Le discours de l'opposition à son compte- «Il les a eus, comme Sarkozy a eu les socialistes.» lance narquois et dépité un jeune pro Daddah, près du siège de campagne du RFD, à l'hôtel Emira. Pour bon nombre de militants RFD, mais aussi du FNDD, la victoire de Aziz s'est dessinée depuis quelques temps déjà. «De la même façon que Sarkozy s'est approprié l'essence du socialisme français, Aziz a repris à son compte tout le discours sur la gabegie, la corruption, du passif humanitaire, de la rupture des relations avec Israël, de l'opposition» continue le jeune étudiant, lucide. Cela a marché, surtout dans les grandes villes. Et ce n'est pas un hasard: «C'est la première fois dans l'histoire de ce pays qu'un candidat de cette envergure est aussi présent dans les grandes villes, surtout dans les quartiers périphériques.» rappelle un directeur de publication d'un journal local. Le pari de cette activité permanente dans les villes et les fiefs historiques de l'opposition avait été fait dès sa première campagne pour l'élection prévue du 6 juin puis finalement reportée, après l'accord cadre de Dakar. La proximité et la célérité: cette recette populiste d’Aziz plaît aux mauritaniens les plus modestes. «Il est sûr de lui, il est ferme, il agit», analyse le directeur. Habitués au pouvoir militaire, les mauritaniens n’aiment pas les chefs qui tergiversent; ce qu’ils reprochaient à Sidi Ould Cheikh Abdallahi.»
La figure de l'autorité- La large victoire de l'ancien général à l'intérieur est moins surprenante selon certains analystes. «Au Trarza par exemple, traditionnellement acquise à Daddah, la situation de 2007 s'est renversée, car Aziz a conquis les ensembles les plus populeux lors de la campagne pré 6 juin, et qui n'ont pas retourné leurs vestes par la suite.» Pour d'autres cas, notamment dans le Hodh, le Tiris Zemmour et l'Adrar, les larges scores du candidat du changement constructif serait plutôt expliqué par «la fidélité systématique de ces ensembles à l'autorité». «Et nul mieux que Aziz n'a mieux représenté cette Autorité, qui même après sa double démission du chef du HCE et de général de l'armée, est perçu par une large majorité des populations intérieures comme le dépositaire des forces armées et économiques.» et quelques soient les progrès démocratiques que la Mauritanie a enregistré, un certain pan de notre société respecte avant tout la force, et son potentiel d'influence dans la vie sociale, économique et culture de l'individu.
Un bulldozer constructif- Il ne faudrait pas après tous ces éléments d'explication occulter le travail de terrain patient et sans relâche opéré par celui qui veut «donner à la Mauritanie des infrastructures dignes de ce nom.» Et à ce titre, incontestablement Aziz a marqué les esprits: réseau de routes à tout va dans Nouakchott, des avenues modifiées et embellies. Mais le changement n'est pas qu'infrastructurel; le «candidat des pauvres» a hérité de ce sobriquet, considéré par la rue des quartiers périphériques comme celui qui pourra leur donner une chance d'ascension sociale. «Aziz veut créer une classe moyenne garante de possibilités d'ascension sociale.» précise un observateur national. Et la poursuite de «gabégistes» reconnus et moins connus a incité une partie importante de la population à lui accorder son soutien. Le bulldozer Aziz a donc intégré sur son parcours les parties importantes des discours classiques de l'opposition. Même le passif humanitaire n'est pas laissé pour compte. Ou la fibre sympathique pour le peuple palestinien qui l'a vu geler les relations de notre pays avec Israël. Tous ces éléments mis bout à bout composent la mosaïque communautaire et intellectuelle qui soutient et a voté Aziz. Avec un dénominateur commun: une Mauritanie nouvelle après ce scrutin.
MLK
Source : La Tribune n°460
La figure de l'autorité- La large victoire de l'ancien général à l'intérieur est moins surprenante selon certains analystes. «Au Trarza par exemple, traditionnellement acquise à Daddah, la situation de 2007 s'est renversée, car Aziz a conquis les ensembles les plus populeux lors de la campagne pré 6 juin, et qui n'ont pas retourné leurs vestes par la suite.» Pour d'autres cas, notamment dans le Hodh, le Tiris Zemmour et l'Adrar, les larges scores du candidat du changement constructif serait plutôt expliqué par «la fidélité systématique de ces ensembles à l'autorité». «Et nul mieux que Aziz n'a mieux représenté cette Autorité, qui même après sa double démission du chef du HCE et de général de l'armée, est perçu par une large majorité des populations intérieures comme le dépositaire des forces armées et économiques.» et quelques soient les progrès démocratiques que la Mauritanie a enregistré, un certain pan de notre société respecte avant tout la force, et son potentiel d'influence dans la vie sociale, économique et culture de l'individu.
Un bulldozer constructif- Il ne faudrait pas après tous ces éléments d'explication occulter le travail de terrain patient et sans relâche opéré par celui qui veut «donner à la Mauritanie des infrastructures dignes de ce nom.» Et à ce titre, incontestablement Aziz a marqué les esprits: réseau de routes à tout va dans Nouakchott, des avenues modifiées et embellies. Mais le changement n'est pas qu'infrastructurel; le «candidat des pauvres» a hérité de ce sobriquet, considéré par la rue des quartiers périphériques comme celui qui pourra leur donner une chance d'ascension sociale. «Aziz veut créer une classe moyenne garante de possibilités d'ascension sociale.» précise un observateur national. Et la poursuite de «gabégistes» reconnus et moins connus a incité une partie importante de la population à lui accorder son soutien. Le bulldozer Aziz a donc intégré sur son parcours les parties importantes des discours classiques de l'opposition. Même le passif humanitaire n'est pas laissé pour compte. Ou la fibre sympathique pour le peuple palestinien qui l'a vu geler les relations de notre pays avec Israël. Tous ces éléments mis bout à bout composent la mosaïque communautaire et intellectuelle qui soutient et a voté Aziz. Avec un dénominateur commun: une Mauritanie nouvelle après ce scrutin.
MLK
Source : La Tribune n°460