Le Collectif mauritanien pour le respect des conventions et protocoles internationaux relatifs aux réfugiés a plaidé mardi à Dakar la traduction en justice de l’ancien président de la Mauritanie Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya, accusé d’avoir ordonné l’assassinat de 540 officiers négro-mauritaniens entre 1990 et 1991.
‘’Le dictateur (Taya) a profité d’un contexte international où tous les yeux étaient rivés sur le Proche-Orient, avec l’invasion du Koweït par l’Irak, pour assassiner 540 officiers négro-mauritaniens de l’armée, entre novembre 1990 et janvier 1991’’, lit-on dans un document distribué lors d’une conférence de presse du Collectif, à Dakar.
M. Taya, ministre de la Défense puis Premier ministre, était arrivé au pouvoir en Mauritanie par un coup d’Etat qui le porta à la tête du pays pendant 21 ans. Il a été renversé en août 2005 lors d’un putsch organisé par le colonel Ely Ould Vall et vit depuis lors en exil au Qatar.
Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya est responsable de la ‘’déportation’’ de 314 personnes civiles dont des pêcheurs, en 1989, ainsi que de la ‘’détention au secret’’ de plusieurs Mauritaniens, estime le secrétaire général du Collectif.
Des démarches sont en cours pour aboutir à la tenue du ‘’procès international de celui qui a commis des crimes contre l’humanité’’, lit-on dans le document.
’’Il y a eu les journées de concertation nationale en novembre 2007 en Mauritanie. Et, nous nous étions entendus que les auteurs d’exactions’’ sous le règne de M. Taya ’’devaient être jugés’’, a argué Amadou Ndiaye.
Il a été constitué un comité de suivi ‘’des plaintes déposées auprès des juridictions internationales’’ contre l’ancien chef d’Etat, a dit M. Ndiaye.
Il a ajouté que des plaintes ont été déposées contre Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya en Belgique, aux Etats-Unis et auprès du Haut commissariat des nations unies pour les réfugiés (HCR).
Pour l’instant, l’ancien chef d’Etat n’est poursuivi par aucune juridiction internationale. Certains de ses proches sont aussi visés par le Collectif.
‘’Nous souhaitons que lui et ses lieutenants soient jugés par des tribunaux internationaux à compétence universelle, comme les juridictions belges’’, écrit le Collectif mauritanien pour le respect des conventions et protocoles internationaux relatifs aux réfugiés.
Les plaignants invitent ‘’l’Etat mauritanien à collaborer avec la justice internationale’’, soulignant ‘’l’impérieuse nécessité de rendre justice sur ce dossier.
Source: Mauritanies1