Sidi remercie tout le monde, sauf Ahmed



Sidi remercie tout le monde, sauf Ahmed
Il a fallu que Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi déploie des réserves de patience pour réussir, enfin, à accomplir son dernier acte de Président de la République : faire en sorte que son discours de démission parvienne jusqu'aux oreilles de chaque mauritanien, via les ondes de la radiodiffusion d’Etat.

Ould Cheikh Abdellahi ne voulait pas que son auditoire se limite aux personnes pourvues d’une accréditation pour pénétrer dans la salle centrale du Palais des Congrès. Il avait donc tout arrêté avec les négociateurs, afin que la radio diffuse le discours mais c'était sans compter avec les ruses de l'entourage du Général Ould Abdel Aziz.

La consigne de sabotage – d’ailleurs prévisible – mobilise quelques techniciens de la Radio. Dès que Ould cheikh Abdellahi termine le préambule, son discours s’interrompt à la radio. C'est Boïdiel Ould Houmeïd qui s'en rend compte le premier. Il se lève alors et fait signe au Président. Imperturbable, ce dernier s'arrête net, jusqu'à la reprise de l’émission qu’il apprend par un signe de son ex ministre.


Le manège se répétera à plusieurs reprises. A chaque fois, Ould Cheikh Abdellahi s'interrompt puis reprend. Les auditeurs de la Radio ont, à chaque fois, droit à des excuses et une vague explication sur les conditions techniques du direct.

Dans son discours, le Président de la République remerciera les Présidents des grandes institutions du pays qui ont combattu le putsch (Assemblée nationale, Conseil Economique et social...) et évite soigneusement la moindre allusion à l'Institution de l'Opposition démocratique, présidée par son ancien rival Ahmed Ould Daddah.

Ce dernier lui avait pourtant rendu une visite de courtoisie, avant-hier à son domicile. Il est vrai que les députés de son parti, le Rassemblement des forces démocratiques (RFD) soutenaient la fronde qui entraîna la chute de Ould Cheikh Abdellahi. Ould Daddah lui-même qualifia le coup d'état de « rectification » avant, finalement, de faire amende honorable et de rejoindre la lutte anti-putsch.

Plusieurs observateurs estiment que le déclin de Ould abdel Aziz a commencé le jour où il a perdu le soutien de Ould Daddah.

Source: Taqadoumy

Samedi 27 Juin 2009
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