
Marième Mint Sidi Mohamed risque de ne pas souffler sa deuxième bougie, dans deux semaines, faute d'énergie suffisante pour effectuer ce geste pourtant tout à fait anodin et amusant pour tous les enfants et significatif pour leurs parents. Elle souffre d'une malnutrition sévère et suit le traitement correspondant au Centre de Récupération Nutritionnelle des enfants malnutris aigus sévères (CRENAS) du Centre hospitalier de Néma.
Déjà, sa mère se plaint du coût du traitement estimé à 3800 Ouguiyas pendant les premières 24 heures de son hospitalisation. Cette mère, une jeune femme de 18 ans, est issue d'un milieu pauvre du quartier de Ideilba à Néma. Elle ne bénéficie d'aucun soutien à part celui de sa tante car elle a cédé tous ses biens à son ex-époux en contrepartie de son divorce.
Les conditions difficiles de cette jeune femme semblent être à l'origine du malheur de sa fillette, Marième qui venait justement de se rétablir, il y a un mois seulement d'une malnutrition modérée grâce au concours gratuit d'un Centre de Récupération d'Enfants malnutris modérés (CRENAM) de la place. Dès lors, on se pose la question de savoir combien de temps et comment cet enfant pourrait-il vivre tranquillement chez lui pour être … de la malnutrition?
Il est vrai qu'en Mauritanie, les services et institutions en charge de lutter contre ce mal ont toujours oeuvré pour réduire les conséquences d'un tel phénomène sans pour autant atteindre les objectifs fixés. Certes, les efforts consentis, dans ce cadre, en matière, d'extension de centres de nutrition communautaire et de centres de récupération d'enfants malnutris (modérés ou sévères), de campagnes de sensibilisation, de dépistage, de distribution de vitamine A et de plampy nut ou de déparasitage en plus des actions entamées en faveur des populations pauvres, ont permis d'enregistrer des progrès. Toutefois, l'absence d'une synergie conséquente entre les différents intervenants et surtout le manque de discernement de tous les paramètres de la question de la malnutrition ont sérieusement compromis ces actions.
Dans ce contexte, et pour pallier ces insuffisances, un programme conjoint "Accélération de la lutte contre la faim et la malnutrition des enfants dans le Sud Est Mauritanien" a été mis en place depuis bientôt une année. Ce programme, financé par l'Espagne et exécuté par les départements ministériels concernés par la malnutrition, des agences du système des Nations Unies et des organisations nationales et internationales opérant dans le domaine, profite exclusivement aux wilayas des deux Hodhs définies comme le plus grand foyer de malnutrition au niveau national.
Ce programme vise la réalisation d’un paquet intégré d'interventions, de prévention et de traitement de la malnutrition sur la base d'une amélioration durable de la sécurité alimentaire, d'un changement de comportements nutritionnels et d'un renforcement de la prise en charge de la malnutrition. Les aspects innovants du programme portent sur une batterie de mesures destinée à créer un environnement propice à la réduction voire l'éradication de la malnutrition des enfants de 0 à 5 ans dans le Sud Est Mauritanien.
Il s'agit, en fait, d'une action globale qui comprend plusieurs volets notamment, la surveillance nutritionnelle et la sécurité alimentaire, la formation du personnel de santé, la sensibilisation sur l'allaitement maternel exclusif, la mise en place de micro crédits, de stocks alimentaires villageois de sécurité et de ‘’vivre contre travail’’ au profit des habitants des poches de pauvreté.
Aux grands maux, les grands remèdes
La nouvelle approche prend en considération les rapports étroits entre la pauvreté et la malnutrition et agit en conséquence. Car l'amélioration du cadre de vie des ménages influe positivement sur la prévalence de la malnutrition. Ainsi, les enfants admis au CRENAM de Werken 2 relevant de la commune d'Agoueinitt donnent plutôt une bonne impression par rapport à l'efficacité des services du centre. Sur les 70 cas admis, 33 sont rétablis avec deux abandons.
Le coordinateur de l'ONG ADICOR, qui s'occupe de la supervision de plusieurs centres dans la zone, M. Heiba Ould Haida a confié aux journalistes que ces résultats ont été rendus possibles grâce à l'engagement du comité de gestion composé de 5 (cinq ) personnes au niveau local, la sensibilisation et la mobilisation des femmes du village et le respect des quotas alloués aux enfants et aux femmes malnutris ainsi que la qualité des produits disponibles. Il a relevé que la digue réhabilitée par son ONG dans le cadre de ce programme a été d'un grand apport dans ce sens.
Ainsi, Oum Chama Mint Lemana ne cache pas sa satisfaction pour la qualité des services rendus par ce centre. Cette femme et ses deux enfants (2 ans et 4 mois) ont profité de l'assistance du centre. Déjà, elle et son enfant de deux ans se sont rétablis et celui de 4 mois est en bonne voie. Le même sentiment est presque partagé par les mères des enfants admis aux centres dans les localités de Oum Avnadich et Loueid, deux localités qui ont bénéficié d'un stock alimentaire villageois de sécurité et d'un magasin multifonctionnel, de micro crédit, en cours, d'installations dans le cadre du programme.
Il faut reconnaître que ce constat ne reflète, en aucun cas, la réalité de la prévalence réelle de la malnutrition dans la zone. D'abord parce que la visite du terrain est intervenue en période de moisson où le taux de prévalence de la malnutrition connaît généralement une nette régression, ensuite, par ce que les quatre sites visités ne reflètent pas forcément la réalité de plus d'une centaine de centres répartis au niveau de la wilayas du Hodh Charghi.
D'ailleurs, le coordinateur du programme, Dr. Ahmed Ould Ahmed Aida a déclaré aux journalistes, qui viennent de séjourner dans les deux Hodhs, dans le cadre d'une mission organisée par l'UNICEF et le Réseau des Femmes Journalistes de Mauritanie (RFJM), qu'il est encore tôt pour évaluer les réalisations du programme bien que des actions consistantes soient déjà entamées. Ces efforts, a-t-il dit, se feront sentir certainement pendant la prochaine période de soudure.
Rappelons que la malnutrition est la conséquence directe d'une alimentation ne répondant pas aux exigences du fonctionnement normal de l'organisme humain. Elle se développe généralement dans les milieux pauvres et sévit souvent, à une large échelle, à la suite de catastrophes (sécheresse, inondations, guerres).
Pire, la malnutrition peut même toucher des foyers moyens ou riches en cas d'ignorance ou de négligence de la composition d'une alimentation complète et équilibrée. Mais le danger réel de ce phénomène est qu'il s'attaque particulièrement aux couches vulnérables de la société notamment les enfants et les femmes enceintes ou allaitantes, sources de perpétuation de l’espèce humaine et gage de développement de toute nation.
Cheikhna O/ Cheikh
source:AMI
Déjà, sa mère se plaint du coût du traitement estimé à 3800 Ouguiyas pendant les premières 24 heures de son hospitalisation. Cette mère, une jeune femme de 18 ans, est issue d'un milieu pauvre du quartier de Ideilba à Néma. Elle ne bénéficie d'aucun soutien à part celui de sa tante car elle a cédé tous ses biens à son ex-époux en contrepartie de son divorce.
Les conditions difficiles de cette jeune femme semblent être à l'origine du malheur de sa fillette, Marième qui venait justement de se rétablir, il y a un mois seulement d'une malnutrition modérée grâce au concours gratuit d'un Centre de Récupération d'Enfants malnutris modérés (CRENAM) de la place. Dès lors, on se pose la question de savoir combien de temps et comment cet enfant pourrait-il vivre tranquillement chez lui pour être … de la malnutrition?
Il est vrai qu'en Mauritanie, les services et institutions en charge de lutter contre ce mal ont toujours oeuvré pour réduire les conséquences d'un tel phénomène sans pour autant atteindre les objectifs fixés. Certes, les efforts consentis, dans ce cadre, en matière, d'extension de centres de nutrition communautaire et de centres de récupération d'enfants malnutris (modérés ou sévères), de campagnes de sensibilisation, de dépistage, de distribution de vitamine A et de plampy nut ou de déparasitage en plus des actions entamées en faveur des populations pauvres, ont permis d'enregistrer des progrès. Toutefois, l'absence d'une synergie conséquente entre les différents intervenants et surtout le manque de discernement de tous les paramètres de la question de la malnutrition ont sérieusement compromis ces actions.
Dans ce contexte, et pour pallier ces insuffisances, un programme conjoint "Accélération de la lutte contre la faim et la malnutrition des enfants dans le Sud Est Mauritanien" a été mis en place depuis bientôt une année. Ce programme, financé par l'Espagne et exécuté par les départements ministériels concernés par la malnutrition, des agences du système des Nations Unies et des organisations nationales et internationales opérant dans le domaine, profite exclusivement aux wilayas des deux Hodhs définies comme le plus grand foyer de malnutrition au niveau national.
Ce programme vise la réalisation d’un paquet intégré d'interventions, de prévention et de traitement de la malnutrition sur la base d'une amélioration durable de la sécurité alimentaire, d'un changement de comportements nutritionnels et d'un renforcement de la prise en charge de la malnutrition. Les aspects innovants du programme portent sur une batterie de mesures destinée à créer un environnement propice à la réduction voire l'éradication de la malnutrition des enfants de 0 à 5 ans dans le Sud Est Mauritanien.
Il s'agit, en fait, d'une action globale qui comprend plusieurs volets notamment, la surveillance nutritionnelle et la sécurité alimentaire, la formation du personnel de santé, la sensibilisation sur l'allaitement maternel exclusif, la mise en place de micro crédits, de stocks alimentaires villageois de sécurité et de ‘’vivre contre travail’’ au profit des habitants des poches de pauvreté.
Aux grands maux, les grands remèdes
La nouvelle approche prend en considération les rapports étroits entre la pauvreté et la malnutrition et agit en conséquence. Car l'amélioration du cadre de vie des ménages influe positivement sur la prévalence de la malnutrition. Ainsi, les enfants admis au CRENAM de Werken 2 relevant de la commune d'Agoueinitt donnent plutôt une bonne impression par rapport à l'efficacité des services du centre. Sur les 70 cas admis, 33 sont rétablis avec deux abandons.
Le coordinateur de l'ONG ADICOR, qui s'occupe de la supervision de plusieurs centres dans la zone, M. Heiba Ould Haida a confié aux journalistes que ces résultats ont été rendus possibles grâce à l'engagement du comité de gestion composé de 5 (cinq ) personnes au niveau local, la sensibilisation et la mobilisation des femmes du village et le respect des quotas alloués aux enfants et aux femmes malnutris ainsi que la qualité des produits disponibles. Il a relevé que la digue réhabilitée par son ONG dans le cadre de ce programme a été d'un grand apport dans ce sens.
Ainsi, Oum Chama Mint Lemana ne cache pas sa satisfaction pour la qualité des services rendus par ce centre. Cette femme et ses deux enfants (2 ans et 4 mois) ont profité de l'assistance du centre. Déjà, elle et son enfant de deux ans se sont rétablis et celui de 4 mois est en bonne voie. Le même sentiment est presque partagé par les mères des enfants admis aux centres dans les localités de Oum Avnadich et Loueid, deux localités qui ont bénéficié d'un stock alimentaire villageois de sécurité et d'un magasin multifonctionnel, de micro crédit, en cours, d'installations dans le cadre du programme.
Il faut reconnaître que ce constat ne reflète, en aucun cas, la réalité de la prévalence réelle de la malnutrition dans la zone. D'abord parce que la visite du terrain est intervenue en période de moisson où le taux de prévalence de la malnutrition connaît généralement une nette régression, ensuite, par ce que les quatre sites visités ne reflètent pas forcément la réalité de plus d'une centaine de centres répartis au niveau de la wilayas du Hodh Charghi.
D'ailleurs, le coordinateur du programme, Dr. Ahmed Ould Ahmed Aida a déclaré aux journalistes, qui viennent de séjourner dans les deux Hodhs, dans le cadre d'une mission organisée par l'UNICEF et le Réseau des Femmes Journalistes de Mauritanie (RFJM), qu'il est encore tôt pour évaluer les réalisations du programme bien que des actions consistantes soient déjà entamées. Ces efforts, a-t-il dit, se feront sentir certainement pendant la prochaine période de soudure.
Rappelons que la malnutrition est la conséquence directe d'une alimentation ne répondant pas aux exigences du fonctionnement normal de l'organisme humain. Elle se développe généralement dans les milieux pauvres et sévit souvent, à une large échelle, à la suite de catastrophes (sécheresse, inondations, guerres).
Pire, la malnutrition peut même toucher des foyers moyens ou riches en cas d'ignorance ou de négligence de la composition d'une alimentation complète et équilibrée. Mais le danger réel de ce phénomène est qu'il s'attaque particulièrement aux couches vulnérables de la société notamment les enfants et les femmes enceintes ou allaitantes, sources de perpétuation de l’espèce humaine et gage de développement de toute nation.
Cheikhna O/ Cheikh
source:AMI