Lettre ouverte au Président de la République Islamique de Mauritanie



Lettre ouverte au Président de la République Islamique de Mauritanie
LETTRE OUVERTE

A

Monsieur le Président de la République
Islamique de Mauritanie.

Excellence,

Officier capitaine de la Gendarmerie Nationale, je réponds du nom Hadrami Ould Wedad. Incorporé à la gendarmerie en janvier 1987, j’ai été contraint à sacrifier ma carrière de 22 années de loyaux services en réaction contre l’arbitraire et le favoritisme qui gangrènent l’institution sous le commandement du Général Ahmed O. Bekrine.
Victime de l’injustice de cet officier Général et de ses lieutenants, je cite le Colonel Sidahmed O.Hammethy et le Colonel Souleymane O.Abouda, j’ai fait l’objet d’un montage et de machinations outrancières me qualifiant d’Officier rebelle qui développe des idées à caractères racistes.
Etant le capitaine le plus ancien au sein de l’institution, le plus ancien dans le grade à une seule exception près, et professionnellement le mieux indiqué, je n’ai pu concevoir que tous mes collègues soient propulsés au commandement des unités territoriales depuis trois ans pendant que moi, je continu à croupir sous des contraintes comme la formation des hommes de troupes. C’est pourquoi, j’ai présenté mon offre de démission du grade et du corps de la gendarmerie un soir du 21 octobre 2008 au nom de l’idéal d’équité par mon serment entre les officiers et pour que le mérite reste l’unique règle de gestion du personnel.
Voyant que la démission d’un officier est un échec cuisant de commandement, O Bekrine a sorti les moyens détournés dans l’optique de me faire porter le fardeau et de ternir mon honneur de gendarme. Ainsi, j’étais brimé et moralement torturé par de telle injustice. Contre toute réglementation militaire, j’ai été muté au sein d’une unité opérationnelle sans fonction au moment où des lieutenants occupent les fonctions de commandement, dévolues au capitaine que je fus.
Où se trouve alors le règlement militaire si le chef sensé le protéger l’enfreint ?

Après avoir participé à la formation de plus de 1500 gendarmes, de plus de 300 élèves officiers de police judiciaire et dirigé le perfectionnement de tous les sous officiers commandants de brigades territoriales et leurs adjoints en Maurtanie, le moment est venu de se rendre compte subitement que je suis raciste. J’indique que pendant 22 années de loyaux services, aucune sanction et aucun avertissement n’ont été portés pour agissement ou participation à une quelconque activité à caractère sectaire ou raciste.

Par crainte pour mon intégrité morale et physique, j’ai dû partir en France via le Sénégal dans l’optique de sortir de l’imbroglio de ces officiers sans honneur, foncièrement véreux et capables du pire comme en témoigne les faits suivants.

Le général O.Bekrine, en violation de toute règle de procédure militaire, à adressé une plainte contre ma personne et saisi directement le procureur de la République du tribunal de Nouakchott, pour désertion d’un officier, sans pour autant se référer au Président de la République, Chef suprême des Armées, ni au Ministre de la Défense Nationale. Ainsi, il à orchestré un procès de la honte en présence des Colonels de la Gendarmerie, dont ; Ch’bih O.Hamme et Jeyid 0.Youba, comme assesseurs, et du Lt Colonel à la retraite Ahmed O.M’bareck, avocat de la Gendarmerie Nationale, pour me condamner à une peine de 5 ans d’emprisonnement ferme et une amende de 15.226.134 ouguiyas à verser à la Gendarmerie de Ould Bekrine en réparation du dommage moral du personnel officier selon les termes de la sentence.
En agissant de la sorte, O.Bekrine démontre une fois de plus de l’état de son état d’esprit de chauvin et de raciste doublé d’un manque de discernement et de compétences à commander une institution renommée comme la Gendarmerie Nationale. Il importe de rappeler que la décision d’ester un Officier relève des prérogatives du Président de la République.

Ma mise à la retraite subite « pour mesures disciplinaires » fait suite à mes courriers adressés à l’Attaché Militaire de la Mauritanie à Paris. Le télégramme officiel de la gendarmerie N° 29/BRH/CH/du 29/03/2009 confirme ma radiation des registres de la Gendarmerie à compter du 01/04/09.

Excellence, Monsieur, le Président de la République,

Je porte à votre intention que l’action du général Ahmed O.Bekrine, Chef d’Etat-Major de la Gendarmerie et de ses sbires, se situe dans les limites de la haine et de l’acharnement et non dans celles du droit et de la légalité. Même si la désertion serait établie, elle relève en tout état de cause d’une faute professionnelle à la quelle doit s’appliquer le code de la justice militaire qui ne prévoit dans ses dispositions aucune amende et de surcroit des sommes si élevées (15.000.000 d’ouguiyas). Le prononcé de la peine est aussi sans fondement que les « initiés » en droit n’auraient pas la peine à déterminer le droit qui a été appliqué dans cette affaire.

Est ce là le code de la justice militaire ou le droit civil et commercial ?

A travers cette sentence sans précédent dans les annales du code militaire, la Gendarmerie Nationale s’apparente plus à une entreprise privée (voyou) plutôt qu’un service public à caractère militaire et administratif. Après la levée de mes charges de réserves, je me permets de dire sans me tromper que, l’intention affichée de cet officier Général est de me contraindre éternellement à l’exil, comme d’autres compatriotes (militaires et civils) dans des conditions plus dramatiques. La Gendarmerie sous les ordres d’un Général promu et de quelques Colonels mafieux me réclame des sommes faramineuses, que je n’acquitterais point.
Ironie du sort, il me réclame 15 millions d’ouguiyas alors qu’il n’était pas en mesure de m’attribuer 20 litres de carburant par semaine comme « mes collègues » pour m’acquitter de mes obligations d’officier.

En définitive, j’étais le capitaine le plus ancien au sein de la gendarmerie avec 22 ans de service, le plus ancien dans le grade avec 5 ans et 8 mois, et une formation de haut niveau dans les plus prestigieuses institutions du Corps de la Gendarmerie (CV ci-joint).

Il m’était inimaginable une telle vindicte et une mise à la retraite de la sorte sans les égards de 22 années de ma carrière dans ce corps d’élite pour lequel, j’avais prêté un serment fidélité aux institutions de la République.

A ce titre, je sollicite de votre bienveillance que des instructions soient données pour que le citoyen mauritanien que je suis, puisse regagner libre et sans contraintes aucunes son pays à tout moment pour participer à l’œuvre d’une Mauritanie solidaire, juste et apaisée.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments distingués.

Hadrami Ould Wedad Paris le, 22 mai 2009


Vendredi 22 Mai 2009
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