L’ex HCE, mu, à la faveur de l’accord de Dakar, en conseil national pour la défense et la sécurité (CNDS), s’était réuni avant-hier. Une rencontre hyper médiatisée, comme si on voulait faire passer le message que rien n’a changé et que l’ancien HCE continue de maitriser les rênes du pouvoir dans le pays. Cela est d’autant plus vrai que les membres du conseil ont parlé tout sauf ce qui les concerne: la sécurité. Dans leur communiqué, ils sont revenus sur le coup d’état du 6 août, l’accord de Dakar avant de proférer des menaces ‘’dans l’air’’ contre toute action touchant la sécurité.
L’évocation du rôle positif du putsch du 6 août sonne comme une réponse au discours de démission de Sidi au cours duquel il avait expliqué que le coup des militaires ne se justifiait point. Selon leur communiqué, le ‘’mouvement de rectification’’ était venu sauver le pays de sombrer dans l’instabilité et le désordre…
Sur un autre point, l’accord de Dakar, le CNDS s’en est félicité et a présenté ses remerciements aux trois pôles de crise qui avaient pris part à la signature de l’accord.
Mais au-delà des apparences, cette réunion du CNDS pose bien le problème de l’intrusion des militaires dans le jeu politique.
Déjà, il son timing qui ne semble pas avoir été choisi au hasard. Après la mise en place de l’accord de Dakar qui accorde à l’ancien conseil militaire un nouveau statut et un nouveau rôle strictement sécuritaire, il fallait bien se rappeler au bon souvenir des citoyens et surtout leur montrer que les choses n’ont presque pas changé et qu’ils continuent de veiller sur tous les aspects de la vie dans le pays. Et pour prouver cela, il fallait en parler officiellement et, surtout, glorifier le rôle du coup d’état du 6 août pour le ‘’redressement’’ du pays.
Autre objectif derrière ce conclave: donner un coup de pousse à la candidature du général Mohamed Ould Abdel Aziz en montrant que ‘’l’Etat, c’est eux’’.
En Mauritanie, tout le monde le sait, certaines populations demeurent très attentives aux orientations reçues de celui qui est au pouvoir. Pour cela, le général aurait senti le besoin de faire savoir qu’il continue de contrôler le pouvoir et qu’il désire bien y rester. Cette orientation de la campagne est révélée, au cours du voyage du général dans les Moughataa du pays, à travers l’utilisation d’un appareil de l’armée de l’Air mauritanienne.
En plus de cela, le général a carrément outrepassé les institutions en ordonnant au premier ministre d’élaborer le décret de convocation du collège électoral et de le signer lui-même avant de le publier. En dépit de l’opposition de tout le monde, ce passage de force a été entériné par le conseil constitutionnel et finalement accepté par les autres partenaires. Beaucoup d’autres signaux versent dans ce sens et deviennent de plus en plus nombreux.
Face à cette intrusion du HCE et du général candidat, au départ supposée mais commence à se confirmer, des inquiétudes planent sur l’organisation du scrutin présidentiel et sur la transparence des opérations de vote. D’autant plus que le gouvernement de transition, bien qu’il comporte une partie de l’opposition, donne déjà des signaux de faiblesse par rapport aux événements. Il a très peu de temps pour s’imposer et jouer un rôle quelconque dans l’organisation de la très courte transition. Surtout que leur chef, le premier ministre qui avait signé un engagement écrit sur sa neutralité, ne parait pas capable de tenir sa promesse et continue toujours d’obéir à celui qui l’avait imposé au poste où il est.
On verra si la volonté de faire réussir le candidat Aziz ira jusqu’à manipuler l’élection ou s’il s’agit tout simplement d’actes isolés qui ne dépasseront pas le non respect de quelques procédures prévues mais dont le temps (qui presse) ne permet plus leur observation à la lettre… Ou s’il s’agit réellement d’une stratégie de sape et de sabotage d’une élection provoquée juste pour légitimer le coup d’état de 2008.
En tout cas, l’avenir de la stabilité du pays dépend, en grande partie, du degré crédibilité de l’élection du 18 juillet en dépit des conditions très particulières qui entourent son déroulement. L’opinion nationale et internationale voit en elle le seul moyen de sortir, peut être, le pays de la dérive qu’il a connu pendant presque toute une année.
Ould Bladi
Source: Biladi
L’évocation du rôle positif du putsch du 6 août sonne comme une réponse au discours de démission de Sidi au cours duquel il avait expliqué que le coup des militaires ne se justifiait point. Selon leur communiqué, le ‘’mouvement de rectification’’ était venu sauver le pays de sombrer dans l’instabilité et le désordre…
Sur un autre point, l’accord de Dakar, le CNDS s’en est félicité et a présenté ses remerciements aux trois pôles de crise qui avaient pris part à la signature de l’accord.
Mais au-delà des apparences, cette réunion du CNDS pose bien le problème de l’intrusion des militaires dans le jeu politique.
Déjà, il son timing qui ne semble pas avoir été choisi au hasard. Après la mise en place de l’accord de Dakar qui accorde à l’ancien conseil militaire un nouveau statut et un nouveau rôle strictement sécuritaire, il fallait bien se rappeler au bon souvenir des citoyens et surtout leur montrer que les choses n’ont presque pas changé et qu’ils continuent de veiller sur tous les aspects de la vie dans le pays. Et pour prouver cela, il fallait en parler officiellement et, surtout, glorifier le rôle du coup d’état du 6 août pour le ‘’redressement’’ du pays.
Autre objectif derrière ce conclave: donner un coup de pousse à la candidature du général Mohamed Ould Abdel Aziz en montrant que ‘’l’Etat, c’est eux’’.
En Mauritanie, tout le monde le sait, certaines populations demeurent très attentives aux orientations reçues de celui qui est au pouvoir. Pour cela, le général aurait senti le besoin de faire savoir qu’il continue de contrôler le pouvoir et qu’il désire bien y rester. Cette orientation de la campagne est révélée, au cours du voyage du général dans les Moughataa du pays, à travers l’utilisation d’un appareil de l’armée de l’Air mauritanienne.
En plus de cela, le général a carrément outrepassé les institutions en ordonnant au premier ministre d’élaborer le décret de convocation du collège électoral et de le signer lui-même avant de le publier. En dépit de l’opposition de tout le monde, ce passage de force a été entériné par le conseil constitutionnel et finalement accepté par les autres partenaires. Beaucoup d’autres signaux versent dans ce sens et deviennent de plus en plus nombreux.
Face à cette intrusion du HCE et du général candidat, au départ supposée mais commence à se confirmer, des inquiétudes planent sur l’organisation du scrutin présidentiel et sur la transparence des opérations de vote. D’autant plus que le gouvernement de transition, bien qu’il comporte une partie de l’opposition, donne déjà des signaux de faiblesse par rapport aux événements. Il a très peu de temps pour s’imposer et jouer un rôle quelconque dans l’organisation de la très courte transition. Surtout que leur chef, le premier ministre qui avait signé un engagement écrit sur sa neutralité, ne parait pas capable de tenir sa promesse et continue toujours d’obéir à celui qui l’avait imposé au poste où il est.
On verra si la volonté de faire réussir le candidat Aziz ira jusqu’à manipuler l’élection ou s’il s’agit tout simplement d’actes isolés qui ne dépasseront pas le non respect de quelques procédures prévues mais dont le temps (qui presse) ne permet plus leur observation à la lettre… Ou s’il s’agit réellement d’une stratégie de sape et de sabotage d’une élection provoquée juste pour légitimer le coup d’état de 2008.
En tout cas, l’avenir de la stabilité du pays dépend, en grande partie, du degré crédibilité de l’élection du 18 juillet en dépit des conditions très particulières qui entourent son déroulement. L’opinion nationale et internationale voit en elle le seul moyen de sortir, peut être, le pays de la dérive qu’il a connu pendant presque toute une année.
Ould Bladi
Source: Biladi