Depuis la proclamation par le ministre de l’Intérieur des résultats des suffrages du 18 juillet, le pays retient son souffle. Tous les regards sont tournés vers Mohamed Ould Abdel Aziz. Le président devrait prendre, dans les prochains jours, une décision déterminante pour l’entame de son premier quinquennat.
Après deux années d’instabilité politique qui ont conduit vers dix mois de crise institutionnelle profonde, le pays a comme besoin d’un électrochoc, d’un déclic pour remobiliser l’opinion. La Mauritanie n’étant pas en dehors de la planète, l’extérieur attend aussi de voir qui va conduire les affaires de l’Etat. De cette double attente, une nécessité pour le Président : nommer un Premier ministre qui allie le poids politique et la technicité sur fond de probité morale. Voilà les termes de l’équation. L’homme de mission qu’a été Moulaye Ould Mohamed Laghdaf a rempli son contrat. Discret et très effacé, le Premier ministre sortant aura été un véritable exécutant « un acteur qui ne fait d’ombre à personne et qui ne croit qu’à son chef ; un civil en tenue militaire » reconnaissent nombre d’observateurs. C’est cette attitude qui lui avait valu les foudres des parties opposées au putsch qui s’étaient liguées contre lui quand, dans le cadre des accords de Dakar, il fallait mettre en place un gouvernement d’union nationale.
Il va falloir au nouveau chef de l’Etat dénicher l’oiseau rare. Celui qui pourra lancer véritablement, « le mouvement de la rectification ». L’exercice n’a rien d’aisé. Car, comme Ould Mohamed Laghdaf, le futur Premier ministre ne peut être qu’un homme de mission. Avec ceci de particulier que la charge requiert un important background économique et un excellent flair diplomatique : les caisses du Trésor public sont quasiment vides et les partenaires internationaux semblent toujours réticents à reprendre leur coopération avec la Mauritanie. Le futur Premier ministre devrait être bien à l’aise avec des diplomates et autres experts occidentaux dans les palaces qu’avec l’âme sociologique des populations mauritaniennes. En clair en plus du bagage technique et intellectuel, le Premier ministre devrait être en situation d’être en phase avec les populations démunies qui semblent vivre en symbiose avec le candidat Ould Abdel Aziz. L’indispensable mission de répondre à « l’immédiateté économique » doit être de rigueur. Le peuple attend sa nouvelle direction, au tournant. D’où, l’obligation des résultats à laquelle est astreint le Premier ministre.
Parmi les prétendants au titre, M. Moulaye Ould Mohamed Laghdaf. Le président Mohamed Ould Abdel Aziz est bien capable de le remettre en selle, surtout s’il considère que l’homme n’a eu ni le temps, ni les moyens de faire ses preuves. Son premier mandat s’étant produit dans une situation de crise politique et institutionnelle, et au moment du gel du volet de la coopération internationale, consécutivement au coup d’Etat militaire d’août 2008, l’homme pourrait détenir les clefs de sortie de crise ; d’autant qu’il fut ambassadeur de la Mauritanie à Bruxelles pendant plusieurs années.
Le deuxième prétendant est M. Sid’Ahmed Ould Raïss. Ce jeune technocrate fait incontestablement figure de favori dans la course à la Primature. Ministre des Finances sortant, directeur de campagne du candidat Aziz auprès duquel il fait aussi office de conseiller et de confident, Ould Raïss est donné depuis longtemps comme futur Premier ministre. Ouvert et disponible, et qualifié de grand démocrate, il est l’une des rares figures de l’entourage de Mohamed Ould Abdel Aziz qui jouit du respect et de la considération des parties opposées au défunt HCE. Sa connaissance de la Mauritanie profonde, ses excellents liens avec la diaspora mauritanienne, son carnet d’adresse tissé auprès des partenaires étrangers du pays, sont entre autres, autant d’atouts qui font de ce trilingue (il parle arabe, français et anglais), sortant des écoles supérieures de Tunis et de Paris, le Premier ministre du moment. Ce serait en tout cas une juste récompense des efforts fournis par l’homme après le coup d’Etat d’août dernier.
Au demeurant, malgré le poids de ces deux candidats, le nouveau président de la République pourrait porter son choix ailleurs. Simple manière de changer ou volonté de rupture avec les scénarii qu’offre la classe politique du moment. Ayant triomphé dès le premier tour de la Présidentielle avec plus de 52% des voix, Ould Abdel Aziz a les coudées franches. Qui sera l’heureux élu ? Il faudra certainement attendre la fin de la semaine prochaine pour trouver la réponse à la question.
Source: L'authentique
Après deux années d’instabilité politique qui ont conduit vers dix mois de crise institutionnelle profonde, le pays a comme besoin d’un électrochoc, d’un déclic pour remobiliser l’opinion. La Mauritanie n’étant pas en dehors de la planète, l’extérieur attend aussi de voir qui va conduire les affaires de l’Etat. De cette double attente, une nécessité pour le Président : nommer un Premier ministre qui allie le poids politique et la technicité sur fond de probité morale. Voilà les termes de l’équation. L’homme de mission qu’a été Moulaye Ould Mohamed Laghdaf a rempli son contrat. Discret et très effacé, le Premier ministre sortant aura été un véritable exécutant « un acteur qui ne fait d’ombre à personne et qui ne croit qu’à son chef ; un civil en tenue militaire » reconnaissent nombre d’observateurs. C’est cette attitude qui lui avait valu les foudres des parties opposées au putsch qui s’étaient liguées contre lui quand, dans le cadre des accords de Dakar, il fallait mettre en place un gouvernement d’union nationale.
Il va falloir au nouveau chef de l’Etat dénicher l’oiseau rare. Celui qui pourra lancer véritablement, « le mouvement de la rectification ». L’exercice n’a rien d’aisé. Car, comme Ould Mohamed Laghdaf, le futur Premier ministre ne peut être qu’un homme de mission. Avec ceci de particulier que la charge requiert un important background économique et un excellent flair diplomatique : les caisses du Trésor public sont quasiment vides et les partenaires internationaux semblent toujours réticents à reprendre leur coopération avec la Mauritanie. Le futur Premier ministre devrait être bien à l’aise avec des diplomates et autres experts occidentaux dans les palaces qu’avec l’âme sociologique des populations mauritaniennes. En clair en plus du bagage technique et intellectuel, le Premier ministre devrait être en situation d’être en phase avec les populations démunies qui semblent vivre en symbiose avec le candidat Ould Abdel Aziz. L’indispensable mission de répondre à « l’immédiateté économique » doit être de rigueur. Le peuple attend sa nouvelle direction, au tournant. D’où, l’obligation des résultats à laquelle est astreint le Premier ministre.
Parmi les prétendants au titre, M. Moulaye Ould Mohamed Laghdaf. Le président Mohamed Ould Abdel Aziz est bien capable de le remettre en selle, surtout s’il considère que l’homme n’a eu ni le temps, ni les moyens de faire ses preuves. Son premier mandat s’étant produit dans une situation de crise politique et institutionnelle, et au moment du gel du volet de la coopération internationale, consécutivement au coup d’Etat militaire d’août 2008, l’homme pourrait détenir les clefs de sortie de crise ; d’autant qu’il fut ambassadeur de la Mauritanie à Bruxelles pendant plusieurs années.
Le deuxième prétendant est M. Sid’Ahmed Ould Raïss. Ce jeune technocrate fait incontestablement figure de favori dans la course à la Primature. Ministre des Finances sortant, directeur de campagne du candidat Aziz auprès duquel il fait aussi office de conseiller et de confident, Ould Raïss est donné depuis longtemps comme futur Premier ministre. Ouvert et disponible, et qualifié de grand démocrate, il est l’une des rares figures de l’entourage de Mohamed Ould Abdel Aziz qui jouit du respect et de la considération des parties opposées au défunt HCE. Sa connaissance de la Mauritanie profonde, ses excellents liens avec la diaspora mauritanienne, son carnet d’adresse tissé auprès des partenaires étrangers du pays, sont entre autres, autant d’atouts qui font de ce trilingue (il parle arabe, français et anglais), sortant des écoles supérieures de Tunis et de Paris, le Premier ministre du moment. Ce serait en tout cas une juste récompense des efforts fournis par l’homme après le coup d’Etat d’août dernier.
Au demeurant, malgré le poids de ces deux candidats, le nouveau président de la République pourrait porter son choix ailleurs. Simple manière de changer ou volonté de rupture avec les scénarii qu’offre la classe politique du moment. Ayant triomphé dès le premier tour de la Présidentielle avec plus de 52% des voix, Ould Abdel Aziz a les coudées franches. Qui sera l’heureux élu ? Il faudra certainement attendre la fin de la semaine prochaine pour trouver la réponse à la question.
Source: L'authentique