
Le quotidien algérien El Khabar, généralement bien informé sur las affaires de sécurité, vient de donner sa propre version de l’enlèvement des humanitaires espagnoles sur la route Nouadhibou Nouakchott. Dans son édition d’hier, le journal affirme qu’un haut responsable algérien en rapport avec le dossier du rapt des espagnoles avait affirmé que l’armée mauritanienne était sur le point de libérer les otages par une opération militaire mais qu’elle y a renoncé au dernier moment face à la menace des terroristes d’exécuter les otages et sous la pression de Madrid.
Cette source aurait affirmé au journal qu’un guide sahraoui avait mené l’armée mauritanienne sur les traces des ravisseurs qui étaient à bord de trois véhicules 4X4 le soir du lundi 30 Novembre dans un lieu désertique situé entre Atar et Tidjikja. Cependant l’absence d’un appui aérien notamment d’hélicoptères de combats a rendu l’intervention extrêmement difficile surtout que les véhicules des terroristes se déplaçaient extrêmement vite et ont à plusieurs reprises changé de direction. Les militaires mauritaniens auraient eu un contact radio avec les ravisseurs qui leur ont affirmé que toute tentative d’usage de la force se traduirait immédiatement par l’exécution des otages. Dans la foulée les autorités espagnoles ont-elles aussi signifié que toute opération militaire devait être soigneusement planifiée et exécutée de préférence par des forces spéciales occidentales entraînées sur ce type d’interventions. Toujours selon cette source sécuritaire algérienne, l’armée mauritanienne aurait perdu les traces des ravisseurs depuis les mardi matin dans cette zone qui se situe à plus de 500 kilomètres au Nord Est de Nouakchott. Bien évidemment une opération militaire pour libérer les otages n’est pas encore totalement exclue mais elle demande une préparation rigoureuse.
Dix cellules dormantes
Les mêmes sources ont exclu que des étrangers ou des bandits de grands chemins aient été utilisés comme « sous traitants » dans cette opération en raguant que toutes les opérations qui se sont déroulées jusqu’à présent ont été exécutées par des mauritaniens et que certains rapports de renseignement font état de l’existence de pas moins de dix cellules dormantes terroristes en Mauritanie. Et que à cause du cloisonnement de ces entités, la sécurité mauritanienne n’est pas encore arrivée à les démanteler. Les mêmes renseignements soulignent que la police mauritanienne recherche activement les chefs d’AQMI pour la Mauritanie qui est un salafiste takfariste qui vit dans la clandestinité et dont certaines communications par Internet avaient été interceptées en janvier dernier. On a plus eu de nouvelles. Selon les algériens l’opération d’enlèvement aurait été directement planifiée par le chef de la région sud d’AQMI, Yahya Jouadi et non comme l’ont affirmé des journaux espagnoles par des proches de Mokhtar Bel Mokhtar dit Belaouar l’Emir de la Qatiba des Moulethemines. Selon le journal, la sécurité militaire algérienne essaye de convaincre Belaouar qui a quasiment signé un armistice avec eux, à utiliser ses rapports étroits avec les salafistes mauritaniens pour booster les pourparlers en vue d’obtenir la libération des otages. Et selon la même source les algériens sont déjà impliqués dans ces pourparlers à travers l’activation de certains de leurs canaux utilisant les tribus comme les Kounta et les Awlad Sidi Cheikh ainsi que d’anciens contrebandiers du nord du Mali et du Niger pour obtenir la libération des trois espagnoles et du français enlevé dans la ville de Menaka, au mains des islamistes.
Camouflet
Par ailleurs l’enlèvement des humanitaires espagnoles sur la route Nouadhibou Nouakchott sonne pour certain comme un camouflet pour l’armée mauritanienne qui quelques semaines auparavant avait affirmé que la sécurité est assurée en Mauritanie. L’état-major de l’armée nationale avait tenté de démontrer cette affirmation lorsque, fin de novembre dernier il avait pour la première fois, décidé de communiquer sur le nouveau dispositif de sécurité et les méthodes de lutte anti-terroriste mis en place par les nouvelles autorités du pays.
Après l’enlèvement, certains observateurs n’ont pas manqué de railler cette opération de charme qui vient ainsi de tourner court en montrant que le dispositif est en fait une véritable passoire.
Pour reprendre le contrôle du désert, l’Etat major avait crée avec l’appui de Paris, 3 GSI (Groupement spécial d’intervention), des unités mobiles de type sahariennes. Avec des pick-up équipés de mitrailleuses lourdes et de lance-roquettes, les soldats assurent quadriller une zone de 550 km de long sur 220 km de large, entre la ville de Ouadane et la frontière malienne. Les chauffeurs apprennent à maîtriser la conduite dans les dunes. Le point fort de ces unités, c’est donc avant tout la connaissance du terrain. Pas besoin de GPS pour ces soldats. Deux couloirs d’infiltration sont particulièrement surveillés : au nord par Ouadane, au sud par Lemreyé. Le long de ces axes, le GSI traque les terroristes, mais aussi les trafics en tous genres : drogue, armes, carburant et même immigrés clandestins. Pour plus d’efficacité, les GSI avaient adopté une stratégie de proximité avec les nomades pour la fourniture de renseignements sur les mouvements dans la région. Un programme de soutien a été mis en place à leur intention, tel l’accès à l’eau, des soins médicaux, achat de leur bétail etc.
Depuis quatre ans, l’AQMI, (Al Qaida au Maghreb Islamique) a multiplié les attaques en particulier au nord-est du pays. Le 4 juin 2005, la Mauritanie découvre avec stupeur qu’elle n’est pas épargnée par le terrorisme : pour la première fois, son armée est directement visée. Une centaine de terroristes attaquent une caserne militaire dans la région de Lemgheity. Bilan : 21 morts. Les États-Unis comptaient sur la Mauritanie pour faire barrage à la progression du terrorisme dans le Sahel saharien. Aussi, deux jours à peine après ce premier attentat, les Américains lancent l’opération “Flintlock” (Mousquet), des manœuvres planifiées dans le cadre du programme Africom, installer une base américaine dans la région au motif d’aider les pays d’Afrique à lutter contre le terrorisme. Depuis 2002 déjà, les États-Unis finançaient un programme baptisé PSI (Pan Sahel Initiative) visant à renforcer la sécurité des frontières mauritaniennes, mais aussi du Mali, du Niger, et du Tchad. Le 27 décembre 2007, les terroristes frappent une deuxième fois. Trois soldats mauritaniens sont tués dans la région de Ghalaouiya, le 1er février 2008, c’est l’ambassade israélienne à Nouakchott qui est visée pour la première fois depuis l‘établissement de relations diplomatiques entre la Mauritanie et l’État hébreu, en 1999. Le 16 septembre 2008, un bataillon militaire mauritanien tombe dans une embuscade tendue par un groupe terroriste dans la région de Tourine, 12 soldats sont retrouvés décapités. Depuis la Mauritanie essaie désespérément de sortir de cette spirale de violence dans laquelle elle est entraînée malgré elle par la nébuleuse islamiste d’AlQaida
MSS
Source: Le Quotidien Nktt
Cette source aurait affirmé au journal qu’un guide sahraoui avait mené l’armée mauritanienne sur les traces des ravisseurs qui étaient à bord de trois véhicules 4X4 le soir du lundi 30 Novembre dans un lieu désertique situé entre Atar et Tidjikja. Cependant l’absence d’un appui aérien notamment d’hélicoptères de combats a rendu l’intervention extrêmement difficile surtout que les véhicules des terroristes se déplaçaient extrêmement vite et ont à plusieurs reprises changé de direction. Les militaires mauritaniens auraient eu un contact radio avec les ravisseurs qui leur ont affirmé que toute tentative d’usage de la force se traduirait immédiatement par l’exécution des otages. Dans la foulée les autorités espagnoles ont-elles aussi signifié que toute opération militaire devait être soigneusement planifiée et exécutée de préférence par des forces spéciales occidentales entraînées sur ce type d’interventions. Toujours selon cette source sécuritaire algérienne, l’armée mauritanienne aurait perdu les traces des ravisseurs depuis les mardi matin dans cette zone qui se situe à plus de 500 kilomètres au Nord Est de Nouakchott. Bien évidemment une opération militaire pour libérer les otages n’est pas encore totalement exclue mais elle demande une préparation rigoureuse.
Dix cellules dormantes
Les mêmes sources ont exclu que des étrangers ou des bandits de grands chemins aient été utilisés comme « sous traitants » dans cette opération en raguant que toutes les opérations qui se sont déroulées jusqu’à présent ont été exécutées par des mauritaniens et que certains rapports de renseignement font état de l’existence de pas moins de dix cellules dormantes terroristes en Mauritanie. Et que à cause du cloisonnement de ces entités, la sécurité mauritanienne n’est pas encore arrivée à les démanteler. Les mêmes renseignements soulignent que la police mauritanienne recherche activement les chefs d’AQMI pour la Mauritanie qui est un salafiste takfariste qui vit dans la clandestinité et dont certaines communications par Internet avaient été interceptées en janvier dernier. On a plus eu de nouvelles. Selon les algériens l’opération d’enlèvement aurait été directement planifiée par le chef de la région sud d’AQMI, Yahya Jouadi et non comme l’ont affirmé des journaux espagnoles par des proches de Mokhtar Bel Mokhtar dit Belaouar l’Emir de la Qatiba des Moulethemines. Selon le journal, la sécurité militaire algérienne essaye de convaincre Belaouar qui a quasiment signé un armistice avec eux, à utiliser ses rapports étroits avec les salafistes mauritaniens pour booster les pourparlers en vue d’obtenir la libération des otages. Et selon la même source les algériens sont déjà impliqués dans ces pourparlers à travers l’activation de certains de leurs canaux utilisant les tribus comme les Kounta et les Awlad Sidi Cheikh ainsi que d’anciens contrebandiers du nord du Mali et du Niger pour obtenir la libération des trois espagnoles et du français enlevé dans la ville de Menaka, au mains des islamistes.
Camouflet
Par ailleurs l’enlèvement des humanitaires espagnoles sur la route Nouadhibou Nouakchott sonne pour certain comme un camouflet pour l’armée mauritanienne qui quelques semaines auparavant avait affirmé que la sécurité est assurée en Mauritanie. L’état-major de l’armée nationale avait tenté de démontrer cette affirmation lorsque, fin de novembre dernier il avait pour la première fois, décidé de communiquer sur le nouveau dispositif de sécurité et les méthodes de lutte anti-terroriste mis en place par les nouvelles autorités du pays.
Après l’enlèvement, certains observateurs n’ont pas manqué de railler cette opération de charme qui vient ainsi de tourner court en montrant que le dispositif est en fait une véritable passoire.
Pour reprendre le contrôle du désert, l’Etat major avait crée avec l’appui de Paris, 3 GSI (Groupement spécial d’intervention), des unités mobiles de type sahariennes. Avec des pick-up équipés de mitrailleuses lourdes et de lance-roquettes, les soldats assurent quadriller une zone de 550 km de long sur 220 km de large, entre la ville de Ouadane et la frontière malienne. Les chauffeurs apprennent à maîtriser la conduite dans les dunes. Le point fort de ces unités, c’est donc avant tout la connaissance du terrain. Pas besoin de GPS pour ces soldats. Deux couloirs d’infiltration sont particulièrement surveillés : au nord par Ouadane, au sud par Lemreyé. Le long de ces axes, le GSI traque les terroristes, mais aussi les trafics en tous genres : drogue, armes, carburant et même immigrés clandestins. Pour plus d’efficacité, les GSI avaient adopté une stratégie de proximité avec les nomades pour la fourniture de renseignements sur les mouvements dans la région. Un programme de soutien a été mis en place à leur intention, tel l’accès à l’eau, des soins médicaux, achat de leur bétail etc.
Depuis quatre ans, l’AQMI, (Al Qaida au Maghreb Islamique) a multiplié les attaques en particulier au nord-est du pays. Le 4 juin 2005, la Mauritanie découvre avec stupeur qu’elle n’est pas épargnée par le terrorisme : pour la première fois, son armée est directement visée. Une centaine de terroristes attaquent une caserne militaire dans la région de Lemgheity. Bilan : 21 morts. Les États-Unis comptaient sur la Mauritanie pour faire barrage à la progression du terrorisme dans le Sahel saharien. Aussi, deux jours à peine après ce premier attentat, les Américains lancent l’opération “Flintlock” (Mousquet), des manœuvres planifiées dans le cadre du programme Africom, installer une base américaine dans la région au motif d’aider les pays d’Afrique à lutter contre le terrorisme. Depuis 2002 déjà, les États-Unis finançaient un programme baptisé PSI (Pan Sahel Initiative) visant à renforcer la sécurité des frontières mauritaniennes, mais aussi du Mali, du Niger, et du Tchad. Le 27 décembre 2007, les terroristes frappent une deuxième fois. Trois soldats mauritaniens sont tués dans la région de Ghalaouiya, le 1er février 2008, c’est l’ambassade israélienne à Nouakchott qui est visée pour la première fois depuis l‘établissement de relations diplomatiques entre la Mauritanie et l’État hébreu, en 1999. Le 16 septembre 2008, un bataillon militaire mauritanien tombe dans une embuscade tendue par un groupe terroriste dans la région de Tourine, 12 soldats sont retrouvés décapités. Depuis la Mauritanie essaie désespérément de sortir de cette spirale de violence dans laquelle elle est entraînée malgré elle par la nébuleuse islamiste d’AlQaida
MSS
Source: Le Quotidien Nktt