Le 5 août prochain, le vainqueur de l’élection présidentielle du 18 juillet dernier va être investi par le Conseil Constitutionnel dans ses nouvelles fonctions de président de la République. Plusieurs chefs d’Etats ou leurs représentants sont attendus dont, semble t-il nos voisins immédiats (Mali, Sénégal, Maroc, Algérie). Les Français seront représentés par Alain Joyandet leur monsieur coopération.
Auparavant, Mohamed Ould Abdel Aziz qui a démissionné de la présidence de l'Union Pour la République (UPR) au lendemain de sa victoire, se verra trouver un remplaçant à la tête du parti lors d'une assemblée générale de la formation convoquée pour le dimanche 2 août 2009 à son siège. Ces deux évènements politiques qui vont se dérouler au courant de la semaine suscitent des interrogations quant à la présence ou non des thuriféraires de Mohamed Ould Abdel Aziz, candidats malheureux à l&rsquoélection présidentielle passée. Certes, Ahmed Ould Daddah et Messaoud Ould Boulkheïr qui dénoncent des fraudes massives ont, malgré tout, pris acte du verdict du Conseil Constitutionnel validant les résultats du scrutin du 18 juillet qui proclament Ould Abdel Aziz vainqueur. Ils estiment toutefois que la crise politique n&rsquoest pas encore résolue parce que, pour eux, le scrutin « n'a été ni libre, ni démocratique, ni transparent en raison des maneliguvres et manipulations frauduleuses du processus électoral ». Qu'est-ce à dire ? Vont-ils ou non participer à la cérémonie d'investiture du tombeur de Sidi Ould Cheikh Abdellahi ?
Vont-ils cracher dans la soupe ?
A la lecture du communiqué commun entre le RFD et le FNDD on perçoit plus un compromis obtenu difficilement qu'une volonté réelle d'harmoniser leurs positions politiques face à la conduite à tenir. A juste raison d'ailleurs pour chacun des candidats. Il est plus facile pour Ould Daddah arrivé troisième de cracher sur les résultats du scrutin que Messaoud Ould Boulkheïr arrivé second en doublant presque son score de mars 2007 où il était quatrième au premier tour. De plus, président de l&rsquoAssemblée nationale pour un mandat de cinq ans qui s&rsquoachève en 2011, quel intérêt aurait-il à continuer de contester un président légitimement élu maintenant ? Ce perchoir, realpolitik oblige, lui commanderait de trouver un modus vivendi politique avec Ould Abdel Aziz. D'autant que tous les deux y ont intérêt. Pour Messaoud Ould Boulkheïr, gagner d'une main ce qu&rsquoon a perdu de l'autre, en parvenant à décrocher quelques postes ministériels dans le futur gouvernement en faveur du camp du FNDD &ndashsi jamais c'était le cas- ne serait pas une mauvaise affaire. Car, après tout, pensent certains, le FNDD n&rsquoa plus sa raison d&rsquoêtre . Sidi Ould Cheikh Abdellahi a démissionné et l&rsquoélection présidentielle consacrant le retour à l'ordre constitutionnel normal a eu lieu. La communauté internationale à travers le Groupe de Contact International pour la Mauritanie a fait le deuil de la crise politique puisqu'elle a reconnu les résultats du scrutin qu'elle a jugé libre et transparent. De plus, ce réalisme politique répondrait aux souhaits du GCIM de voir les acteurs politiques nationaux -qu'ils soient ou non protagonistes à la crise- &oeliguvrer de concert à la consolidation de la démocratie dans le pays.
Messaoud, une bouée de sauvetage
De son côté, Ould Abdel Aziz auréolé de sa victoire éclatante, n'aurait aucun intérêt politique à dissoudre l'Assemblée nationale pour l&rsquoinstant. L'Union Pour la République, son parti, n'est pas encore structuré encore moins implanté à travers le pays. Ses structures sont encore du domaine de l'informel, parce que l'ex président du parti, tenait à ne rien faire qui puisse attiser des querelles de tendances politiques diverses alors que pointaient l&rsquoélection présidentielle du 6 juin reporté au 18 juillet. Donc Messaoud Ould Boulkheïr maintenu au perchoir de l'Assemblée nationale est une bouée de sauvetage pour préparer l&rsquoUPR aux futures élections municipales et législatives de novembre et décembre 2011. Ces calculs politiques font qu'il est plus enclin à être réceptif aux « recommandations du GCIM » d'oouvrir son gouvernement aux autres forces politiques. Dans son camp, ils sont nombreux à ne pas vouloir d&rsquoune telle stratégie mais Ould Abdel Aziz n&rsquoen aurait cure.
Ould Daddah pour rassurer les partenaires
Quant à Ahmed Ould Daddah qui souffle le chaud et le froid, a-t-il d&rsquoautres choix, pour continuer à cracher dans la soupe qui se prépare. Bien vrai qu&rsquoil n&rsquoest pas content des résultats qui le rétrogradent à la troisième place mais tout compte fait, et à y voir de près, l&rsquohomme ne fait pas du bruit pour rien. En vérité tout est calculé dans ses positions. Même s&rsquoil a perdu la bataille de la magistrature suprême, le leader de l'opposition démocratique de par son statut, ne perd pas de vue tout l'intérêt que son parti peut tirer d'une participation à un gouvernement d&rsquoouverture. Non seulement c'est un tremplin pour surveiller de près l&rsquoaction gouvernementale, mais c'est aussi une manière de freiner tout débauchage de ses cadres tentés de ne pas cracher dans cette soupe. Déjà on brandit cette possibilité dans certains milieux politiques proches du pouvoir soucieux de l'isoler ou à défaut faire éclater le parti. Le ministre de la défense un pur et dur du parti, serait cité comme exemple possible qui pourrait être maintenu dans le futur gouvernement de Aziz. Vrai ou faux, le président du RFD a du pain sur la planche, car il n&rsquoa pas les mêmes soucis que ses alliés qui se frottent les mains. L'nvestiture de Mohamed Ould Abdel Aziz dira si oui ou non ces candidats entendent bien fumer le calumet de la paix en face de Me Abdoulaye Wade, artisan des accords de Dakar. Rendez-vous le 5 août !
Moussa Diop
Source: Le Quotidien
Auparavant, Mohamed Ould Abdel Aziz qui a démissionné de la présidence de l'Union Pour la République (UPR) au lendemain de sa victoire, se verra trouver un remplaçant à la tête du parti lors d'une assemblée générale de la formation convoquée pour le dimanche 2 août 2009 à son siège. Ces deux évènements politiques qui vont se dérouler au courant de la semaine suscitent des interrogations quant à la présence ou non des thuriféraires de Mohamed Ould Abdel Aziz, candidats malheureux à l&rsquoélection présidentielle passée. Certes, Ahmed Ould Daddah et Messaoud Ould Boulkheïr qui dénoncent des fraudes massives ont, malgré tout, pris acte du verdict du Conseil Constitutionnel validant les résultats du scrutin du 18 juillet qui proclament Ould Abdel Aziz vainqueur. Ils estiment toutefois que la crise politique n&rsquoest pas encore résolue parce que, pour eux, le scrutin « n'a été ni libre, ni démocratique, ni transparent en raison des maneliguvres et manipulations frauduleuses du processus électoral ». Qu'est-ce à dire ? Vont-ils ou non participer à la cérémonie d'investiture du tombeur de Sidi Ould Cheikh Abdellahi ?
Vont-ils cracher dans la soupe ?
A la lecture du communiqué commun entre le RFD et le FNDD on perçoit plus un compromis obtenu difficilement qu'une volonté réelle d'harmoniser leurs positions politiques face à la conduite à tenir. A juste raison d'ailleurs pour chacun des candidats. Il est plus facile pour Ould Daddah arrivé troisième de cracher sur les résultats du scrutin que Messaoud Ould Boulkheïr arrivé second en doublant presque son score de mars 2007 où il était quatrième au premier tour. De plus, président de l&rsquoAssemblée nationale pour un mandat de cinq ans qui s&rsquoachève en 2011, quel intérêt aurait-il à continuer de contester un président légitimement élu maintenant ? Ce perchoir, realpolitik oblige, lui commanderait de trouver un modus vivendi politique avec Ould Abdel Aziz. D'autant que tous les deux y ont intérêt. Pour Messaoud Ould Boulkheïr, gagner d'une main ce qu&rsquoon a perdu de l'autre, en parvenant à décrocher quelques postes ministériels dans le futur gouvernement en faveur du camp du FNDD &ndashsi jamais c'était le cas- ne serait pas une mauvaise affaire. Car, après tout, pensent certains, le FNDD n&rsquoa plus sa raison d&rsquoêtre . Sidi Ould Cheikh Abdellahi a démissionné et l&rsquoélection présidentielle consacrant le retour à l'ordre constitutionnel normal a eu lieu. La communauté internationale à travers le Groupe de Contact International pour la Mauritanie a fait le deuil de la crise politique puisqu'elle a reconnu les résultats du scrutin qu'elle a jugé libre et transparent. De plus, ce réalisme politique répondrait aux souhaits du GCIM de voir les acteurs politiques nationaux -qu'ils soient ou non protagonistes à la crise- &oeliguvrer de concert à la consolidation de la démocratie dans le pays.
Messaoud, une bouée de sauvetage
De son côté, Ould Abdel Aziz auréolé de sa victoire éclatante, n'aurait aucun intérêt politique à dissoudre l'Assemblée nationale pour l&rsquoinstant. L'Union Pour la République, son parti, n'est pas encore structuré encore moins implanté à travers le pays. Ses structures sont encore du domaine de l'informel, parce que l'ex président du parti, tenait à ne rien faire qui puisse attiser des querelles de tendances politiques diverses alors que pointaient l&rsquoélection présidentielle du 6 juin reporté au 18 juillet. Donc Messaoud Ould Boulkheïr maintenu au perchoir de l'Assemblée nationale est une bouée de sauvetage pour préparer l&rsquoUPR aux futures élections municipales et législatives de novembre et décembre 2011. Ces calculs politiques font qu'il est plus enclin à être réceptif aux « recommandations du GCIM » d'oouvrir son gouvernement aux autres forces politiques. Dans son camp, ils sont nombreux à ne pas vouloir d&rsquoune telle stratégie mais Ould Abdel Aziz n&rsquoen aurait cure.
Ould Daddah pour rassurer les partenaires
Quant à Ahmed Ould Daddah qui souffle le chaud et le froid, a-t-il d&rsquoautres choix, pour continuer à cracher dans la soupe qui se prépare. Bien vrai qu&rsquoil n&rsquoest pas content des résultats qui le rétrogradent à la troisième place mais tout compte fait, et à y voir de près, l&rsquohomme ne fait pas du bruit pour rien. En vérité tout est calculé dans ses positions. Même s&rsquoil a perdu la bataille de la magistrature suprême, le leader de l'opposition démocratique de par son statut, ne perd pas de vue tout l'intérêt que son parti peut tirer d'une participation à un gouvernement d&rsquoouverture. Non seulement c'est un tremplin pour surveiller de près l&rsquoaction gouvernementale, mais c'est aussi une manière de freiner tout débauchage de ses cadres tentés de ne pas cracher dans cette soupe. Déjà on brandit cette possibilité dans certains milieux politiques proches du pouvoir soucieux de l'isoler ou à défaut faire éclater le parti. Le ministre de la défense un pur et dur du parti, serait cité comme exemple possible qui pourrait être maintenu dans le futur gouvernement de Aziz. Vrai ou faux, le président du RFD a du pain sur la planche, car il n&rsquoa pas les mêmes soucis que ses alliés qui se frottent les mains. L'nvestiture de Mohamed Ould Abdel Aziz dira si oui ou non ces candidats entendent bien fumer le calumet de la paix en face de Me Abdoulaye Wade, artisan des accords de Dakar. Rendez-vous le 5 août !
Moussa Diop
Source: Le Quotidien