Marche contre la candidature de Ely : Indignations tardives et indignes

«Marche des negro africains contre la candidature de Ely Ould Mohamed Vall.» C’est ainsi qu’a été présentée la manifestation organisée à Nouakchott, dimanche 14 juin par des « cadres et notables » originaires de la vallée du fleuve. Ces « cadres et notables », tous embarqués dans la campagne du général Ould Abdel Aziz, reprochent à Ely Ould Mohamed Vall, ses vingt ans passés avec Ould Taya en tant que directeur de la sûreté. Autre reproche : le discours de Ely président du CMJD en 2006 dans la vallée.



Marche contre la candidature de Ely : Indignations tardives et indignes
La carte « Ely Ould Mohamed Vall alter ego de Ould Taya » venant de personnalités de la vallée, ex soutiens indéfectibles et inconditionnels de ce même Ould Taya, soutiens de tous les pouvoirs, est-ce recevable? La politique, il est vrai, c’est souvent les arguments du moment, du contexte…Quand Ely était directeur de la sûreté sous Ould Taya, certains des organisateurs de la marche du 14 juin battaient des mains, des pieds, de la langue…pour ce même Ould Taya.

Pendant les années de plomb dont-il rendent Ely Coresponsable, les « cadres et notables »de la vallée aujourd’hui inconditionnel de Aziz, hier de Taya, n’avaient pas brillé par leurs protestations ou indignations contre les violations massives des droits humains. Ceux qui en ce moment avaient osé parler sont, aujourd’hui, fondés à demander des comptes à Ely. Ceux qui n’avaient osé piper mot ou qui avaient même activement participé au négationnisme de l’époque, sont inaptes à faire certains rappels aujourd’hui.

Le discours « Tarzan » de Ely a été prononcé en 2006. Il a fallu trois ans, il a fallu que Ely soit opposé à Aziz…pour que certains, rétroactivement, s’indignent. En 2006, pendant la transition, il était permis de battre le pavé, de protester, de s’indigner.

Le passif humanitaire est un problème national suffisamment grave. Il s’agit de centaines d’exécutions sommaires, de tortures et autres actes inhumains et dégradants. Quand on parle de cette question, il faut le faire sérieusement. S’en servir pour rehausser un candidat et baisser la cote d’un autre, en faire un instrument politicien et électoraliste…c’est indigne, indécent, c’est une atteinte à la mémoire des victimes…

Khalilou Diagana

Source : Le Quotidien de Nouakchott




Mardi 16 Juin 2009
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