Quelle mouche a bien pu donc le piquer au cours de son retrait de la scène politique ? Réponse : la jeunesse. Pour l’officier supérieur dont la candidature aurait été demandée par les jeunes, deux raisons sont à rechercher dans son retournement de treillis : « C’est une requête qui ne peut être refusée pour deux raisons.
D’abord parce qu’elle émane de la jeunesse, laquelle est de bonne foi, et je suis heureux que vous soyez avec moi. Ensuite parce que c’est une affaire bien plus importante que toute autre chose », rapporte Le Quotidien, journal sénégalais, citant une source : Ami.mr. « Affaire importante », c’est sûr. « Plus importante que toute autre chose », ça se discute.
Mais passons et revenons à la candidature d’Ould Mohamed Vall, l’objet de notre réflexion. Si pour les neuf autres candidats, parmi lesquels Mohamed Ould Abdel Aziz, ex-chef de la junte ayant renversé le président Sidi Ould Cheikh Abdélahi le 6 août 2008, l’enjeu, c’est le fauteuil de président, pour Ould Vall par contre, c’est l’honneur qui est ici aussi en jeu.
Certes sur le plan juridique, l’ex-numéro un du CMJD reste un citoyen comme tous les autres Mauritaniens. Par conséquent, et puisqu’il jouit de la plénitude de ses droits civiques, sa candidature est recevable, comme l’a d’ailleurs constaté, mardi, le Conseil constitutionnel. N’en déplaise aux perroquets du tout-juridisme, il n’y a pas que le droit dans la vie.
En se lançant à la reconquête d’un pouvoir qu’il avait volontairement cédé aux civils au terme d’une transition réussie, le tombeur du petit moustachu de Nouakchott s’était taillé l’estime et l’admiration de l’opinion nationale et internationale. Il est même entré dans l’histoire comme le préfacier d’un nouvel ordre politique dans son pays, puisque son acte de renonciation a conduit à l’élection du premier président démocratiquement élu de la Mauritanie.
Du coup, tout cela lui conférait, de facto, une autorité morale dans la conscience collective de ses concitoyens. Mais aujourd’hui qu’il est lancé dans une élection organisée au forceps, qui plus est, au terme d’une transition pour le moins chaotique, une question lancinante hante les esprits : « L’ex-chef du CMJD a-t-il vraiment quitté le pouvoir de son propre gré ? ».
A moins que le colonel ne soit en mission commandée : légitimer, par sa participation, la victoire, « déjà acquise », du général Mohamed Ould Abdel Aziz dont Vall serait un proche parent ? Si à la fin du scrutin le candidat des « jeunes » décrochait les clés de la présidence, ce serait un retour aux affaires par la grande porte. S’il perdait, il quitterait la scène politique, cette fois-ci, par la petite porte.
Par Alain Saint Robespierre
Source: l'observateur
D’abord parce qu’elle émane de la jeunesse, laquelle est de bonne foi, et je suis heureux que vous soyez avec moi. Ensuite parce que c’est une affaire bien plus importante que toute autre chose », rapporte Le Quotidien, journal sénégalais, citant une source : Ami.mr. « Affaire importante », c’est sûr. « Plus importante que toute autre chose », ça se discute.
Mais passons et revenons à la candidature d’Ould Mohamed Vall, l’objet de notre réflexion. Si pour les neuf autres candidats, parmi lesquels Mohamed Ould Abdel Aziz, ex-chef de la junte ayant renversé le président Sidi Ould Cheikh Abdélahi le 6 août 2008, l’enjeu, c’est le fauteuil de président, pour Ould Vall par contre, c’est l’honneur qui est ici aussi en jeu.
Certes sur le plan juridique, l’ex-numéro un du CMJD reste un citoyen comme tous les autres Mauritaniens. Par conséquent, et puisqu’il jouit de la plénitude de ses droits civiques, sa candidature est recevable, comme l’a d’ailleurs constaté, mardi, le Conseil constitutionnel. N’en déplaise aux perroquets du tout-juridisme, il n’y a pas que le droit dans la vie.
En se lançant à la reconquête d’un pouvoir qu’il avait volontairement cédé aux civils au terme d’une transition réussie, le tombeur du petit moustachu de Nouakchott s’était taillé l’estime et l’admiration de l’opinion nationale et internationale. Il est même entré dans l’histoire comme le préfacier d’un nouvel ordre politique dans son pays, puisque son acte de renonciation a conduit à l’élection du premier président démocratiquement élu de la Mauritanie.
Du coup, tout cela lui conférait, de facto, une autorité morale dans la conscience collective de ses concitoyens. Mais aujourd’hui qu’il est lancé dans une élection organisée au forceps, qui plus est, au terme d’une transition pour le moins chaotique, une question lancinante hante les esprits : « L’ex-chef du CMJD a-t-il vraiment quitté le pouvoir de son propre gré ? ».
A moins que le colonel ne soit en mission commandée : légitimer, par sa participation, la victoire, « déjà acquise », du général Mohamed Ould Abdel Aziz dont Vall serait un proche parent ? Si à la fin du scrutin le candidat des « jeunes » décrochait les clés de la présidence, ce serait un retour aux affaires par la grande porte. S’il perdait, il quitterait la scène politique, cette fois-ci, par la petite porte.
Par Alain Saint Robespierre
Source: l'observateur