
Moussa Ould Hamed
Editorial du journal Biladi n° 515
Rien n’est encore clarifié dans ce que doit être la relation entre le couple (contre-nature) : institution militaire et presse. Ouvrant au mess des officiers un atelier consacré à ce sujet, le ministre de la Défense a appelé à la construction d’une confiance mutuelle entre l’armée et la presse qui, selon lui, doit être battue sur ‘‘le respect, la franchise et la tolérance’’. Très vite, cette main tendue dans le discours du ministre s’est transformée à une menace à peine voilée aux medias les mettant en garde contre la diffusion de ce qu’il appelle des informations qui relèvent du secret défense et des dangers de poursuites judiciaires qu’encourent certains medias coupables d’un tel ‘‘crime’’…
Cette attitude, peu démocratique, tranche complètement avec l’objectif déclaré de cet atelier qui devrait s’inscrire dans une action de relation publique de la grande muette pour améliorer son image auprès des professionnels de l’information et par-dessus-là, auprès de l’opinion publique. Une telle entreprise requiert un peu plus de souplesse, de savoir-faire et de sympathie…
Ensuite, il convient de définir le concept très flou de secret défense qui n’a jamais été précisé de manière claire et nette, en Mauritanie. Aucun texte ne délimite les frontières de ce concept. Encore faudra-t-il savoir qu’en tout état de cause, il n’est pas opposable aux journalistes dans leur recherche de l’information. On peut l’évoquer pour cacher des informations aux parlementaires ou à d’autres personnalités morales du même rang. Mais le journaliste n’a rien à s’imposer dans ce domaine et vouloir l’accabler à travers l’évocation de tel ou tel concept revient à une simple entreprise de bâillonnement de la presse.
Enfin la dissimulation du secret défense ne concerne point celui à qui on a fait la révélation, mais plutôt elle incombe à celui qui l’a faite. C'est-à-dire, le cas échéant, l’institution militaire. Mais au-delà de tout cela, le mouvement des troupes, les noms de leurs chefs, leurs moyens de combat… tout cela n’a rien de particulièrement important et est même connu par les profanes, à plus forte raison les professionnels militaires.
A quoi bon continuer de se draper derrière ce fallacieux argument de secret défense pour cacher les insuffisances ou les gaffes de nos forces armées ? Plus leur gestion est transparente, plus elles en deviendront plus combatives et à même de relever les défis et de redoubler de performance. Par contre, si le public est mal informé sur ce que fait son armée, le rendement de celle-ci tendra, inéluctablement, vers la médiocrité.
Source: Saharamedia
Rien n’est encore clarifié dans ce que doit être la relation entre le couple (contre-nature) : institution militaire et presse. Ouvrant au mess des officiers un atelier consacré à ce sujet, le ministre de la Défense a appelé à la construction d’une confiance mutuelle entre l’armée et la presse qui, selon lui, doit être battue sur ‘‘le respect, la franchise et la tolérance’’. Très vite, cette main tendue dans le discours du ministre s’est transformée à une menace à peine voilée aux medias les mettant en garde contre la diffusion de ce qu’il appelle des informations qui relèvent du secret défense et des dangers de poursuites judiciaires qu’encourent certains medias coupables d’un tel ‘‘crime’’…
Cette attitude, peu démocratique, tranche complètement avec l’objectif déclaré de cet atelier qui devrait s’inscrire dans une action de relation publique de la grande muette pour améliorer son image auprès des professionnels de l’information et par-dessus-là, auprès de l’opinion publique. Une telle entreprise requiert un peu plus de souplesse, de savoir-faire et de sympathie…
Ensuite, il convient de définir le concept très flou de secret défense qui n’a jamais été précisé de manière claire et nette, en Mauritanie. Aucun texte ne délimite les frontières de ce concept. Encore faudra-t-il savoir qu’en tout état de cause, il n’est pas opposable aux journalistes dans leur recherche de l’information. On peut l’évoquer pour cacher des informations aux parlementaires ou à d’autres personnalités morales du même rang. Mais le journaliste n’a rien à s’imposer dans ce domaine et vouloir l’accabler à travers l’évocation de tel ou tel concept revient à une simple entreprise de bâillonnement de la presse.
Enfin la dissimulation du secret défense ne concerne point celui à qui on a fait la révélation, mais plutôt elle incombe à celui qui l’a faite. C'est-à-dire, le cas échéant, l’institution militaire. Mais au-delà de tout cela, le mouvement des troupes, les noms de leurs chefs, leurs moyens de combat… tout cela n’a rien de particulièrement important et est même connu par les profanes, à plus forte raison les professionnels militaires.
A quoi bon continuer de se draper derrière ce fallacieux argument de secret défense pour cacher les insuffisances ou les gaffes de nos forces armées ? Plus leur gestion est transparente, plus elles en deviendront plus combatives et à même de relever les défis et de redoubler de performance. Par contre, si le public est mal informé sur ce que fait son armée, le rendement de celle-ci tendra, inéluctablement, vers la médiocrité.
Source: Saharamedia