Monsieur Wane, ça fait presque une année que vous êtes en France, quelle lecture faites-vous du climat politique en Mauritanie?
D’une manière générale la situation est confuse, je précise que pour nous négro-africains de Mauritanie il n y a rien de nouveau ou de surprenant. Les opprimés restent toujours opprimés et il s’agit des mêmes communautés et aucun effort n’a été fait par ceux qui sont au pouvoir pour que les Mauritaniens puissent se retrouver.
Pour être honnête, la communauté Arabo-berbère n’est pas prête à accepter l’égalité entre tous les citoyens Mauritaniens pour ne pas dire à renoncer à ses privilèges. La priorité pour la classe politique c’est la course au pouvoir et non l’équilibre entre les différentes communautés. Cette attitude a provoqué une cassure entre maures et négro-africains, nier cette situation relève de l’hypocrisie.
Aujourd’hui la tension est palpable entre une opposition et un régime qui se disputent un fauteuil et les intérêts qui tournent autour.
Récemment vous avez parlé de l’autonomie du Sud de la Mauritanie, pouvez-vous dire les raisons profondes de cette nouvelle vision?
Depuis plus d’une année nous sommes dans cette dynamique, je vous rappelle que j’ai parlé de sécession du SUD de la Mauritanie, c’est différent d’une autonomie. Nous au sein du mouvement Touche pas à ma nationalité nous parlons clairement de l’indépendance du SUD qui doit se détacher complètement de ce qu’on appelle la Mauritanie. Nous nous sommes rendus compte que le maure n’a jamais pensé au partage, tout ce qui l’intéresse c’est la beydanisation de ce pays.
La sixième édition du festival des villes anciennes l’a démontré. Sur tous les plans, les peuls, les wolofs et les soninko sont marginalisés et considérés comme des étrangers. le pouvoir exécutif est entre les mains de la seule communauté maure.
Sur 147 députés que compte l’assemblée nationale, 122 sont hassanophones, et au sénat ils sont 48 sur 56, et dans les deux chambres du parlement, les hassanophones sont 170 sur 203. L’administration locale est à l’image du gouvernement et du parlement, l’armée est devenue une milice maure après les purges de 1986 à 1991.
Les ressources du pays sont monopolisées par la même communauté qui s’arroge tous les droits. L’arabe, langue à laquelle rien ne nous lie , est imposée à nos communautés qui ont pourtant leurs cultures, leur histoire et leurs civilisations.
Depuis 2011, un recensement raciste a été initié pour faire des négro-africains des apatrides et cette situation perdure. Où est notre place en Mauritanie?
D’une manière générale la situation est confuse, je précise que pour nous négro-africains de Mauritanie il n y a rien de nouveau ou de surprenant. Les opprimés restent toujours opprimés et il s’agit des mêmes communautés et aucun effort n’a été fait par ceux qui sont au pouvoir pour que les Mauritaniens puissent se retrouver.
Pour être honnête, la communauté Arabo-berbère n’est pas prête à accepter l’égalité entre tous les citoyens Mauritaniens pour ne pas dire à renoncer à ses privilèges. La priorité pour la classe politique c’est la course au pouvoir et non l’équilibre entre les différentes communautés. Cette attitude a provoqué une cassure entre maures et négro-africains, nier cette situation relève de l’hypocrisie.
Aujourd’hui la tension est palpable entre une opposition et un régime qui se disputent un fauteuil et les intérêts qui tournent autour.
Récemment vous avez parlé de l’autonomie du Sud de la Mauritanie, pouvez-vous dire les raisons profondes de cette nouvelle vision?
Depuis plus d’une année nous sommes dans cette dynamique, je vous rappelle que j’ai parlé de sécession du SUD de la Mauritanie, c’est différent d’une autonomie. Nous au sein du mouvement Touche pas à ma nationalité nous parlons clairement de l’indépendance du SUD qui doit se détacher complètement de ce qu’on appelle la Mauritanie. Nous nous sommes rendus compte que le maure n’a jamais pensé au partage, tout ce qui l’intéresse c’est la beydanisation de ce pays.
La sixième édition du festival des villes anciennes l’a démontré. Sur tous les plans, les peuls, les wolofs et les soninko sont marginalisés et considérés comme des étrangers. le pouvoir exécutif est entre les mains de la seule communauté maure.
Sur 147 députés que compte l’assemblée nationale, 122 sont hassanophones, et au sénat ils sont 48 sur 56, et dans les deux chambres du parlement, les hassanophones sont 170 sur 203. L’administration locale est à l’image du gouvernement et du parlement, l’armée est devenue une milice maure après les purges de 1986 à 1991.
Les ressources du pays sont monopolisées par la même communauté qui s’arroge tous les droits. L’arabe, langue à laquelle rien ne nous lie , est imposée à nos communautés qui ont pourtant leurs cultures, leur histoire et leurs civilisations.
Depuis 2011, un recensement raciste a été initié pour faire des négro-africains des apatrides et cette situation perdure. Où est notre place en Mauritanie?
Dans ces conditions , devons-nous accepter de vivre en sous hommes et en citoyens de seconde zone moins respectés que les étranger arabes vivant en Mauritanie? nous avons rappelé que les frontières héritées de la colonisation sont aberrantes et que nous ne les reconnaissons plus, nous voulons vivre dans notre Fouta, notre Walo et notre Guidimakah, libres avec nos langues, nos cultures, notre tolérance comme nous avons toujours vécu avant même l’arrivées des colons Français qui ne se souciaient que de leurs intérêts.
Nos ancêtres se sont toujours opposés à la colonisation Française et ce n’est pas la colonisation arabe que nous accepterons. Je rappelle que nous organiserons notre congrès d’ici quelques un mois et notre organisation prendra cette option de sécession pour laquelle nous travaillerons désormais et ce par tous les moyens.
Il est important de savoir que c’est à nous , fils de la vallée( peuls, wolofs et soninko) de prendre cette décision et non aux autres. Nos terres sont spoliées depuis le événements de 1989, et je profite de cette occasion pour dire aux leaders haratins qui sont nos alliés naturels de demander à leurs frères de quitter les terres que le système leur à confiés et de reconnaître le rôle de bras armés qu’ils ont joué depuis 1966 auprès des régimes successifs. Notre peuple a droit à l’autodétermination comme tous les autres peuples.
Aujourd’hui, la Mauritanie se dirige vers quelques réformes constitutionnelles après le dialogue national auquel des partis de l’opposition et ceux de la majorité ont participé. Qelle est votre analyse des résultats de ce dialogue?
Pour notre mouvement Touche pas à ma nationalité, ce dialogue c’est de l’amusement, une fois de plus c’est l’esprit de se maintenir ou de reprendre le pouvoir qui a prévalu. Personnellement, ce dialogue me rappelle le référendum du 25 juin 2006 auquel les partis politiques exceptés l’AJD originelle et le PLEJ ont participé en acceptant l’arabe comme langue officielle sacrifiant ainsi toute la communauté noire.
Les acteurs de cette mascarades doivent assumer aujourd’hui leurs erreurs et ils se reconnaitront. Nous rejetons ce dialogue et nous considérons qu’il est vide dans la mesure où il n’a pas tenu compte des problèmes réels de la Mauritanie à savoir nos langues qui doivent être officialisées au même titre que l’arabe, le jugement des génocidaires, la restitution de nos terres ancestrales, le partage du pouvoir et de l’avoir.
Aujourd’hui, la police et la garde, sous les ordre du système d’Apartheid, terrorisent les noirs dans les quartiers populaires. Non , nous n’acceptons pas d’être distraits. D’ailleurs à ce dialogue, les poids lourds de l’opposition n’ont pas participé, et quelle est alors sa portée?
Nos ancêtres se sont toujours opposés à la colonisation Française et ce n’est pas la colonisation arabe que nous accepterons. Je rappelle que nous organiserons notre congrès d’ici quelques un mois et notre organisation prendra cette option de sécession pour laquelle nous travaillerons désormais et ce par tous les moyens.
Il est important de savoir que c’est à nous , fils de la vallée( peuls, wolofs et soninko) de prendre cette décision et non aux autres. Nos terres sont spoliées depuis le événements de 1989, et je profite de cette occasion pour dire aux leaders haratins qui sont nos alliés naturels de demander à leurs frères de quitter les terres que le système leur à confiés et de reconnaître le rôle de bras armés qu’ils ont joué depuis 1966 auprès des régimes successifs. Notre peuple a droit à l’autodétermination comme tous les autres peuples.
Aujourd’hui, la Mauritanie se dirige vers quelques réformes constitutionnelles après le dialogue national auquel des partis de l’opposition et ceux de la majorité ont participé. Qelle est votre analyse des résultats de ce dialogue?
Pour notre mouvement Touche pas à ma nationalité, ce dialogue c’est de l’amusement, une fois de plus c’est l’esprit de se maintenir ou de reprendre le pouvoir qui a prévalu. Personnellement, ce dialogue me rappelle le référendum du 25 juin 2006 auquel les partis politiques exceptés l’AJD originelle et le PLEJ ont participé en acceptant l’arabe comme langue officielle sacrifiant ainsi toute la communauté noire.
Les acteurs de cette mascarades doivent assumer aujourd’hui leurs erreurs et ils se reconnaitront. Nous rejetons ce dialogue et nous considérons qu’il est vide dans la mesure où il n’a pas tenu compte des problèmes réels de la Mauritanie à savoir nos langues qui doivent être officialisées au même titre que l’arabe, le jugement des génocidaires, la restitution de nos terres ancestrales, le partage du pouvoir et de l’avoir.
Aujourd’hui, la police et la garde, sous les ordre du système d’Apartheid, terrorisent les noirs dans les quartiers populaires. Non , nous n’acceptons pas d’être distraits. D’ailleurs à ce dialogue, les poids lourds de l’opposition n’ont pas participé, et quelle est alors sa portée?
Au moment où la classe politique s’agite pour parler du troisième mandat du président en 2019, pensez-vous à un candidat négro-africain qui pourra faire le poids?
Malheureusement, nous avons manqué de visions. En juillet 2012 , j’avais parlé d’un pole fort qui regrouperait les principales formations négro-mauritaniennes comme seule issue pouvant faire de nous une force politique incontournable, et cette vision m’a valu des insultes de la part de ceux qui voyaient en moi un extrémiste, un nationaliste peul chauvin, de la part de ceux qui se disaient que j’ai compris la solution et que cette solution ne les arrangeait pas.
J’assume et je reste convaincu que nous sommes les seuls à pouvoir mettre fin à cette domination et à ce mépris à l’endroit de notre communauté, en toute honnêteté aucun maure ou haratin n’est en mesure de se battre à notre place.
Aujourd’hui, les conséquences sont là, les peuls, les wolofs et les soninko qui représentent au moins 45% de la population sont incapables d’aligner un candidat, de réaliser un score élevé. Et pourtant un jour ou l’autre les Mauritaniens vont s’asseoir autour d’une table pour négocier, et qui va parler à notre nom? j’aimerais bien qu’on accepte une chose, nous avons le droit de parler de nos problèmes sans être taxés de communautaristes, comme les maures parlent de leurs problème et les haratins des leurs et pourtant personne ne bronche.
Votre dernier mot?
A nos militants, sympathysants je dis que la lutte ne fait que commencer, nous devons croire en nos capacités, nous devons croire à la grandeur de notre peuple, à notre histoire et accepter que notre destin est entre nos mains, nous devons faire de l’indépendance du SUD une réalité, pour la survie de nos communautés, de nos cultures et langues menacées de disparition et pour notre postérité. Notre patrie , nos langues et nos cultures survivront.
Source: http://lesmauritanies.com
Malheureusement, nous avons manqué de visions. En juillet 2012 , j’avais parlé d’un pole fort qui regrouperait les principales formations négro-mauritaniennes comme seule issue pouvant faire de nous une force politique incontournable, et cette vision m’a valu des insultes de la part de ceux qui voyaient en moi un extrémiste, un nationaliste peul chauvin, de la part de ceux qui se disaient que j’ai compris la solution et que cette solution ne les arrangeait pas.
J’assume et je reste convaincu que nous sommes les seuls à pouvoir mettre fin à cette domination et à ce mépris à l’endroit de notre communauté, en toute honnêteté aucun maure ou haratin n’est en mesure de se battre à notre place.
Aujourd’hui, les conséquences sont là, les peuls, les wolofs et les soninko qui représentent au moins 45% de la population sont incapables d’aligner un candidat, de réaliser un score élevé. Et pourtant un jour ou l’autre les Mauritaniens vont s’asseoir autour d’une table pour négocier, et qui va parler à notre nom? j’aimerais bien qu’on accepte une chose, nous avons le droit de parler de nos problèmes sans être taxés de communautaristes, comme les maures parlent de leurs problème et les haratins des leurs et pourtant personne ne bronche.
Votre dernier mot?
A nos militants, sympathysants je dis que la lutte ne fait que commencer, nous devons croire en nos capacités, nous devons croire à la grandeur de notre peuple, à notre histoire et accepter que notre destin est entre nos mains, nous devons faire de l’indépendance du SUD une réalité, pour la survie de nos communautés, de nos cultures et langues menacées de disparition et pour notre postérité. Notre patrie , nos langues et nos cultures survivront.
Source: http://lesmauritanies.com