Le lessivage ou la tendance à la purification des roumouz est devenu un sport national pour les prétendants au trône. A l’exception d’Ibrahima Moctar SARR, tous les autres candidats comptent parmi leur rang ceux que certaines organisations politiques progressistes appellent "les symboles de la gabegie".
Cette transhumance des politiques induit un bouleversement des éléments pertinents d'analyse autrefois au service d’une grille de repère pour le choix de son "écurie" présidentielle. Disséminés un peu partout au sein de l'espace politique, certains par la magie de l'opposition aux autorités issues du coup d'Etat se retrouvent au sein d'une structure où ils côtoient des formations politiques qui les ont tant combattu; d'autres se sont trouvés des vertus démocratiques en allant grossir honteusement le rang de celui que l'on présente comme étant le leader historique de l'opposition et qui depuis peu a perdu de son aura et de la cohérence de ses discours.
Force est de constater qu'un élément d'extranéité prend corps et cherche à s'arrimer au mouvement au point de minorer la « roumouzocratie » dans laquelle on compte les partisans les plus zélés du système TAYA. Ce qui parait étonnant et arrogant chez certains de ses roumouz est la légèreté avec laquelle ils revendiquent, de façon nostalgique, les bonnes grâces du système d'antan sur l'autel duquel repose toute la déconfiture du tissu économique politique et social du pays dont nous n'avons pas fini de connaitre les revers. Ceux qui, hier ont été les victimes expiatoires de ce système "vampire", sont aujourd'hui entrain de l'adouber par le silence pour les uns, par calcul électoral pour les autres au motif machiavélique dont les tenants n’échappent à personne même pas aux profanes : seule compte la victoire dans cette guerre sans fin où toutes les armes sont permises y compris celles non conventionnelles. Ceux-là qui ont enfanté le système TAYA, constitué son ossature, sont ceux qui ont fabriqué les armes de sa propre destruction. Ce système, au bout de son souffle, n’est pas prêt à rendre l’âme : ses acteurs principaux disséminés un peu partout cherchent dans ce sauve qui peut à s'incruster dans un jeu auquel ils ont pris goût et ne veulent le quitter sous aucun prétexte.
Vingt ans c'est le temps, dans un pays normal, d'une génération politique qui se renouvelle, se régénère, corrige les erreurs passées, s’enrichit des mérites de ses aînés et donc acquiert une certaine maturité. Or le phénomène curieux que l'on observe c'est la tolérance quasi-maladive avec laquelle certaines forces dites progressistes ménagent les symboles de la gabegie au point d'ouvrir leurs bras et d’accorder refuge à ceux qui en constituent les figures les plus détestables parce que frustrés par le discours audacieux, voire suicidaire du Général démissionnaire candidat, soucieux de l’intérêt du peuple mauritanien.
En réalité, le positionnement des roumouz est une énième façon de montrer l'une de leurs multiples tentacules pour rester encore un peu dans le jeu politique. Profitant de la défaillance de la mémoire collective et de la confusion des rôles générée par la crise, certains sont même devenus, contre toute attente, des champions de la légalité démocratique. Hier porteurs de voix puisque au cœur du système de prébende et de corruption seul moyen de dissuasion pour s’assurer un portefeuille, aujourd'hui ils ne peuvent plus mobiliser au delà de leur nom ayant perdu le centre de décision. Incertains ils guettent l'ombre d'un indice sur le futur locataire de la présidence ; d’où l’on assiste à une valse mal cadencée responsable des errements et de la navigation à vue de ces roumouz à la recherche de celui qui offre le meilleur gage pour la régénération du système arrivé à la fin de son cycle et qui échappe à ses concepteurs. Simplement ses thuriféraires côtoient aujourd'hui les adversaires qui les avaient tant combattus.
Le parti d’Ahmed OULD DADDAH, leader historique de l'opposition, est manifestement le lieu de destination privilégié de cette "race" politique. OULD DADDAH, une variable aléatoire, c’est le moins que l’on puisse dire, dont les positions alambiquées et surtout son acceptation/refus du putsch ont contribué à décrédibiliser son discours, est celui qui décroche le jackpot car il engrange d'importants éléments du système TAYA. Ces transhumants à la recherche de la clémence du prochain locataire du palais ocre viennent grossir le rang de la première génération que DADDAH avait accueilli en 2007 contre Sidi OULD CHEIKH ABDALLAH.
C'était le temps de ce qu'on appelait "la bande des quatre" en plus de OULD MAGUET ET OULD ALEM dont les noms reviennent de façon récurrente dans les dossiers des droits de l'Homme à l'instar de leur compère d'hier OULD MOHAMED VALL, aujourd'hui candidat. DADDAH compte dans ses rangs nombre de symboles visibles de la gabegie (Heyine, Louleid, Ould baba, Yehdi, Hmeida, Deyahi Dah ould Abdi, Welad Ould Haimdoun et j'en passe. Tous ceux qui n'ont pas eu de la place dans l'ombre de AZIZ se retrouvent soit chez ELY, soit chez DADDAH; l'argument principal qu'ils avancent réside dans le fait que le discours politique de AZIZ fustigeant les barons de l'ancien système mafieux de domination relève d’un mépris à leur égard. Dès lors, l'on ne sait même plus à quoi l’on s’oppose, plus rien ne distingue les uns des autres. Dans cette compétition électorale tout se joue sur le discours politique volontariste clair et sans fioritures.
Messaoud OULD BOULKHEIR et Mohamed Ould ABDEL AZIZ sont les seuls, sur les possibles prétendants au second tour, à tenir ce discours ; Seulement deux facteurs majeurs peuvent brouiller les cartes et empêcher au premier (Messaoud) d'être admissible et, au delà, de s'installer définitivement sur le trône. Au delà de son franc-parler et de la constance de son engagement, malgré quelques hiatus, le choix porté sur Messaoud est un choix qui découle naturellement du front de l'opposition au putsch. Or transformer l'essai en une possibilité d'accéder à la présidence n'est pas forcément une équation mathématique. Cet agrégat d'individus que composaient les forces anti-putsch d'alors n'obéit pas aux mêmes règles et aux mêmes considérations devant porter un homme méritant au sommet de l’Etat pour diriger le destin d’un pays comme la Mauritanie.
Nous n’en sommes pas à cette maturité politique, le retrait de tawassoul est symptomatique de cette situation. Par ailleurs le discours de campagne auquel Messaoud nous avait habitué rompant avec une certaine pratique de la politique, risque tout simplement de devenir centré sur la personne de AZIZ et qui ménagerait les roumouz pour caresser dans le sens du poil ceux d'entre eux qui se sont fait entre temps une virginité politique en s'érigeant comme les chantres d'une démocratie qu'ils se taillent sur mesure. Une partie importante du reliquat des symboles (OULD WAGHEF, Didi OULD BIYE, Ahmed OULD SIDI BABA…) de la déchéance et de la déconfiture de l’Etat Mauritanien sont en ordre de bataille pour prêter mains forte au candidat du FNDD. Je ne peux résister à souligner l'arrogance et la suffisance avec laquelle Boidiel OULD HAMOID peut se revendiquer non seulement du bilan de TAYA mais également et surtout de la négation des déportations de ses concitoyens. Cette provocation ou humour, s’il en est un, est de mauvais goût et a trouvé un écho très négatif auprès d'une partie de la communauté nationale. Est-il permis un seul instant de croire à la tenue d’un discours univoque par des gens qui se sont départagés sur des questions essentielles et au delà en arriver à gouverner de concert ou à ériger une politique juste? La fiction politique a des limites.
L'autre facteur qui n'est pas des moindres est celui lié aux contingences sociales fortement ancrées dans nos mentalités au point de devenir un déterminisme qui fausse le jeu libre de la démocratie : autant KANE Hamidou Baba ne recueillera pas énormément de voies de la communauté arabe (noir et blanc); autant Messaoud sera privé, dans le secret de l'urne d'une grande partie du vote de la communauté arabe blanche. C’est dommage mais c’est la dure réalité de notre pays.
Quant à la candidature de ELY, elle est tout simplement une tentative d'usurpation paraphée autour d'un bilan dont il se prévaut à tout va à tort. Cette tentative de hold-up au moment de la transition 2005/2007 est bien fraiche dans nos mémoires. N'eut été la volonté de certains membres du CMJD peut-être ne serions-nous pas aujourd'hui dans une phase politique nouvelle mais dans une situation de lessivage timide de son mentor ou de son magistère moral, OULD TAYA à qui il a récemment renouvelé son allégeance en disant dans une interview à la tribune ne rien regretter de leur duo (les victimes du système policier et des tueries racistes de l'époque ne peuvent qu'être choquées par cette attitude désinvolte de quelqu'un qui veut gouverner le pays autrement).
Certes il nous faut avoir un œil vigilant sur HADI, ELARBY OULD JIDEÏNE et autres mais fondamentalement le discours de AZIZ contraste avec celui des autres candidats présidentiables; si finalement les roumouz, ou ce qu'il en reste dans les rangs de AZIZ, sont prêts à entendre ce discours de vérité et à courber l'échine, il va s'en dire que les prochaines échéances vont réserver de grandes surprises et des lendemains incertains pour des roumouz partis se recycler ailleurs le temps d'une petite escapade; ils vont vite déchanter et certainement connaître des moments difficiles. Le désert mauritanien est suffisamment large pour qui veut effectuer une petite traversée.
Diallo Amadou
Nice - France
Source: Taqadoumy
Cette transhumance des politiques induit un bouleversement des éléments pertinents d'analyse autrefois au service d’une grille de repère pour le choix de son "écurie" présidentielle. Disséminés un peu partout au sein de l'espace politique, certains par la magie de l'opposition aux autorités issues du coup d'Etat se retrouvent au sein d'une structure où ils côtoient des formations politiques qui les ont tant combattu; d'autres se sont trouvés des vertus démocratiques en allant grossir honteusement le rang de celui que l'on présente comme étant le leader historique de l'opposition et qui depuis peu a perdu de son aura et de la cohérence de ses discours.
Force est de constater qu'un élément d'extranéité prend corps et cherche à s'arrimer au mouvement au point de minorer la « roumouzocratie » dans laquelle on compte les partisans les plus zélés du système TAYA. Ce qui parait étonnant et arrogant chez certains de ses roumouz est la légèreté avec laquelle ils revendiquent, de façon nostalgique, les bonnes grâces du système d'antan sur l'autel duquel repose toute la déconfiture du tissu économique politique et social du pays dont nous n'avons pas fini de connaitre les revers. Ceux qui, hier ont été les victimes expiatoires de ce système "vampire", sont aujourd'hui entrain de l'adouber par le silence pour les uns, par calcul électoral pour les autres au motif machiavélique dont les tenants n’échappent à personne même pas aux profanes : seule compte la victoire dans cette guerre sans fin où toutes les armes sont permises y compris celles non conventionnelles. Ceux-là qui ont enfanté le système TAYA, constitué son ossature, sont ceux qui ont fabriqué les armes de sa propre destruction. Ce système, au bout de son souffle, n’est pas prêt à rendre l’âme : ses acteurs principaux disséminés un peu partout cherchent dans ce sauve qui peut à s'incruster dans un jeu auquel ils ont pris goût et ne veulent le quitter sous aucun prétexte.
Vingt ans c'est le temps, dans un pays normal, d'une génération politique qui se renouvelle, se régénère, corrige les erreurs passées, s’enrichit des mérites de ses aînés et donc acquiert une certaine maturité. Or le phénomène curieux que l'on observe c'est la tolérance quasi-maladive avec laquelle certaines forces dites progressistes ménagent les symboles de la gabegie au point d'ouvrir leurs bras et d’accorder refuge à ceux qui en constituent les figures les plus détestables parce que frustrés par le discours audacieux, voire suicidaire du Général démissionnaire candidat, soucieux de l’intérêt du peuple mauritanien.
En réalité, le positionnement des roumouz est une énième façon de montrer l'une de leurs multiples tentacules pour rester encore un peu dans le jeu politique. Profitant de la défaillance de la mémoire collective et de la confusion des rôles générée par la crise, certains sont même devenus, contre toute attente, des champions de la légalité démocratique. Hier porteurs de voix puisque au cœur du système de prébende et de corruption seul moyen de dissuasion pour s’assurer un portefeuille, aujourd'hui ils ne peuvent plus mobiliser au delà de leur nom ayant perdu le centre de décision. Incertains ils guettent l'ombre d'un indice sur le futur locataire de la présidence ; d’où l’on assiste à une valse mal cadencée responsable des errements et de la navigation à vue de ces roumouz à la recherche de celui qui offre le meilleur gage pour la régénération du système arrivé à la fin de son cycle et qui échappe à ses concepteurs. Simplement ses thuriféraires côtoient aujourd'hui les adversaires qui les avaient tant combattus.
Le parti d’Ahmed OULD DADDAH, leader historique de l'opposition, est manifestement le lieu de destination privilégié de cette "race" politique. OULD DADDAH, une variable aléatoire, c’est le moins que l’on puisse dire, dont les positions alambiquées et surtout son acceptation/refus du putsch ont contribué à décrédibiliser son discours, est celui qui décroche le jackpot car il engrange d'importants éléments du système TAYA. Ces transhumants à la recherche de la clémence du prochain locataire du palais ocre viennent grossir le rang de la première génération que DADDAH avait accueilli en 2007 contre Sidi OULD CHEIKH ABDALLAH.
C'était le temps de ce qu'on appelait "la bande des quatre" en plus de OULD MAGUET ET OULD ALEM dont les noms reviennent de façon récurrente dans les dossiers des droits de l'Homme à l'instar de leur compère d'hier OULD MOHAMED VALL, aujourd'hui candidat. DADDAH compte dans ses rangs nombre de symboles visibles de la gabegie (Heyine, Louleid, Ould baba, Yehdi, Hmeida, Deyahi Dah ould Abdi, Welad Ould Haimdoun et j'en passe. Tous ceux qui n'ont pas eu de la place dans l'ombre de AZIZ se retrouvent soit chez ELY, soit chez DADDAH; l'argument principal qu'ils avancent réside dans le fait que le discours politique de AZIZ fustigeant les barons de l'ancien système mafieux de domination relève d’un mépris à leur égard. Dès lors, l'on ne sait même plus à quoi l’on s’oppose, plus rien ne distingue les uns des autres. Dans cette compétition électorale tout se joue sur le discours politique volontariste clair et sans fioritures.
Messaoud OULD BOULKHEIR et Mohamed Ould ABDEL AZIZ sont les seuls, sur les possibles prétendants au second tour, à tenir ce discours ; Seulement deux facteurs majeurs peuvent brouiller les cartes et empêcher au premier (Messaoud) d'être admissible et, au delà, de s'installer définitivement sur le trône. Au delà de son franc-parler et de la constance de son engagement, malgré quelques hiatus, le choix porté sur Messaoud est un choix qui découle naturellement du front de l'opposition au putsch. Or transformer l'essai en une possibilité d'accéder à la présidence n'est pas forcément une équation mathématique. Cet agrégat d'individus que composaient les forces anti-putsch d'alors n'obéit pas aux mêmes règles et aux mêmes considérations devant porter un homme méritant au sommet de l’Etat pour diriger le destin d’un pays comme la Mauritanie.
Nous n’en sommes pas à cette maturité politique, le retrait de tawassoul est symptomatique de cette situation. Par ailleurs le discours de campagne auquel Messaoud nous avait habitué rompant avec une certaine pratique de la politique, risque tout simplement de devenir centré sur la personne de AZIZ et qui ménagerait les roumouz pour caresser dans le sens du poil ceux d'entre eux qui se sont fait entre temps une virginité politique en s'érigeant comme les chantres d'une démocratie qu'ils se taillent sur mesure. Une partie importante du reliquat des symboles (OULD WAGHEF, Didi OULD BIYE, Ahmed OULD SIDI BABA…) de la déchéance et de la déconfiture de l’Etat Mauritanien sont en ordre de bataille pour prêter mains forte au candidat du FNDD. Je ne peux résister à souligner l'arrogance et la suffisance avec laquelle Boidiel OULD HAMOID peut se revendiquer non seulement du bilan de TAYA mais également et surtout de la négation des déportations de ses concitoyens. Cette provocation ou humour, s’il en est un, est de mauvais goût et a trouvé un écho très négatif auprès d'une partie de la communauté nationale. Est-il permis un seul instant de croire à la tenue d’un discours univoque par des gens qui se sont départagés sur des questions essentielles et au delà en arriver à gouverner de concert ou à ériger une politique juste? La fiction politique a des limites.
L'autre facteur qui n'est pas des moindres est celui lié aux contingences sociales fortement ancrées dans nos mentalités au point de devenir un déterminisme qui fausse le jeu libre de la démocratie : autant KANE Hamidou Baba ne recueillera pas énormément de voies de la communauté arabe (noir et blanc); autant Messaoud sera privé, dans le secret de l'urne d'une grande partie du vote de la communauté arabe blanche. C’est dommage mais c’est la dure réalité de notre pays.
Quant à la candidature de ELY, elle est tout simplement une tentative d'usurpation paraphée autour d'un bilan dont il se prévaut à tout va à tort. Cette tentative de hold-up au moment de la transition 2005/2007 est bien fraiche dans nos mémoires. N'eut été la volonté de certains membres du CMJD peut-être ne serions-nous pas aujourd'hui dans une phase politique nouvelle mais dans une situation de lessivage timide de son mentor ou de son magistère moral, OULD TAYA à qui il a récemment renouvelé son allégeance en disant dans une interview à la tribune ne rien regretter de leur duo (les victimes du système policier et des tueries racistes de l'époque ne peuvent qu'être choquées par cette attitude désinvolte de quelqu'un qui veut gouverner le pays autrement).
Certes il nous faut avoir un œil vigilant sur HADI, ELARBY OULD JIDEÏNE et autres mais fondamentalement le discours de AZIZ contraste avec celui des autres candidats présidentiables; si finalement les roumouz, ou ce qu'il en reste dans les rangs de AZIZ, sont prêts à entendre ce discours de vérité et à courber l'échine, il va s'en dire que les prochaines échéances vont réserver de grandes surprises et des lendemains incertains pour des roumouz partis se recycler ailleurs le temps d'une petite escapade; ils vont vite déchanter et certainement connaître des moments difficiles. Le désert mauritanien est suffisamment large pour qui veut effectuer une petite traversée.
Diallo Amadou
Nice - France
Source: Taqadoumy