Il y a onze mois le désespoir s'installait, Monsieur le Président. Vous dans les cachots de la Junte, nous, les Mauritaniennes et Mauritaniens, en proie au doute et à l’amertume. La malédiction des coups d’Etat était de retour et la parenthèse démocratique allait se refermer.
Mais ce fut sans compter avec vous, avec les prémisses de la démocratie naissante à laquelle vous nous prépariez, avec nos projets pour la Mauritanie et avec l’espoir de nous en sortir ensemble, debouts, quel qu'en soit le prix à payer.
Monsieur le Président, ce Palais des Congrès qui vous avait entendu prêter serment de défendre la Constitution vous a vu rendre ce serment après l’avoir honoré au prix de votre liberté et parfois de votre intégrité physique.
Vous auriez pu accepter, dès les premiers jours du Putsch les offres insistantes de la Junte. Vous auriez pu céder, seul avec vos visiteurs du soir, aux propositions de devenir le sixième ancien chef d’Etat avec les avantages et les honneurs qui en incombaient. Vous avez préféré l’Honneur aux honneurs feints.
Vous avez réentendu votre serment et votre engagement, que vous êtes le seul président mauritanien à vouloir faire respecter la Constitution et à défendre les Institutions de la République. Tout le monde a encore à l’oreille les enregistrements de votre conversation avec les deux envoyés du soir.
Vous avez préféré alors nous servir d’étendard, de point de ralliement donnant en cela une vraie raison d’espérer qu’un jour le cauchemar pourrait se dissiper.
Les Femmes Démocrates qu’on bat à même le bitume, les Parlementaires arborant leur écharpe d’élu qu’on gaze et qu’on piétine, les hauts responsables politiques qui préfèrent croupir en prison plutôt que de coopérer avec les Usurpateurs, les Mauritaniens de l’Etranger qui se mettent en réseau pour aider à isoler la Junte, les dirigeants du Front qui sillonnent le monde pour contrer la propagande outrancière du Limogé, cette communauté internationale qui hésite à entériner le fait accompli, tout cela n’aurait pu avoir lieu si vous aviez cédé aux arrangements.
Aujourd’hui, vous réussissez à faire encore plus, parvenant ainsi à trouver la ressource pour remettre la Constitution d’aplomb. Vous acceptez, pour sauver la Constitution, de renoncer à la présidence et pour laquelle, bientôt, la classe politique mauritanienne toute entière se mettra en ébullition.
Vous rendez un mandat que personne ne peut vous accuser d’avoir usurpé. Un mandat que vous avez gagné haut la main et que vous avez défendu avec panache au grand bonheur de la Mauritanie.
Mais, Monsieur le Président, la tâche n’est pas terminée. Vous avez mené notre pauvre rafiot non loin du rivage mais il reste à l'acheminer au port. Le Coup d’Etat a échoué mais les Putschistes sont toujours là.
Libéré de vos servitudes présidentielles, nous comptons sur votre charisme, l’estime que vous avez accumulée et la valeur que vous représentez, pour finir de restaurer la démocratie.
Mohamed Baba
Source: Cridem
Mais ce fut sans compter avec vous, avec les prémisses de la démocratie naissante à laquelle vous nous prépariez, avec nos projets pour la Mauritanie et avec l’espoir de nous en sortir ensemble, debouts, quel qu'en soit le prix à payer.
Monsieur le Président, ce Palais des Congrès qui vous avait entendu prêter serment de défendre la Constitution vous a vu rendre ce serment après l’avoir honoré au prix de votre liberté et parfois de votre intégrité physique.
Vous auriez pu accepter, dès les premiers jours du Putsch les offres insistantes de la Junte. Vous auriez pu céder, seul avec vos visiteurs du soir, aux propositions de devenir le sixième ancien chef d’Etat avec les avantages et les honneurs qui en incombaient. Vous avez préféré l’Honneur aux honneurs feints.
Vous avez réentendu votre serment et votre engagement, que vous êtes le seul président mauritanien à vouloir faire respecter la Constitution et à défendre les Institutions de la République. Tout le monde a encore à l’oreille les enregistrements de votre conversation avec les deux envoyés du soir.
Vous avez préféré alors nous servir d’étendard, de point de ralliement donnant en cela une vraie raison d’espérer qu’un jour le cauchemar pourrait se dissiper.
Les Femmes Démocrates qu’on bat à même le bitume, les Parlementaires arborant leur écharpe d’élu qu’on gaze et qu’on piétine, les hauts responsables politiques qui préfèrent croupir en prison plutôt que de coopérer avec les Usurpateurs, les Mauritaniens de l’Etranger qui se mettent en réseau pour aider à isoler la Junte, les dirigeants du Front qui sillonnent le monde pour contrer la propagande outrancière du Limogé, cette communauté internationale qui hésite à entériner le fait accompli, tout cela n’aurait pu avoir lieu si vous aviez cédé aux arrangements.
Aujourd’hui, vous réussissez à faire encore plus, parvenant ainsi à trouver la ressource pour remettre la Constitution d’aplomb. Vous acceptez, pour sauver la Constitution, de renoncer à la présidence et pour laquelle, bientôt, la classe politique mauritanienne toute entière se mettra en ébullition.
Vous rendez un mandat que personne ne peut vous accuser d’avoir usurpé. Un mandat que vous avez gagné haut la main et que vous avez défendu avec panache au grand bonheur de la Mauritanie.
Mais, Monsieur le Président, la tâche n’est pas terminée. Vous avez mené notre pauvre rafiot non loin du rivage mais il reste à l'acheminer au port. Le Coup d’Etat a échoué mais les Putschistes sont toujours là.
Libéré de vos servitudes présidentielles, nous comptons sur votre charisme, l’estime que vous avez accumulée et la valeur que vous représentez, pour finir de restaurer la démocratie.
Mohamed Baba
Source: Cridem