Passif humanitaire : Quinze ayant-droits attendent leurs indemnisations




Quinze ayant droits sur les quatre-cent-quatre-vingt recensés et qui devraient percevoir leurs indemnisations, accordées par le HCE alors au pouvoir, suite à un accord signé avec le collectif des ayant-droits et des rescapés (COVIRE), attendent, depuis des semaines, le payeur de la présidence, qui tarde à venir, avec son sac bourré de billets bleus.

Presque chaque matin, les ayant-droits se rendent chez mère Sall, au QG du collectif, situé au 5e arrondissement, non loin du robinet Sarakollé. Ici, la question, sur toutes les lèvres, est de savoir si l’engagement pris avec la junte reste, toujours, en vigueur.
Selon un rescapé, rapportant une rencontre avec le colonel Dia, rien n’augure de la bonne suite des évènements ; le pouvoir d’Aziz comptait, croit-il, régler le problème dans la perspective du 6/6, afin de bénéficier de l’électorat négro-mauritanien. Maintenant que la donne a changé, le général et ses courtiers préfèrent temporiser. Selon toujours le même rescapé, tous ceux qui n’ont pas été payés, avant les élections, risquent fort de ne plus l’être, après le scrutin ; «notre cas, à nous, les rescapés, est plus qu’incertain». Pourtant, un des membres du collectif avait déclaré, au Calame, que l’Etat a, déjà, réuni l’argent, pour tous les ayant-droits. Pourquoi, alors, ce retard? Où est passé le magot? A-t-il été réorienté vers la campagne ou, tout simplement, détourné? La question mérite d’être posée.
Pour rappel, la décision de reconnaître et d’indemniser les victimes des purges des militaires négro-mauritaniens, de 89 à 91, avait suscité une forte controverse, entre le COVIRE, partie contractante de l’arrangement, et les organisations de défense des droits de l’Homme, soutenues par un pan de la communauté négro-africaine. Au-delà même de cet accord, les responsables de Covire ont entrepris une vaste campagne; de sensibilisation, pour les uns; d’intoxication, pour les autres; afin d’amener les Négros-Mauritaniens à soutenir le général candidat, au prétexte qu’il aurait été le seul président à reconnaître l’existence même des Négros-Mauritaniens, en Mauritanie. Cette entreprise, largement orchestrée par les rescapés militaires, a contribué à diviser l’électorat, qui avait, fortement, voté Ibrahima Sarr, en 2007. Les co-signataires de l’accord avec le HCE ont même organisé une marche, pour demander l’invalidation de la candidature d’Ely Ould Mohamed Vall, qu’ils ont accusé d’être un des tortionnaires des militaires Négro-Mauritaniens, oubliant que certains des plus actifs de ces tortionnaires peuplaient le HCE, aujourd’hui réhabilité en Conseil National de Défense (CND).
DL

Source: Calame

Mercredi 1 Juillet 2009
Boolumbal Boolumbal
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