La présidentielle de 2019 n’aura aucun enjeu particulier, contrairement à ce que pensent bon nombre de nos analystes maison. Elle se déroulera comme les précédentes, c’est à dire, dans des conditions de transparence « acceptable ». Le candidat de la majorité gagnera. Et au premier tour ! Seuls les rêveurs peuvent penser le contraire. La victoire du champion de la majorité actuelle (appelée à se raffermir dans les semaines et mois à venir), est préparée de longue date par le pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz. L’opposition, « en décomposition » avancée, depuis ses multiples échecs et le travail de sape dont elle est l’objet de la part de l’UPR, dénoncera - encore - une fraude massive et l’utilisation des moyens de l’État. La communauté internationale entérinera les résultats d’un scrutin « ordinaire » parce que sans surprises ! Alors ? Ce sera tout ?
Non. Si l’on ne regarde que le départ du président Aziz et le choix qu’il a porté sur Ghazouani pour lui succéder, on peut parler d’une véritable révolution. L’alternance (comme changement d’un président par un autre, et non d’une majorité terrassée par une opposition qui a finalement eu la main heureuse) est, en elle-même, un fait notoire. Elle consacre le respect de la constitution en ses articles limitant à deux les mandats présidentiels. C’est essentiel comme « frein » au culte de la personnalité qu’entretenaient certains. C’est un pas de plus vers la consolidation des institutions et de la « professionnalisation » politique des partis.
L’opposition qui a longuement battu sa « logique » de harcèlement précampagne sur le refus du troisième mandat, doit maintenant sortir son plan B et éprouver son efficacité. Elle perd du temps, de l’énergie et de sa crédibilité en engageant un procès d’intention aux choix de la majorité, alors qu’elle-même peine à déterminer les contours de sa stratégie de conquête du pouvoir.
Au nom de quelle logique l’un de ses ténors, qui a croisé le fer avec Aziz (ancien général), en 2014, peut-il refuser à Ghazouani (aujourd’hui dans les mêmes conditions) le droit d’être candidat?
Ce que l’opposition peut exiger, c’est des garanties maximales de transparence ; et la première de celles-ci consiste à revoir la composition de la Ceni (Commission électorale nationale indépendante) qui est, dans sa configuration actuelle, une « association » du genre GIE (Groupement d’intérêt économique). Quand on représente une partie des partis en compétition, on ne peut se prévaloir du statut de « juste ».
Et si l’opposition accepte d’aller aux prochaines élections sans avoir réussi à démanteler la Ceni actuelle, c’est comme se faire hara-kiri.
Du côté de la majorité, tout le monde doit être content du choix de Ghazouani. Objectivement parlant. Ceux qui avaient fait montre de « résistance », quand le scénario du troisième mandat était encore envisagé (envisageable), jouaient leur dernier numéro « d’inconditionnels » au président Aziz. Ils consolidaient les acquis (individuels) du présent mais ne devraient avoir aucune difficulté à envisager maintenant l’avenir avec Ghazouani. Le meilleur choix, il faut le reconnaître, pour qui part de l’hypothèse hautement probable que le pouvoir actuel reste en place.
L’ancien chef d’État-major général des armées dispose d’atouts certains pour satisfaire les exigences de la nouvelle transition-alternance.
Artisan des succès sécuritaires de la Mauritanie et de la mise à niveau des forces armées qui, dans la région du Sahel, sont les seules qui tiennent en respect la nébuleuse Al Qaeda, il répond parfaitement au profil rare recherché par Aziz pour préserver cet acquis à valeur or auprès des chancelleries occidentales. Atout non négligeable donc, mais il y en a un autre non moins important.
La force de caractère et la réputation de « fonceur » d’Ould Abdel Aziz (agir d’abord, réfléchir ensuite) ne seront pas les premières armes du président Ghazouani dont on loue plutôt le calme et la souplesse dans le traitement des dossiers les plus sensibles. Dans ce registre, l’on entrevoit, déjà, le tout bénef que les mauritaniens peuvent tirer du changement à la tête de l’Exécutif pour apaiser une situation politique tendue depuis la « Rectification » de 2008. C’est aussi, en tout sincérité, ce dont la Mauritanie a besoin à la veille de l’exploitation d’immenses richesses de gaz vue déjà, à tort ou à raison, comme « l’âge d’or » d’une économie mauritanienne au bord de la récession à cause des difficultés éprouvées par la SNIM et le fardeau de la dette.
Sneiba Mohamed
source: http://elhourriya.net
Non. Si l’on ne regarde que le départ du président Aziz et le choix qu’il a porté sur Ghazouani pour lui succéder, on peut parler d’une véritable révolution. L’alternance (comme changement d’un président par un autre, et non d’une majorité terrassée par une opposition qui a finalement eu la main heureuse) est, en elle-même, un fait notoire. Elle consacre le respect de la constitution en ses articles limitant à deux les mandats présidentiels. C’est essentiel comme « frein » au culte de la personnalité qu’entretenaient certains. C’est un pas de plus vers la consolidation des institutions et de la « professionnalisation » politique des partis.
L’opposition qui a longuement battu sa « logique » de harcèlement précampagne sur le refus du troisième mandat, doit maintenant sortir son plan B et éprouver son efficacité. Elle perd du temps, de l’énergie et de sa crédibilité en engageant un procès d’intention aux choix de la majorité, alors qu’elle-même peine à déterminer les contours de sa stratégie de conquête du pouvoir.
Au nom de quelle logique l’un de ses ténors, qui a croisé le fer avec Aziz (ancien général), en 2014, peut-il refuser à Ghazouani (aujourd’hui dans les mêmes conditions) le droit d’être candidat?
Ce que l’opposition peut exiger, c’est des garanties maximales de transparence ; et la première de celles-ci consiste à revoir la composition de la Ceni (Commission électorale nationale indépendante) qui est, dans sa configuration actuelle, une « association » du genre GIE (Groupement d’intérêt économique). Quand on représente une partie des partis en compétition, on ne peut se prévaloir du statut de « juste ».
Et si l’opposition accepte d’aller aux prochaines élections sans avoir réussi à démanteler la Ceni actuelle, c’est comme se faire hara-kiri.
Du côté de la majorité, tout le monde doit être content du choix de Ghazouani. Objectivement parlant. Ceux qui avaient fait montre de « résistance », quand le scénario du troisième mandat était encore envisagé (envisageable), jouaient leur dernier numéro « d’inconditionnels » au président Aziz. Ils consolidaient les acquis (individuels) du présent mais ne devraient avoir aucune difficulté à envisager maintenant l’avenir avec Ghazouani. Le meilleur choix, il faut le reconnaître, pour qui part de l’hypothèse hautement probable que le pouvoir actuel reste en place.
L’ancien chef d’État-major général des armées dispose d’atouts certains pour satisfaire les exigences de la nouvelle transition-alternance.
Artisan des succès sécuritaires de la Mauritanie et de la mise à niveau des forces armées qui, dans la région du Sahel, sont les seules qui tiennent en respect la nébuleuse Al Qaeda, il répond parfaitement au profil rare recherché par Aziz pour préserver cet acquis à valeur or auprès des chancelleries occidentales. Atout non négligeable donc, mais il y en a un autre non moins important.
La force de caractère et la réputation de « fonceur » d’Ould Abdel Aziz (agir d’abord, réfléchir ensuite) ne seront pas les premières armes du président Ghazouani dont on loue plutôt le calme et la souplesse dans le traitement des dossiers les plus sensibles. Dans ce registre, l’on entrevoit, déjà, le tout bénef que les mauritaniens peuvent tirer du changement à la tête de l’Exécutif pour apaiser une situation politique tendue depuis la « Rectification » de 2008. C’est aussi, en tout sincérité, ce dont la Mauritanie a besoin à la veille de l’exploitation d’immenses richesses de gaz vue déjà, à tort ou à raison, comme « l’âge d’or » d’une économie mauritanienne au bord de la récession à cause des difficultés éprouvées par la SNIM et le fardeau de la dette.
Sneiba Mohamed
source: http://elhourriya.net