Situé au bord du fleuve qui sépare la frontière entre la Mauritanie et le Sénégal, le département de M’bagne, à l’instar des départements voisins, représente un cas emblématique de l'abandon étatique volontaire, depuis son existence.
Bien que ce territoire soit l’un des plus peuplés du pays, le département est victime d'une négligence systématique par les pouvoirs publics. Les infrastructures essentielles telles que l’éducation et la santé sont en état de délabrement avancé et l’économie locale est au bord de l’effondrement.
Malgré une fidélité électorale manifeste et désastreuse envers la majorité présidentielle, les habitants ne reçoivent aucun soutien tangible de l’Etat, ce qui plonge le département dans une crise profonde.
Une Éducation en Détresse
Le secteur éducatif de M’bagne est dans un état de délabrement alarmant. Ces dernières années, les lycées du département n’ont enregistré aucun admis au baccalauréat, révélant une crise profonde. Cette situation résulte de la dégradation des conditions d'enseignement, marquée par un manque cruel d’enseignants qualifiés et d’infrastructures de bases, sans parler de l’affaissement du système éducatif relevant un niveau supérieur.
En effet, en raison de l’abandon de ce département par l’Etat pour son mépris envers cette population, les habitants, via leur diaspora sont contraints de financer la construction et l’entretien de ces établissements prétendument publics.
De plus, les élèves, déterminés à apprendre, parcourent des kilomètres à pied chaque jour, dans des conditions épouvantables, afin de rejoindre leurs établissements scolaires, un effort épuisant qui compromet leurs chances de réussite.
Un Système de Santé Fantomatique
Les infrastructures sanitaires à M’bagne sont quasiment inexistantes. Les quelques dispensaires, bâtis grâce aux efforts des habitants et de la diaspora, sont sous-équipés et manquent cruellement de personnel médical.
En outre, il n’y a aucun hôpital pour une population aussi élevée qui couvrent un vaste territoire et comptabilisent des dizaines de villages.
Pour accéder à des soins adéquats de première nécessité, les habitants doivent se rendre dans la région voisine du Gorgol (Kaédi), un périple souvent impraticable pour les plus démunis. Cette situation engendre une crise sanitaire silencieuse mais dramatique.
Une Économie et une Agriculture à l'Agonie
Le chômage est endémique dans le département de M’bagne. Pour éviter de généraliser, nous estimons que la quasi-totalité de la population est au chômage, ce qui poussent certains notamment les plus jeunes, à l’exode ou à l’immigration clandestine. L'absence totale d'entreprises locales condamne les habitants sédentarisés à l’oisiveté et à la précarité. Jusqu’à aujourd’hui, aucune grande entreprise n’a vu jour dans ce territoire.
Par conséquent, les agriculteurs et éleveurs, pourtant piliers de l'économie locale, ne reçoivent aucune aide de l'État malgré les défis croissants du réchauffement climatique et des sécheresses récurrentes. Cette absence de soutien accentue leur vulnérabilité et met en péril leur subsistance.
Un Intérêt Politique Opportuniste
L'intérêt de l'État pour le département de M’bagne se réveille uniquement à l'approche des élections. Durant ces périodes, le département devient l'objet de promesses électorales et de pratiques de clientélisme politique. Les habitants, ignorés en temps normal, voient alors des cadeaux éphémères et des promesses creuses se multiplier dans une tentative cynique d’acheter leurs votes. Ce cycle de manipulation électorale exacerbe le sentiment d'abandon et de trahison ressenti par la population.
Une Représentation Politique défaillante
Depuis plus de 10 ans, le département de M’bagne n'a eu de ministre issu de ses rangs. Aujourd’hui, il n’a aucune représentation sérieuse et digne.
Les députés du département restent silencieux quant aux problèmes criants de leur territoire. Leurs intérêts personnels prévalent sur les préoccupations des habitants. Cette indifférence laisse les habitants sans voix au niveau des instances décisionnelles nationales.
Les maires sont quasiment démunis et inexistants sur le terrain. Ils profitent des privilèges tout en délaissant les problèmes locaux et exacerbant ainsi le sentiment d’abandon.
Cette absence de représentation politique efficace au niveau national renforce l’isolement et la marginalisation du département, le plongeant davantage dans l’oubli.
Un Appel Urgent à l'Action
L’abandon du département de M’bagne par l’État mauritanien est une réalité intolérable. Pour remédier à cette situation, il est impératif d’adopter des politiques publiques robustes et inclusives. La construction d’écoles et de dispensaires, l’acheminement de personnel qualifié, le soutien aux agriculteurs et éleveurs face aux défis climatiques sont autant de mesures urgentes et indispensables.
Les habitants lancent un appel désespéré à l'action. Il est temps que l’État mauritanien reconnaisse l’urgente nécessité d’investir dans ce département, de restaurer la dignité de ses habitants et de garantir un avenir où chacun peut prospérer.
Les promesses électorales doivent se traduire en actions concrètes pour que ce dernier ne soit plus une terre oubliée, mais un symbole de résilience et de développement durable.
Ibrahima NIANG
Nice le 14/09/2024
Source : NIANG Ibrahima
Bien que ce territoire soit l’un des plus peuplés du pays, le département est victime d'une négligence systématique par les pouvoirs publics. Les infrastructures essentielles telles que l’éducation et la santé sont en état de délabrement avancé et l’économie locale est au bord de l’effondrement.
Malgré une fidélité électorale manifeste et désastreuse envers la majorité présidentielle, les habitants ne reçoivent aucun soutien tangible de l’Etat, ce qui plonge le département dans une crise profonde.
Une Éducation en Détresse
Le secteur éducatif de M’bagne est dans un état de délabrement alarmant. Ces dernières années, les lycées du département n’ont enregistré aucun admis au baccalauréat, révélant une crise profonde. Cette situation résulte de la dégradation des conditions d'enseignement, marquée par un manque cruel d’enseignants qualifiés et d’infrastructures de bases, sans parler de l’affaissement du système éducatif relevant un niveau supérieur.
En effet, en raison de l’abandon de ce département par l’Etat pour son mépris envers cette population, les habitants, via leur diaspora sont contraints de financer la construction et l’entretien de ces établissements prétendument publics.
De plus, les élèves, déterminés à apprendre, parcourent des kilomètres à pied chaque jour, dans des conditions épouvantables, afin de rejoindre leurs établissements scolaires, un effort épuisant qui compromet leurs chances de réussite.
Un Système de Santé Fantomatique
Les infrastructures sanitaires à M’bagne sont quasiment inexistantes. Les quelques dispensaires, bâtis grâce aux efforts des habitants et de la diaspora, sont sous-équipés et manquent cruellement de personnel médical.
En outre, il n’y a aucun hôpital pour une population aussi élevée qui couvrent un vaste territoire et comptabilisent des dizaines de villages.
Pour accéder à des soins adéquats de première nécessité, les habitants doivent se rendre dans la région voisine du Gorgol (Kaédi), un périple souvent impraticable pour les plus démunis. Cette situation engendre une crise sanitaire silencieuse mais dramatique.
Une Économie et une Agriculture à l'Agonie
Le chômage est endémique dans le département de M’bagne. Pour éviter de généraliser, nous estimons que la quasi-totalité de la population est au chômage, ce qui poussent certains notamment les plus jeunes, à l’exode ou à l’immigration clandestine. L'absence totale d'entreprises locales condamne les habitants sédentarisés à l’oisiveté et à la précarité. Jusqu’à aujourd’hui, aucune grande entreprise n’a vu jour dans ce territoire.
Par conséquent, les agriculteurs et éleveurs, pourtant piliers de l'économie locale, ne reçoivent aucune aide de l'État malgré les défis croissants du réchauffement climatique et des sécheresses récurrentes. Cette absence de soutien accentue leur vulnérabilité et met en péril leur subsistance.
Un Intérêt Politique Opportuniste
L'intérêt de l'État pour le département de M’bagne se réveille uniquement à l'approche des élections. Durant ces périodes, le département devient l'objet de promesses électorales et de pratiques de clientélisme politique. Les habitants, ignorés en temps normal, voient alors des cadeaux éphémères et des promesses creuses se multiplier dans une tentative cynique d’acheter leurs votes. Ce cycle de manipulation électorale exacerbe le sentiment d'abandon et de trahison ressenti par la population.
Une Représentation Politique défaillante
Depuis plus de 10 ans, le département de M’bagne n'a eu de ministre issu de ses rangs. Aujourd’hui, il n’a aucune représentation sérieuse et digne.
Les députés du département restent silencieux quant aux problèmes criants de leur territoire. Leurs intérêts personnels prévalent sur les préoccupations des habitants. Cette indifférence laisse les habitants sans voix au niveau des instances décisionnelles nationales.
Les maires sont quasiment démunis et inexistants sur le terrain. Ils profitent des privilèges tout en délaissant les problèmes locaux et exacerbant ainsi le sentiment d’abandon.
Cette absence de représentation politique efficace au niveau national renforce l’isolement et la marginalisation du département, le plongeant davantage dans l’oubli.
Un Appel Urgent à l'Action
L’abandon du département de M’bagne par l’État mauritanien est une réalité intolérable. Pour remédier à cette situation, il est impératif d’adopter des politiques publiques robustes et inclusives. La construction d’écoles et de dispensaires, l’acheminement de personnel qualifié, le soutien aux agriculteurs et éleveurs face aux défis climatiques sont autant de mesures urgentes et indispensables.
Les habitants lancent un appel désespéré à l'action. Il est temps que l’État mauritanien reconnaisse l’urgente nécessité d’investir dans ce département, de restaurer la dignité de ses habitants et de garantir un avenir où chacun peut prospérer.
Les promesses électorales doivent se traduire en actions concrètes pour que ce dernier ne soit plus une terre oubliée, mais un symbole de résilience et de développement durable.
Ibrahima NIANG
Nice le 14/09/2024
Source : NIANG Ibrahima
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