Obama embarrassé après l'arrestation d'un professeur noir de Harvard



Obama embarrassé après l'arrestation d'un professeur noir de Harvard
Le président américain Barack Obama, habituellement soucieux de ne pas déchaîner les passions raciales, a provoqué des remous en qualifiant de "stupide" l'attitude de la police qui a arrêté la semaine dernière un éminent universitaire noir et ami.

Henry Louis Gates Jr, spécialiste des questions africaines et afro-américaines à la prestigieuse université Harvard, a été arrêté la semaine dernière après avoir enfoncé la porte de son domicile parce qu'il ne retrouvait pas ses clés, à son retour d'un déplacement en Chine.

La police de Cambridge, Massachussetts. avait été alertée par le voisinage croyant à un cambriolage. Le professeur décrit le quiproquo et son arrestation sur le site The Root auquel il contribue. Et plaisante même sur le "profilage racial" qui a été fait de lui et de son chauffeur qui l'aidait à ouvrir la porte bloquée de sa maison.

Sur CNN, il a aussi décrit la façon dont il a décliné son identité, documents à l'appui, avant de se retrouver menotté sans comprendre ce qui se passait.



Cette arrestation illustre l'importance que continue à revêtir le facteur racial aux Etats-Unis, malgré les progrès accomplis, dont il est la preuve vivante, a rappelé le premier président américain noir. Gates est d'ailleurs un ami d'Obama.

"La police s'est conduite de manière stupide en arrêtant quelqu'un alors que la preuve était faite qu'il était chez lui", a dit Obama mercredi soir, lors d'une conférence de presse sur son grand projet de réforme du système de santé.



Jeudi, ses propos sur l'affaire Gates faisaient parler... au moins autant que ceux sur l'assurance maladie. Le New York Times revient longuement sur l'affaire.

Le président Obama est le premier étonné de l'ampleur que prend la polémique. S'exprimant sur ABC News, il s'est dit "surpris par la controverse entourant" sa remarque. "Je pense qu'il s'agissait d'un commentaire franc que de dire qu'il n'était probablement pas nécessaire de passer des menottes à un homme d'âge mûr, qui se sert d'une canne et qui se trouve chez lui."

"J'ai un extraordinaire respect pour le difficile travail accompli par les officiers de police", a précisé Obama. "Mon idée est que des mots ont été échangés entre l'officier de police et Gates et que tout le monde aurait dû se calmer et qu'il aurait fallu garder la tête froide."

La police choquée par Obama

En intervenant dans cette affaire, Obama a provoqué l'émotion et s'est aliéné les officiers de police américains à travers tout le pays, a estimé David Howlay, président de la Fraternité internationale des officiers de police qui compte 15.000 membres.

"Non seulement vous avez fait preuve d'un manque de jugement dans le choix de vos mots, mais vous avez mis en cause tous les membres de la police de Cambridge et tous les officiers de sécurité publique à travers le pays", écrit Howlay dans une lettre adressée à Obama.

Les médias répercutaient d'ailleurs la réponse de James Crowley, le sergent blanc qui a arrêté Gates et qui s'est dit déçu de l'intervention de Barack Obama, "largement à côté de la plaque", selon lui. Le sergent a contesté tout préjugé raciste.



Le chef du département de la police de Cambridge, Robert Haas, est lui aussi intervenu dans le débat jeudi. "En me fondant sur ce que j'ai vu et entendu de la part d'autres policiers, il (Crowley) a respecté la bienséance professionnelle pendant tout le déroulement de l'intervention et s'est conduit d'une manière professionnelle", a déclaré Haas.

Il a annoncé qu'il formait une commission chargée d'examiner les conditions de l'arrestation.

Au Massachusetts, pourtant un fort bastion libéral, beaucoup ont jugé que le président avait franchi la ligne blanche en formulant un jugement sans connaître les tenants et les aboutissants de l'affaire.


LEXPRESS
Source: Riminfo

Samedi 25 Juillet 2009
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