladie, l’ignorance, le vide culturel, théorique et scientifique. Quel peuple peut s’engager dans des batailles décisives avec un taux élevé d’illettrisme aussi important que celui que connaît la société mauritanienne ? Quel peuple peut se libérer du joug de la domination en vouant un culte à l’argent facile ? Quelle société peut aller de l’avant en tolérant l’obscurantisme, le fanatisme, et l’opportunisme ?
Si la victoire du général peut s’inscrire dans la dynamique de répondre, avec un sens élevé de la responsabilité, au principal défi de notre pays, il n’est pas exclu que la légitimation recherchée puisse avoir un sens.
Les querelles politiciennes, les contestations d’usage, les réticences et les accusations, de même que l’angélisme et les congratulations font partie des us et coutumes des pratiques électorales peu fiables auxquelles nos pays sont abonnés. Il est surtout question, sans s’inscrire dans une acceptation de la fatalité, qui est la forme passive et négative de l’espoir, d’encourager le nouveau président à ne pas suivre le cheminement habituel de tous ceux qui ont gouverné le pays.
Le nouveau président peut-il avoir le courage de faire sortir la Mauritanie des sentiers battus de l’enrichissement illicite, de la corruption, du tribalisme, de l’exaltation hautaine et orgueilleuse de soi et des siens et de la marginalisation d’une des composantes nationales ? Peut-il défier le peuple mauritanien, par la mise en œuvre d’une politique de la générosité, de la vertu, de l’équité et de l’intégrité ? Le nouveau président peut-il faire preuve d’humilité pour accomplir une œuvre de grandeur ?
Ould Abdel Aziz se proposerait-il à être le président qui ouvre une ère nouvelle pour notre pays, tout en étant issu du système et de la période la plus sinistre de l’histoire de notre pays ? Les intentions qui l’animent peuvent-elles se concrétiser dans le sens de rompre à jamais avec l’héritage d’une Mauritanie de l’esclavage, du racisme, de l’oppression et de la double citoyenneté ? Le défi de la construction d’une société moderne, développée et prospère peut-il servir d’idéal et de paradigme pour une bonne gouvernance ?
Si le nouveau président peut se donner les moyens d’une politique au service du bien-être des mauritaniens en mettant fin à la confiscation des libertés, au détournement des biens de l’Etat et en faisant prévaloir la compétence et la loyauté, il aura remporté une victoire déterminante pour la suite de sa gouvernance. En conséquence, sa volonté à être l’acteur et l’artisan d’une Mauritanie nouvelle débarrassée de fonctionnaires dont la seule compétence est de disposer des ressources du pays et des finances publiques sera alors effective.
Comment mener une politique juste et équitable? C’est en instaurant une politique fondée sur une exigence de l’éthique de la responsabilité. Celle-ci se décline ainsi :
-Débarrasser la Mauritanie de la culture institutionnelle de l’injustice, de la discrimination, du favoritisme, du particularisme, de la ségrégation et du tribalisme.
-Rompre avec l’idéologie d’une Mauritanie exclusivement arabe.
-Construire une citoyenneté démocratique.
-S’engager dans une politique de répartition équitable des ressources au profit de tous les citoyens.
-Eradiquer la misère, la pauvreté et l’ignorance.
-Prôner une politique vigoureuse de santé et de prévention.
-Instaurer une dynamique de construction d’institutions démocratiques fortes.
-Créer des institutions pour le développement de la recherche scientifique, artistique et culturelle.
-Initier une politique sociale dont le pilier est la solidarité en faveur des plus démunis.
-Introduire une pratique du civisme et du sens élevé de l’intérêt général.
-Construire une société moderne où le mérite et la compétence seront les seuls critères de promotion sociale et de reconnaissance publique.
-En finir définitivement avec la culture de l’impunité et la logique de l’accaparement des deniers publics.
Si le suffrage universel du 18 juillet 09 est une condition pour l’avènement d’une Mauritanie réconciliée avec elle-même, des gestes forts doivent être symbolisés par un marquage significatif de la prise en compte des exigences éthiques de réparation et de réhabilitation de la dignité bafouée. La politique nouvelle se doit de mettre en mouvement des garanties réelles pour une société où il ne sera plus possible de tolérer et de cautionner des crimes contre l’humanité. La logique génocidaire qui a gouverné la Mauritanie durant plus de deux décennies appelle une mise en demeure sans équivoque.
Il revient au nouveau président, dès que les clameurs de la contestation du verdict des urnes s’apaisent, de donner le signal fort et vigoureux d’une politique de progrès, de développement et de paix. Cette politique a besoin de justice, d’égalité et de liberté. C’est à ce prix que la légitimation du coup de force du 6 août 2008, peut obtenir l’adhésion du peuple mauritanien assoiffé de justice, de paix et de développement.
Source: SY Hamdou Rabby