Vie de la Nation:Quoi penser après 11 mois de convulsion politique



Vie de la Nation:Quoi penser après 11 mois de convulsion politique
Les conflits persistent tant du coté de la junte, qu’entre le front et des franges de l’opposition voire tous les partis confondus. Tout laisse croire que l’année 2010 sera, elle aussi, fortement marquée par ces types de conflits récurrents depuis moins d’une année. Certains citoyens vivent de ces querelles. Il en sera ainsi tant que les acteurs politiques n’auront pas le courage de se dire la vérité implacable. Elle est bien là, cette terrible vérité. Elle s’exprime heureusement entre les lignes de cette conscience citoyenne grandissante dans nos villes, dans nos campagnes et à l’étranger.



les Mauritaniens ont désormais la claire conscience que les problèmes de leur pays ont été aggravés par cette absence de discernement des acteurs politiques se disputant simplement l’exercice du pouvoir, les privilèges et les retombées de l’action politique. Ils ne croient plus à ces discours impuissants à interpréter cet éveil des consciences individuelles et collectives, ce vécu et à transformer nos réalités que la pauvreté des esprits des hommes politiques a du mal à cacher, tellement le fossé grandit entre eux et tous ceux qui ne voient plus que leurs intérêts égoïstes de groupes et de clans. C’est probablement là, une défiance de l’opinion publique nationale à l’adresse de tous les partis, qui constitue l’un des blocages du développement de notre pays par ses propres ressources humaines. Dieu sait que les Mauritaniens se battent tous les jours dans des conditions extrêmement difficiles, pour ne dire inhumaines. Il suffit pour s’en convaincre de lire attentivement cette mentalité nouvelle présente dans tous les secteurs de la vie. Les politiques d’ajustements structurels touchant entre autres, à l’économie, à l’éducation, à la santé et à l’immigration n’ont point découragé les jeunes et les femmes. Bien au contraire. Ils prouvent chaque jour leur volonté de vouloir développer leur pays. A ce titre, l’économie solidaire devenue la première source de création d’emplois, témoigne de sa vitalité et de l’engagement de ces franges de notre population à se battre contre la pauvreté et le sous-développement. La culture de l’entreprise fait son bonhomme de chemin. L’émigration est elle aussi, aujourd’hui, un puissant levier économique, financier et social pour le développement local. Il draine une masse financière qui n’a plus rien à envier à l’aide publique au développement. Au même moment où le peuple découvre son potentiel et ses ressources inépuisables, nos universitaires et nos cadres, font partie de la fierté des universités Européennes et américaines et de l’économie mondiale. Autrement dit, le développement par nos propres ressources humaines sera ou doit être la question centrale posée à notre élite, à nos acteurs politiques et à la société civile. De ce point de vue, la classe politique doit impérativement procéder à une véritable introspection de son action et de l’état d’esprit des Mauritaniens. Persister à entretenir les vieux débats hérités de divergences idéologiques et politiques largement dépassées par l’évolution du monde et des mentalités citoyennes. C’est une manière de renoncer purement et simplement à son rôle de bâtisseur. Tout laisse croire que le nouveau président timidement élu, a compris ou doit comprendre tout l’enjeu de la nécessité de mettre fin aux vieux clivages traditionnels qui n’auraient eu que le mérite d’installer la désunion et la guerre larvée d’intérêts partisans. L’unité de pensée et d’action autour des grandes urgences politiques, économiques, sociales et culturelles est la question majeure à laquelle, il faut répondre ici et maintenant. Cette question met au devant de la scène les capacités de l’Etat et des hommes politiques à comprendre que le pays n’a aucune chance historique de se développer, si elle accepte les mécanismes ficelés par certains pays étrangers pour mieux asservir notre marché national et son potentiel technique. C’est pourquoi, cette invite aux intellectuels, aux universitaires, aux acteurs politiques et à la classe civile pour créer la condition d’un rejet conscient de toute ingérence et des alternatives d’un développement endogène, est un pas décisif pour un développement porté par nos ressources humaines et économiques.
Au-delà des certitudes carrées et figées dans le temps, il devrait être possible de penser les réalités et de transformer nos conditions de vie en faisant bon usage de notre capital humain. La réussite de cette nouvelle épreuve dépendra des capacités des uns et des autres à dépasser les conflits inter personnels et les égoïsmes, au profit du développement économique, social et culturel du pays.

Zeine Yedali



Lundi 27 Juillet 2009
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